Voilà un film comme on n’en fait pas tant que ça.
Un film d’action avant tout, c’est vrai, mais pas seulement. De l’humour, mais pas gras, des combats somptueux, des explosions plutôt sympas (même si elles ne cassent quand même pas trois pattes à un canard. Oui, moi aussi je sors des expressions de derrière les fagots des fois !), des dialogues corrects, j’entends par là, pas trop niais, et enfin ce qui ne gâche rien : des acteurs avec un physique à tomber par terre !
Alors c’est vrai, l’histoire en elle-même manque un peu d’originalité, ce n’est pas la trame du siècle on va dire. Mais les personnages sont attachants, et les situations se suivent sans trop se ressembler. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce film, outre le fait que Nicolas Tse se prend une magnifique raclée, c’est la poésie. Oui, j’ai bien utilisé le terme poésie. Oui, pour moi c’est parfaitement ce qui caractérise ce film d’action.
Dans la lignée d’un classique tel que « A toute épreuve » de John Woo, les fusillades de deux heures et demi en moins, les combats ont un sens, ils prennent la place d’une discussion, d’une explication de texte presque (enfin pas tous, hein, y a des combats c’est juste « viens là que j’te casse la tronche ! »). Outre le côté chorégraphie qui caractérise le cinéma d’action hong kongais, il y a le « jeu de regards », quand les protagonistes nous révèlent tan d’informations sans dire un seul mot, quand l’émotion passe alors qu’on ne s’y attend absolument pas. En même temps, c’est un Benny Chan (à quand Benny Chan à LA ? Ça pourrait être du plus bel effet !) Ajoutez à ça le fait que Jack Wu a fichu la raclée de sa vie à Nicolas Tse (rien que pour ça, il mérite un oscar ! ah mince, y a pas d’Oscar à Hong Kong !) et que Andy On porte la misère du monde sur les épaules mêlé à ce qui ressemble à une once de remords. Nous avons donc un film d’action avec un vrai jeu d’acteurs, fait assez rare pour être souligné. à noter que LA femme du film est réellement utile.