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    Tokyo Sonata
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    120 critiques spectateurs

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    Cluny
    Cluny

    75 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 octobre 2012
    Les patrons japonais ont une technique assez efficace pour licencier leurs cadres : après les avoir félicités pour le travail accompli depuis des années, puis leur avoir annoncé le transfert du service en Chine où trois employés reviennent au coût d'un travailleur japonais, ils les somment de répondre à la question suivante : qu'est ce que vous pouvez apporter à l'entreprise ? Faute d'avoir trouvé une réponse convaincante assez rapidement, Hiroyuki Sasaki se retrouve viré du jour au lendemain.

    Au Japon plus encore qu'ailleurs, l'autorité du chef de famille dépend de sa position sociale, et M. Sasaki n'ose pas avouer à sa femme ce qui vient de lui arriver, dissimulant son licenciement en continuant à jouer son rôle de cadre modèle. On découvre bien vite qu'il n'est pas le seul, et il croise de nombreux autres chomeurs en costard-cravate dans les queues de l'ANPE locale et de la soupe populaire. Ce point de départ n'est pas forcément très original, c'est par exemple celui d'"Une Epoque formidable", ou dans une moindre mesure, de "L'Adversaire".

    Sauf qu'ici, nous sommes au Japon, et la crise que traverse la famille Sasaki fait écho aux plaies de la civilisation nipponne : en voulant s'engager dans l'armée américaine au risque de partir en Irak, l'aîné souligne le statut de nation vaincue de la seconde guerre mondiale ; Kenji, le cadet, paie au prix fort d'avoir fait perdre la face à son instituteur, et le père proclame "La lâcheté, c'est ce que je déteste le plus au monde", alors qu'il cache à sa famille qu'il est devenu balayeur dans un centre commercial. L'apparence a visiblement plus d'importance que la vérité, et à ce jeu c'est son ancien camarade de classe qui a développé les techniques les plus pointues, comme faire sonner son portable cinq fois par heure, ou inviter à dîner son camarade de galère en le faisant passer pour un copain de bureau - ce qui ne lui évitera pas le pire.

    La mère semble demeurer le dernier pilier stable de cette famille en décomposition, et il faudra l'intervention d'un cambrioleur (joué par Koji Yakusho, l'acteur fétiche de Kurosawa) pour la faire basculer à son tour, en une nuit que le père, la mère et le cadet vivront loin de la maison, chacun confronté à une forme du danger.

    Beau sujet, servi en plus par un indéniable savoir-faire (sens du cadrage, économie intelligente de mouvements, photographie contrastée). Pourtant, on ne trouve jamais l'entrée dans le récit ; dans la première partie, le lent glissement des membres de la famille passe par la répétition des scènes qui finissent par générer l'ennui. Puis le dérèglement de la vie familiale prend une dimension vaguement fantastique, avant de déboucher sur une accélération frénétique, avec un montage tarantinesque (flash-back au milieu de l'action, scène montrée de deux points de vue successifs), et des effets de faux raccords qui ne fonctionnent pas (entrée de chaque personnage au milieu d'un mouvement, en général une chute, sans doute pour souligner la trajectoire des membres de la famille Sasaki).

    "Tokyo Sonata" offre de très beaux passages, comme celui où M. Sasaki se défoule de son humiliation en se transformant en szamouraï dérisoire avec une barre ramassée dans la rue, ou celui de son épouse assise dans l'eau noire de la mer. Mais faute d'une véritable ligne narrative, le récit se disperse et notre attention avec.
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    nikolazh
    nikolazh

    60 abonnés 1 060 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 avril 2010
    Un film à l'atmosphère étrange, qui flirte avec le surnaturel tant le scénario s’en va loin parfois ! Amusant et émouvant, magnifiquement interprété et superbement réalisé (la scène du piano à la fin vaut à elle seule le détour)
    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 février 2018
    Kiyoshi Kurosawa reprend des thématiques si chères à Yasujir� Ozu pour mettre en scène Tokyo Sonata, où il s'intéresse aux difficultés connues par une famille dans le Japon actuel touché par la crise.

    L'ouverture sous la pluie et au son d'une mélodie jouée au piano donne déjà le ton, Kurosawa nous plonge dans le quotidien d'une famille qui va devoir affronter de très dures épreuves, à commencer par le licenciement du père de famille. Un père qui cherchera d'abord à le cacher, essayant de sauver l'image classique de la famille qui repose notamment sur son chef, le paternel, pour subvenir à ses besoins, ce qui rappelle Gosses de Tokyo. C'est d'abord à lui que s'intéresse Kurosawa dans une remarquable première partie, ses errements dans un Tokyo touché par la crise, moralement et économiquement sont finalement aussi violents que touchants, et il met admirablement bien en scène un homme qui voit son univers s'effondrer.

    Cet effondrement s'accompagne d'une lecture froide et réaliste de problèmes touchants le Japon, et pas que, à l'image du chômage ou de la vision d'une famille qui perd ses liens et son socle, et le traitement induit forcément à une réflexion sur une conception de la vie. Ce qui donne lieu à quelques séquences fortes, mais aussi pathétiques où on ne peut être que touché par la détresse vécue par cet homme, à l'image de la séquence du karaoké. Kurosawa se montre néanmoins moins impérial lorsqu'il s'agit d'aborder les autres membres de la famille, tout comme on peut regretter qu'il peine un peu à conclure son oeuvre, à l'exception du touchant retour à la réalité de l'ultime séquence, à trouver la finition autour de ces désillusions familiales et générationnelles.

    Il trouve régulièrement le bon équilibre entre ses thématiques et l'évolution de l'histoire et des personnages, bénéficiant d'un scénario intelligemment écrit, mettant bien en avant la perte de sens de certaines valeurs ainsi que l'absence de dialogue, et compréhension, au sein de cette famille. Il démontre aussi une certaine habilité pour bien mettre en avant ce qu'il aborde, avec une caméra sachant capter la détresse des personnages sans forcément avoir besoin des mots. Le cadre de la crise japonaise est intéressant et bien exploité, faisant échos aux fragilités personnelles des protagonistes, alors que les comédiens sont dans l'ensemble très bons, notamment Koji Yakusho dans le rôle du père et Kyôko Koizumi dans celui de la mère.

    Kiyoshi Kurosawa propose avec Tokyo Sonata une oeuvre forte sur le déclin des valeurs de la famille, superposée à celui d'une société et d'un système qui n'hésite pas à broyer les âmes qui le font tourner.
    vidalger
    vidalger

    322 abonnés 1 251 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 mai 2009
    Bon début, le Japon de la crise et de la mondialisation très dur pour les salariés, l'explosion des codes traditionnels de la famille qui conduit au désastre (suicide du collègue, engagement dans l'armée américaine pour le fils aîné, absence de respect à l'égard du professeur), mais aussi quelques sursauts rassurants (magie de la musique, honnêteté du père, et surtout une mère héroïque). Mais le film prend un virage bizarre au bout d'une demie heure et on perd vite envie de suivre le fil de cette histoire pleine d'incohérences et de scènes oniriques. Dommage. Excellents acteurs y-compris les enfants!
    pitch22
    pitch22

    166 abonnés 682 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2009
    Points négatifs: une issue trop lisse, trop rassurante et assez peu crédible, un cadre plutôt rude (la baraque au bord de la voie rapide, la rue, la grisaille), l'idée un peu trop déjà-vue du petit génie ignoré et une démonstration presque trop appuyée de la dérive qui assaille cette petite famille, qui vire dans une sorte de n'importe quoi. Heureux côtés: sobriété (surtout au début), sensibilité, attachement aux personnages, jeu d'acteur-trice (Teruyuki Kagawa, Haruka Igawa), humour moqueur (jubilatoire), amplitude des silences, patriarcat ridiculisé, crise socio-économique, relative crédibilité flirtant avec l'expérience hallucinée, surréaliste (on aime ou pas). Deux-trois moments de grâce. Une belle tranche, poétique et lucide, de Japon.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    156 abonnés 1 198 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 août 2012
    Une peinture de moeurs tragique et délicate dans un Japon en souffrance. Tokyo Sonata séduit par son élégance et sa capacité à procurer l'émotion par le dénuement. Son visionnage vous changera tant et si bien qu'une scène de piano de près de 10min à la mise en scène minimaliste vous enchantera. Définitivement contemplatif la mise en scène frole parfois l'ennuyeux et j'ai un vrai regrêt sur la gestion du rythme au 3/4 du film lorsqu'on peine à enchainer avec le dénouement. Difficile aussi pour notre esprit occidental de comprendre certaines réactions des personnages. Une scène : somebody lift me up.
    hubertselby
    hubertselby

    68 abonnés 436 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 avril 2009
    Chef d'oeuvre !
    On pourrait lancer une thématique sur la famille, prenons le film "la famille brésilienne" associons le à "Tokyo sonata" nous avons le début de quelque chose de très intéressant. Quel serait le dernier film français sur la famille qui pourrait rentrer dans cete thématique avec cette qualité ? Je ne sais pas...Si quelqu'un lit ces lignes qu'il m'écrive pour me répondre ^^
    On retrouve cet impondérable du ciné japonais qui est un discours minimaliste parce que tout est pudeur, tout se dit par les yeux. Le silence semble être un des fondamentaux de ce cinéma.
    Seuls les personnages en colère usent d'une parole déjà corrompue avant de sortir.
    L'autorité paternelle légendaire du Japon mis à mal par les faits d'économie qui rattrape le pays.
    Les codes moraux brisés, un temps .(l'enveloppe, geste e transgression ultime pour un japonais).
    Un génie qui se déclare dans sous l'aveuglement général, tout explose pour se reconstruire en assurant une seule chose pour finir, plus rien ne durera.
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 598 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juin 2022
    Grâce à une mise en scène au scalpel, d’une efficacité remarquable, Kiyoshi Kurosawa plonge d’emblée le spectateur dans un Japon bien loin des images d’Epinal. Les rapports sociaux sont impitoyables, et rejettent bien des citoyens dans la précarité, voire le désespoir, dans un environnement fait de câbles électriques pendants et d’amas de détritus. Les conséquences psychiques sur les « perdants » du grand jeu économique dissimulant à leurs familles leur fréquentation de la soupe populaire sont terribles. Et la famille se trouve désagrégée, comme le souligne le réalisateur avec des plans dans lesquels les éléments du décor découpent les situations et séparent les personnages. C’est à mon avis dommage que Kurosawa ait rajouté, à ce grand tableau empathique et lucide, les évènements plus « extraordinaires » de la dernière demi-heure, qui semblent répondre à une volonté de spectacle. Ils nuisent grandement à sa qualité globale, n’atteignant pas le supposé objectif symbolique vers lequel ils pourraient tendre.
    wykx
    wykx

    38 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mars 2009
    Un film très cinématographique, à la fois culturel (sur la culture japonaise), actuel (sur la crise), familial et musical. Très intéressant et émotionnel.
    pandani
    pandani

    35 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2009
    Un film au minimalisme assourdissant. Nul besoin de dialogues, de mouvements de caméra ou de musique envahissants pour décrire avec une rare efficacité la brutalité de la société Japonaise, sa désagrégation, puis son possible sauvetage par l'irruption de la sensibilité. Des longueurs superflues aux deux tiers du film, mais un final magnifique.
    lorenzo fly
    lorenzo fly

    23 abonnés 813 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 5 novembre 2011
    Subtile certes, mais des longueurs et il ne se passe pas grand chose. Ça vaut le coup d'œil néanmoins.
    cristal
    cristal

    179 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 avril 2009
    Difficile de décrire le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa autrement que par les sentiments. "Tokyo Sonata", histoire basique, sommaire, mille fois vue et revue, copiée et recopiée, d'une famille qui implose, est l'oeuvre étonnante d'un cinéaste imprévisible et capable du pire ("Rétribution") comme du meilleur ("Cure"). Solidement ancré dans un questionnement existentiel conséquent aux bases du fonctionnement de la société niponne, Kurosawa devient le peintre, non pas au sens esthétique du terme mais dans ce qu'il donne à voir, des maux éternels d'un pays accès sur l'individualité et la réussite suprême de chaque être, le conduisant à un enfermement que même la vie familiale et partagée ne peut détruire. Les conséquences de la mutation des pays asiatiques jouant aussi un rôle, on retrouve quelques phénomènes actuels dissimulés dans le film, le monde du travail étant par exemple décrit avec une acidité réjouissante. Avec un calme voluptueux et des silences qui font ressortir espace et lumière, Kurosawa aborde de manière originale le mélodrame familial, sans pathos ou autres artifices. La pureté qui se dégage de son récit resplendit parmi l'ensemble, et la langoureuse peinture de la cellule familiale rend chaque personnage attachant malgré certaines inégalités dans les choix (dommage que la musique ne joue pas un plus grand rôle pour le fils). Kurosawa n'évite ni les longueurs embarassantes ni la sensation de déjà-vu et de touche-à-tout (le jeune fils fait du piano, le plus grand part à la guerre, papa est au chômage et maman n'a rien à dire), pourtant son film émeut avec légèreté à force de mettre en scène la condition de l'homme en société et les répercussions de tout ce que celle-ci peut imposer comme challenge, jusqu'à empêcher l'homme de vivre. La construction du film, elle aussi étonnante, renvoie directement à ce qu'est la sonate musicale (et l'on ne sait pas trop pourquoi la décision d'une telle forme). Dans l'arrivée des éléments nouveaux et inattendus première
    Julien D
    Julien D

    1 204 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2010
    Kiyoshi Kurosawa fait bien d'arrêter ses films fantastiques pour nous prouver qu'il est le digne héritier d'Ozu en matière de vision intelligente de notre société et de mise en scène émouvante. Cette image d'une famille en pleine dérive est tout autant une peinture pleine d’émotions de la misère sociale japonaise qu’une métaphore du système politique en place. Car contrairement à se que laissent présager le titre et l’affiche, la musique ne joue qu’un rôle mineur dans ce film. Ici, autour d’une mère dépassée, le père et ses deux fils vont chacun s’enfermer dans leurs mensonges respectifs au risque de détruire littéralement le cocon familial.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 février 2010
    Somptueuse mise en perspective d'un réalisme humain dramatique, loin de tout artifice, sinon celui de l'humour parfois distillé, parfaitement en accord avec l'optimisme ou l'espoir constituant un message de l'oeuvre parmi d'autres. Le paternalisme défaillant, en étant un autre, à l'image des thèmes habituellement repris dans le cinéma japonais cristallisant le sociétal. La scène finale, avec Clair de lune interprétée dans ce silence et dans son intégralité symbolise notamment cette quiétude retrouvée... loin du mécanisme émotionnel, le film exulte à ce moment pour nous délester
    La_Mort_Dans_L_Oeil
    La_Mort_Dans_L_Oeil

    28 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 avril 2009
    Tous les cadres et représentations paraissent tellement immuables et rigides, que chacun croit pouvoir continuer à faire illusion, mais personne n'est dupe, malgré les trucages d'emploi du temps, les apparences vestimentaires ou même la violence désespérée et impuissante ; la dislocation a déjà tout fissuré. Les adultes défaillent, en deviennent pathétiques au ridicule, et c'est assez drôle (interprétation très expressive): les parents, les professeurs, leur autorité qui n'a plus aucune base ni effectivité, révélant une véritable fracture avec les enfants qui ont à chercher et construire leur devenir et leurs valeurs, réelles et véritables, par eux-mêmes. Fait vraiment partie de ces très beaux films ("Elephant" ou "Lake Tahoe" récemment) où les enfants sont livrés à eux-mêmes et par qui le salut arrive et advient, dans un monde démissionné par les adultes, absents ou impuissants. La scène finale du Debussy pour ça est très émouvante
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