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Un visiteur
2,5
Publiée le 23 décembre 2011
J'aime bien Godard, du moins j'avais vraiment bien apprécié certains de ses premiers films (Bande à part, A bout de souflle...) mais là, je sais pas... Parce que même si certains propos et certaines réflexions sont forcément pertinents et percutants (on parle de Godard tout de même), je trouve que la forme attribuée au film est trop inconfortable pour le spectateur (le son sur le paquebot est atroce, inaudible parfois même). C'est trop pour trop, trop dans la digression, trop dans l'expérimental, trop fouillis, mal équilibré et mal aéré. En fait Film Socialisme dépasse largement les limites du Cinéma et j'ai pas ressenti une réelle homogénéité entre ce qui est dit et la façon dont c'est dit ! Pas dénué d'intérêt c'est certain, mais pour moi le support ne s'est pas (bien) prêté à l'exercice...
Godard un brin décevant (c'était le film que j'attendais le plus cette année). Comme bien souvent il y a des moments un peu plats, puis soudain 5 minutes de fulgurances totales où l'on a l'impression d'être devant le meilleur film de l'année. Godard aime à jouer avec son spectateur et à le perdre j'ai l'impression, moi qui suis grand amateur de ce qu'il fait, j'ai été vraiment perdu face à ce film tant envoûtant qu'énigmatique. Je dirai cependant que la troisième partie est la meilleur, la plus proche de ce que j'aime chez Godard : le collage cinématographique avec des cartons. Et le final, grandiose ! Film Socialisme divisera, tant mieux !
Bien entendu, bien attendu, le dernier Godard se doit d'être digéré avant tout jugement critique. Film Socialisme. Titre évocateur revenu d'entre les morts... Ce film aurait tout aussi bien pu s'intituler Etre ou Avoir, Le Vent les emportera ou Poulet au Vinaigre que le résultat n'aurait guère changé. Constellation d'images, d'intertitres, de sons et de vérités - vérités dont on sait qu'elles n'appartiennent qu'à JLG - Film Socialisme parle de tout. De rien. De choses, comme ça. Godard brasse tous les supports, tous les contextes, toutes les histoires. Toutes les Histoires. Le cinéma, c'est la vie. Et la vie, c'est le cinéma. On voit des enfants porter le glaive, des vagues miroitantes, des lamas dans des stations d'essence, des images du Potemkine, des gogos jouer à la roulette... Film Socialisme y va un peu à coups d'image-marteau et de montage-faucille. Godard tâtonne, cherche, rafistole l'Humanité toute entière, associe une image avec une autre. C'est à prendre au sérieux. Ou pas. Quoi qu'il en soit ça fait plaisir de voir un vétéran conserver son aura... Un film parlé comme celui de Manoel de Oliveira. Des choses. Comme ça.
J'ai été totalement emballée par la première partie, cette espèce de documentaire teintée de différentes fictions sur cette vie en bocal que sont les paquebots de croisière. Les images, la bande son et l'humour sont au niveau du meilleur Godard. La suite m'a laissée beaucoup plus circonspecte. J'ai eu le sentiment que Godard ressassait ses obsessions favorites mais en prenant garde à rester dans le politically correct. C'est donc à mon sens trop tiède dans la forme et le fond. Néanmoins ça reste un film très digne d'intérêt et en aucun cas une manifestation de gatisme comme s'est plu à le dire un quotidien national de droite.
Un film de Godard est toujours un événement dans le monde du cinéma tant il a compté et compte encore dans son histoire comme un de ses auteurs majeurs au niveau de la recherche et de l’inventivité. Film Socialisme est un film grave et difficile, surtout dans sa première demi-heure où la multiplicité des voix oblige le spectateur à un gros effort de concentration pour ne pas perdre le fil d’un propos parois obscur. Peu à peu, on se laisse porter par la beauté des images (essence même du cinéma, ce que Godard n’oublie jamais), avec notamment une recherche incessante sur les couleurs, profondes et contrastées. Et peu à peu le sens apparaît, comme par magie, au fur et à mesure que le film progresse. La Méditerranée, obsession de Godard (cf. : Le Mépris) revient tout au long de ce passionnant récit comme un leitmotiv et une toile de fond de sa pensée en tant que berceau d’une civilisation et d’une culture collective (c’est là le sens du titre) remontant au fond des âges. Apprendre à dire nous avant de dire je : Mare nostrum, comme disaient les Romains… La fin du film est magnifique et contient des plans qui font déjà partie de l’histoire du cinéma, apportant un message d’humanité, d’espoir aussi, malgré des apparences de dureté critique envers le genre humain. Un film à voir et sans doute à revoir pour encore mieux s’en pénétrer et l’apprécier à sa juste valeur…
Avec ce film, Godard poursuit ses expérimentations commencé il y a bien longtemps avec la vidéo et la liberté que cela lui avait apporté. Ici, c'est le numérique sous toute ses formes qui lui permet de nous montrer sa vision de l'humanité. Ainsi, en donnant tantôt l'impression de voir un film de vacances, tantôt un film amateur, Godard nous montre toute les facettes de son cinéma pour en ressortir avec un portrait de l'humanité sous toute ses formes. De plus, en découpant sa narration en 3 parties, ils nous entraîne dans un voyage étrange entre navire de croisière, campagne et image d'archive, à l'image de sa série "Histoire(s) de cinéma". Godard nous livre ici une autre preuve de son talent qui ne semble pas avoir de limite.
... paroles dévorées par la contingence situationnelle des images, sens qui s'effiloche au gré du son, saturations symphoniques de la linéarité comme de la stabilité du montage. cela en trois mouvements : un sea-movie en forme d'allegro guerrier, une lente valse autour d'une famille renversée, un presto crescendo aux humanités éclatées... l'Europe en échec - le socialisme impossible - le réalisme détourné - les instantanés invisibles - les Arts en souffrance - l'Etat injuste ... film anarcho-punk dans son rythme, film dadaïste dans son style, film cynique dans sa philosophie ... ses contre-temps / ses contre-pieds / son iconoclastie / ses imprévus / ses critiques ... un JLG libre et enthousiasmant, toujours en recherche perpétuelle d'une forme à donner aux lignes de force d'un cinéma d'une richesse exorbitante ...
Des choses comme ça. Paquebot. La croisière s'amuse ? In God. L'océan, la nuit."Mon coeur n'est pas dans ma bouche". Bribes de conversation. In God art. Staline et Hitler. Un lama dans une station service. In Godard. Des choses comme ça. Machines à sous. La croisière d'amuse ! In God art, we trust ? Plus de son. Palestine. "N'utilisez pas le verbe être." Napoli, Barcelona, Hellas. Des choses comme ça. In Godard, we rust. Odessa. Humanité. Joan Baez. In God. "Aujourd'hui, les salauds sont sincères." Egypte. Des choses comme ça.
Godard n'est pas mort. Il est devenu incompréhensible ou alors c'est la confusion du monde qui le rend tel. A la réflexion, non. Godard ne s'exprime plus. Il cite, il déclame, il ne sait plus. Film socialisme est une expérience, et du cinéma, aussi. Ca passe ou ça agace. Ses images sont parfois traversées de fulgurances et de beautés. Rien que pour cela, il faut le voir. D'ailleurs, c'est tout vu. Des choses comme ça.
Un montage un peu confus qui nous emmène dans un voyage entre le vrai et le faux, entre la réalité et la fiction. Une méthode peu ordinaire qui obscure le message.
Le dernier Godard est une fulgurance de cinéma. C'est beau, maladroit parfois, intelligent, très dense. Godard a réussi à faire du film historique un langage personnel, en dehors de tout conformisme. Il est l'un des plus grands metteurs en scènes, malheureusement, trop peu reconnu à nos jours. Il est d'un intelligence folle. Et comparé à d'autres réalisateurs de la nouvelle vague, il a su évoluer avec son temps, et faire évoluer le cinéma, quand un Chabrol reste coincé dans un cinéma typiquement français (La fille coupée en deux). Un très grand moment de cinéma, très singulier, très fort.
Quand on va voir ce genre de film, on ne s'attend pas à quelque chose de classique. Et alors là, dans le style "OVNI" ce film est génial. Il sort totalement de l'écran, la salle se transforme en laboratoire expérimental. En pont de bateau. Voilà, exactement. "Film Socialisme" est un pont de paquebot: on se prend le vent et le sel dans le visage, on sent les odeurs maritimes, on entend les mouettes, la mer... Et, comme sur un pont, on la voit, la mer, mais on ne peut pas la toucher. On est en totale immertion dans le(s) récit(s) mais certaines choses nous échappent. Elles rendent cette oeuvre encore plus magique et envoutante. Et la fin! La dernière image, ou plutôt la dernière phrase est bouleversante. "Film Socialisme" est un moment de grâce, un instant suspendu, un exercice onirique et sensible. "No comment".
"Une fois de plus, on a oublié l'Afrique." Ainsi commence Film Socialisme, qui est un constat de faillite d'une idéologie, et aussi un état des lieux pessimiste de notre époque. De façon significative, un personnage lit les "Illusions Perdues". Une famille se déchire méchamment. Des candidats aux élections n'ont pas de programme, des enfants sont élus brillamment sur leurs seuls prénoms. Un ancien nazi nommé "Goldberg" (!) triomphe dans les affaires. Comme d'habitude, Godard met les nerfs des spectateurs à rude épreuve en tripatouillant la bande sonore et les images. Il y a de très beaux plans, et aussi du n'importe quoi. Un brillant OVNI du cinéma.