Le thème du film n'est pas original. Mais pourtant, Judd Apatow, avec tout l'humour potache qu'on lui connait, arrive à nous immiscer dans cette histoire à la fois pathétique, mais terriblement humaine. Il nous emmène dans un univers très feutré, et nous présente des personnages très différents les uns des autres. Et certaines situations prêtent vraiment à rire, comme certaines prêtent vraiment à pleurer. C'est avec une impeccable maîtrise que Apatow nous balade entre rire gras et larmes amères, avec un humour très fin qu'il nous fait écouter des blagues salaces. Et si la sexualité est très présente dans ce long (sans jamais la montrer), elle est beaucoup moins lourde que dans ses précédents films. Non, la, c'est (presque) amené avec finesse. Apatow nous présente également une pléiade d'acteurs très talentueux (bien qu'il aurait pu oublier sa famille, les enfants et la femme ne sont effectivement pas très crédibles à mon goût), et nous montre un Adam Sandler (que je considérais comme le lourdaud américain, le Dubosc made in USA), qui révèle finalement un talent fou pour les situations à la fois drôles et pour les situations au potentiel dramatique incroyable, comme l'avait fait Eric Lavaine avec Dubosc, dans Incognito: il avait rendu Dubosc (presque) agréable à écouter et à regarder. Cependant, Funny people n'est pas inoubliable, et reste juste un bon moment (ce qui est déjà pas mal). Je trouve que le côté dramatique de l'histoire tombe très vite. Et puis, on a beau dire, mais tenir un rythme pendant 2h20, c'est très difficile, et le film perd souvent en intensité. De quelques minutes de moins, le film aurait gagné en intensité. Et puis on notera tout de même cette incroyable manie des américains de toujours vouloir rendre les choses plus belles ou plus moches qu'elles ne sont, mais ça, on pourra pas les changer sur ça... Enfin bref, un bon moment, une assez bonne comédie, qui malheureusement ne fouille pas assez dans son côté dramatique, et est un peu trop long.