Madonna a confié à Nathan Rissman, son jardinier, la réalisation du projet, preuve qu'à Madonna city, même en temps de crise, les promotions du petit personnel restent envisageables.
Contestable sur la forme, le documentaire utilise des codes appartenant à la publicité pour décrire de façon très crue la misère et la décrépitude du peuple Malawite.
Même si les interventions du Président Bill Clinton et de l'Archevêque Desmond Tutu, peinent à apporter une perspective politique pertinente au documentaire, I am because we are réussi à mettre en évidence les facteurs historiques ayant conduit le Malawi à l’agonie.
Madonna ne se contente pas de tirer la sonnette d'alarme, proactive, elle mise sur l’éducation pour permettre à ces orphelins d’échapper au chaos. Grâce au programme d’enseignement « Spirituality for kids », inspiré de la Kabbale, et que beaucoup jugerons, sans savoir, néfaste et sectaire, Madonna permet à des orphelins sans repaires d’acquérir un enseignement à la fois traditionnel et spirituel destiné à leur donner le goût du challenge et la volonté de faire de leur destin autre chose qu’une fatalité.
Malgré les bonnes intentions du réalisateur et de la chanteuse, on regrette que le documentaire ne nous invite pas plus subtilement à la réflexion. La morale, servie clé en main, résonne trop souvent comme une grande messe édifiante, avec pour seul salut la possibilité laissée à chacun de se rendre sur le site www.iambecauseweare.com ou de rejoindre un mouvement humanitaire en Afrique.
Mais l’état d’urgence de ce pays est tel que ces imperfections de mises en scène ne doivent pas anéantir le fond et la démarche. Alors qu’elle pourrait se contenter des plages de l’île Maurice pour occuper son temps libre, Madonna, consciente de ses privilèges, préfère œuvrer pour un monde meilleur et c’est tout à son honneur.