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Un visiteur
4,5
Publiée le 2 mai 2012
Une fresque sociale magistralement mise en scène. La noirceur du récit et son pessimisme rend l'histoire tellement réaliste que le spectateur est alors confronté aux problèmes pragmatiques des personnages. Les interprétations des acteurs islandais sont aussi à soulignées étant donné que l'on s'attache rapidement à ces protagonistes particulièrement étudiés : Karitas, une mère en situation fiscale critique; Gudmundur, le fils aîné et seul garçon d'une famille de 4 enfants et une mère seule tristement délaissé par cette dernière, sans le moindre amis, à par Marinó, un quadragénaire psychotique et paranoïaque vouant affection maladive envers sa mère et une addiction pour le tabac; et enfin Gardar, une petite frappe violente possédant une certaine éthique. Malgré leurs tentatives de changé leur quotidien de devenir différent, chacun doit faire face à la fatalité de leurs destins qui ne les épargne pas et on assiste donc à leurs chutes respectives qui noircit l'histoire morne et sombre (avec l'ambiance qui l'est déjà bien assez avec cette image en noir et blanc esthètiquement symbolique). La réalisation de Ragnar Bragason est intelligente et subtile, la bande originale est agréable (l'utilisation des cuivre semble dans tous les cas bien placée). Enfin les dialogues sont quant à eux simples et efficaces à l'effigie de ceux qui les prononcent ainsi que certaines répliques pertinentes voire fascinantes sont parfois lachées comme celles du premier dialogue du film astucieusement interprêté et rempli de bons sens (à analyser). Börn ou Children ou Les Enfants apporte donc un très bel aperçu du cinéma étranger avec ce parfait exemple de film d'auteur riche par ses différentes spécificités. Le 0.5 perdu sur ma note peut se justifier par la fin du film, trop éloignée, selon moi, de l'image qui nous est projetée durant toute la narration, une représentation en elle-même violente du désespoir.
Gudmundur, Karitas, Marino et les autres...Tous les personnages de Children ont un point commun : ils sont au bord du précipice, leur existence marquée par des relations difficiles, qui avec sa progéniture, qui avec ses géniteurs. Cette balade islandaise, aux accents rocailleux, est filmée dans un noir et blanc très travaillé qui accentue le malaise. Le cinéaste, Regnar Bragason, lorgne vers Jarmusch, Leigh, les Dardenne, tout en gardant un style singulier. Le film tisse sa toile au fur et à mesure et emprisonne ses personnages dans une inextricable nasse. Pourtant, si la tonalité est (très) sombre, il ne sombre jamais dans la sinistrose.