Esthétiquement et artistiquement, ce film est beau, bien qu'il reste dans un classicisme absolu et dans une sobriété assez déroutante. Le film suit les pérégrinations de trois femmes pleines de doutes, d'un enfermement pour l'une d'entre-elles, qui a toujours voulu que sa fille étudie pour acquérir une liberté, puis par la liberté plus ou moins assumée de Catherine Deneuve, qui en est bien consciente, et aimerait que sa propre fille prenne conscience de cette liberté, et de Marina Hands, qui n'en a pas pleinement conscience. Le fil rouge du film est cette prise de conscience. Marina Hands nous guide dans ce film qui fait se confronter trois (très) grandes actrices, à commencer par Catherine Deneuve, qui retrouve un naturel et une sincérité qui ne sont pas de trop. Elle est profondément touchante, et surtout sublime. Ensuite, Marie-Josée Croze qui s'illustre dans chaque rôle, tant elle est méconnaissable et surprenante à chaque fois. Elle joue à la perfection. Marina Hands, très talentueuse, est peut-être celle que j'ai le moins aimée dans cette histoire, bien qu'elle joue tout de même bien. Rien, toutefois, n'est à redire au niveau du jeu (excepté pour la femme du frère de Deneuve). Au niveau du scénario, il y a des choses peu utiles, mais il reste très écrit, et donc le film ne tombe pas. C'est une histoire assez simple, qui ne se confond pas en détails inutiles, mais qui se concentre sur son sujet: la féminité. Et c'est très bien réalisé. La musique,également,accompagne bien le film. Durant tout le film, on n'entend que du piano (à l'exception de deux fois, ou quelques cordes de violoncelles grésillent), instrument qui peut se révéler à la fois intense et mélancolique... Et il est ici très bien utilisé. De même, la mer est bien utilisée, bien filmée et essentielle dans le film: elle représente l'intensité,le vide,l'immensité,la difficulté,la violence,l'échappement,le refuge... Et sans ce bruit de fond, le film perdrait beaucoup de son charme...