Refaire un Muppets en 2012, c’était osé. Que ce soit fait par le duo Jason Segel – Nicholas Stoller encore plus, davantage connus pour leurs bromances adultes que pour leur côté familial (testé dans Le Voyage de Gulliver).
Prenant le parti de rendre hommage au premier film principalement, The Muppets est un film purement familial, avec un scénario sans double-entendre, mais jamais trop naïf ou premier degré, tant et si bien qu’on peut croire, au vu des 20 premières minutes, qu’il y a un peu de moquerie chez Segel et Stoller. Mais, au fur et à mesure que le film avance, tous nos doutes sont évaporer et force est de constater que l’hommage est très bien rendu, avec des scènes très référentielles, comme celle du vendeur de voiture et Sweetums oublié, ou évidemment comme la reprise du Rainbow Connection, qui n’est étrangement pas le final, chose très ambitieuse de la part des scénaristes, qui préfèrent leur propre chanson pour finir le film, tout aussi efficace. La musique, par ailleurs, du film, est assez exceptionnelle et il est tout à fait mérité que la chanson Muppet or Man eut été récompensée aux Oscars. Les acteurs sont parfaits, ni trop relaxés, ni trop guindés, à l’image de Rashida Jones et de Jack Black, excellents seconds rôles. Les trois lead roles sont époustouflants, Jason Segel et Chris Cooper (qui nous sert un rap hilarant) surtout. Alors qu’elle n’est pas la déception du spectateur presque conquis quand il voit une mise en scène sans relief, plan-plan et sans ambition du réalisateur James Bobin.
C’est tout ce qu’il manque dans cette vraie réinvention du mythe, cette étonnante réussite, aussi sincère qu’émouvante, drôle que passionnante : une mise en scène ambitieuse. Pour le prochain ?