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lhomme-grenouille
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0,5
Publiée le 25 mai 2010
30 premières secondes : l’intrigue. 2 premières minutes : l’effroi. 10 premières minutes : le rire. 30 premières minutes : l’instinct de survie et le profond besoin de partir. Voilà, grosso modo, les phases par lesquelles je suis passé durant ce film au titre déjà pas forcément bandant. Il faut dire que j’ai beau être ouvert à l’expérimentation, je ne me retrouve pourtant pas dans l’autisme. Parce que là, Godard nous fait une magnifique caricature d'un sketch des Inconnus qui caricaturait déjà son cinéma. Je bidouille les couleurs, je bidouille le son, je fais dire tout et n’importe quoi à mes personnages : c’est ça le nouveau Godard. Enfin... N’importe quoi : j’exagère, il y a une règle. D’abord chaque phrase ne doit pas être intelligible en soi. Exemple : « Aujourd’hui, les Russes pensent encore que 35-36 (sic). » Ensuite, quand quelqu’un dit quelque chose, il faut que l’autre réponde quelque chose qui n’a strictement rien à voir. Dans ce film l’exemple est poussé à l’extrême puisque plusieurs dialogues peuvent s’enchevêtrer en même temps et pas forcément dans les mêmes langues (même si le ton monocorde est le même pour tous). Je veux bien qu’un artiste ne veuille pas appeler un chat « un chat », et qu’il entend se montrer plus subtil, mais néanmoins faire de l’abstrait pour le seul but de l’abstraction c’est quand même une démarche assez pathétique en soi. C’est faire croire que ce qu'on dit est profond en se basant sur le simple fait que personne ne le comprendra. Quel intérêt pour un auteur que d’utiliser des métaphores aussi obscures pour parler du monde d’aujourd’hui si c’est pour qu’au final, les seuls qui les comprennent, sont ceux qui ont déjà parfaitement connaissance de ce type de discours ? C’est vraiment une démarche d’intello barbant pour les mêmes intellos barbants qui partagent les mêmes valeurs. Bravo l’esprit de communication ! M. Godard, vous êtes bien sympathique comme personnage mais, à mes yeux, ce film reste quand même une belle fumisterie.
La question est : qu'est ce que Film socialisme chercher à montrer ? Un monde corrompu par dela l'être humain depuis ses débuts, des visages blêmes mêlés de vies fantômes et d' un nombre de citations incalculable ? Je n'ai pas du tout apprecié ce Godard, il ne suffit pas de citer les "grands" pour en devenir un.
Dans un film lourd, long et chargé, Jean-Luc Godard arrive à attirer son spectateur, à lui faire poser des questions. Finalement son patchwork géant est intelligent, ironique et en même temps provocateur. Un Godard en fait…
Quand on va voir ce genre de film, on ne s'attend pas à quelque chose de classique. Et alors là, dans le style "OVNI" ce film est génial. Il sort totalement de l'écran, la salle se transforme en laboratoire expérimental. En pont de bateau. Voilà, exactement. "Film Socialisme" est un pont de paquebot: on se prend le vent et le sel dans le visage, on sent les odeurs maritimes, on entend les mouettes, la mer... Et, comme sur un pont, on la voit, la mer, mais on ne peut pas la toucher. On est en totale immertion dans le(s) récit(s) mais certaines choses nous échappent. Elles rendent cette oeuvre encore plus magique et envoutante. Et la fin! La dernière image, ou plutôt la dernière phrase est bouleversante. "Film Socialisme" est un moment de grâce, un instant suspendu, un exercice onirique et sensible. "No comment".
En attendant le film COPIE CONFORME je suis rentré dans la salle où était projeté ce film....J'ai vu 20 minutes mais avec Godard c'est un peu comme si j'avais vu tout le film, soyons iconoclaste avec son cinéma comme il l'est avec le cinéma...En gros le film propose un regard sur le monde fait surtout de phrases, de mots écrits en grand sur l'écran (relisez plutot Appolinaire ou la poésie si concrète de Cendrars), d'idées empruntées ça et là à la littérature...La question que je me pose c'est pourquoi Godard n'écrit pas ? pourquoi fait il du cinéma ? peut être que le cinéma est pour lui une illustration de ses lectures,un amalgame de symboles redondants écrivant par exemple PALESTINE en majuscules géantes pour enchainer avec un crocodile dévorant un canard...Le film ressemble à un kaleidoscope, un clip sur le monde...Beaucoup de grandes idées dont au final il ne reste rien, les provocations deviennent lassantes...Godard est un pédant misanthrope égaré dans le cinéma...A réserver aux adorateurs d'une modernité stylistique (le clip) qui semble bien désuette et futile...La nouvelle vague est morte sans l'ombre d'un doute....
J'ai été totalement emballée par la première partie, cette espèce de documentaire teintée de différentes fictions sur cette vie en bocal que sont les paquebots de croisière. Les images, la bande son et l'humour sont au niveau du meilleur Godard. La suite m'a laissée beaucoup plus circonspecte. J'ai eu le sentiment que Godard ressassait ses obsessions favorites mais en prenant garde à rester dans le politically correct. C'est donc à mon sens trop tiède dans la forme et le fond. Néanmoins ça reste un film très digne d'intérêt et en aucun cas une manifestation de gatisme comme s'est plu à le dire un quotidien national de droite.
Bien entendu, bien attendu, le dernier Godard se doit d'être digéré avant tout jugement critique. Film Socialisme. Titre évocateur revenu d'entre les morts... Ce film aurait tout aussi bien pu s'intituler Etre ou Avoir, Le Vent les emportera ou Poulet au Vinaigre que le résultat n'aurait guère changé. Constellation d'images, d'intertitres, de sons et de vérités - vérités dont on sait qu'elles n'appartiennent qu'à JLG - Film Socialisme parle de tout. De rien. De choses, comme ça. Godard brasse tous les supports, tous les contextes, toutes les histoires. Toutes les Histoires. Le cinéma, c'est la vie. Et la vie, c'est le cinéma. On voit des enfants porter le glaive, des vagues miroitantes, des lamas dans des stations d'essence, des images du Potemkine, des gogos jouer à la roulette... Film Socialisme y va un peu à coups d'image-marteau et de montage-faucille. Godard tâtonne, cherche, rafistole l'Humanité toute entière, associe une image avec une autre. C'est à prendre au sérieux. Ou pas. Quoi qu'il en soit ça fait plaisir de voir un vétéran conserver son aura... Un film parlé comme celui de Manoel de Oliveira. Des choses. Comme ça.
Le dernier Godard est une fulgurance de cinéma. C'est beau, maladroit parfois, intelligent, très dense. Godard a réussi à faire du film historique un langage personnel, en dehors de tout conformisme. Il est l'un des plus grands metteurs en scènes, malheureusement, trop peu reconnu à nos jours. Il est d'un intelligence folle. Et comparé à d'autres réalisateurs de la nouvelle vague, il a su évoluer avec son temps, et faire évoluer le cinéma, quand un Chabrol reste coincé dans un cinéma typiquement français (La fille coupée en deux). Un très grand moment de cinéma, très singulier, très fort.
... paroles dévorées par la contingence situationnelle des images, sens qui s'effiloche au gré du son, saturations symphoniques de la linéarité comme de la stabilité du montage. cela en trois mouvements : un sea-movie en forme d'allegro guerrier, une lente valse autour d'une famille renversée, un presto crescendo aux humanités éclatées... l'Europe en échec - le socialisme impossible - le réalisme détourné - les instantanés invisibles - les Arts en souffrance - l'Etat injuste ... film anarcho-punk dans son rythme, film dadaïste dans son style, film cynique dans sa philosophie ... ses contre-temps / ses contre-pieds / son iconoclastie / ses imprévus / ses critiques ... un JLG libre et enthousiasmant, toujours en recherche perpétuelle d'une forme à donner aux lignes de force d'un cinéma d'une richesse exorbitante ...