J'ai appris à lire en classe au début des années 90 avec Boule et Bill. C'est dire si j'allais être exigeant sur l'adaptation de cette BD. Aux manettes, le duo Alexandre Charlot-Franck Magnier, deux anciens auteurs des Guignols (bon point), scénariste de Bienvenue Chez les Ch'tis (mouais) et d'Asterix aux JO (sans commentaire de ma part). Du bon et du moins bon comme ce film en fait qui rejoint la cohorte des adaptations de BD françaises de ces dernières années : les Ducobu, Lucky Luke, Benoit Brisefer. Pas mémorables mais pas ratées non plus. A croire qu'il n'y a que Chabat aujourd’hui pour correctement savoir le faire. Si Dubosc, dans ce genre de productions tout juste moyennes, ne m'étonne guère, je suis un peu plus surpris de la présence de Marina Foïs. Depuis l'éclatement des Robins des Bois, elle a su trouver ses marques dans d'excellents films d'auteurs comme Polisse ou Darling (mais y en a plein d'autres). Je ne suis pas dans sa tête et, si je peux comprendre qu'elle ait envie à nouveau de jouer la comédie comme au bon temps des Robins, elle aurait pu choisir un autre film. J'ai rien à dire sur d’éventuelles différences entre la BD et le film. Tout est bien respecté. Les acteurs sont assez ressemblants. Il manque bien quelques personnages qu'on voit durant la toute dernière scène comme Pouf, le meilleur ami de Boule, ou la voisine et son chat Caporal. Pas d'agent 22, de boucher ni de voleur non plus. Mais bon, rien de scandaleux. Ce aspect rétro avec la 2CV, la bande-son (le film s'ouvre sur du Pierre Perret), quelques aspects sociologiques comme les premières barres d'immeuble, l'urbanisation galopante en ce milieu d'année 70, la mère qui veut travailler, est assez rafraîchissant en comparaison du côté bling-bling des Profs avec Kev Adams. Les auteurs n'ont pas voulu trahir la BD. C'est déjà ça. Mais les gags sont lourds, patauds et plein de bons sentiments sirupeux à la manière d'un Beethoven. Mais Beethoven, ça date de 1992. Retrouver ça en 2013...enfin voilà quoi. Quand on a moins de dix ans, ça peut amuser. Après, non. En fait, tout est centré sur Bill qui doit se faire accepter au sein de cette famille. Alors que dans la BD, le père, avec sa maladresse, aurait pu être une source de gags intarissable ! Alors, je sais pas. Personne avait envie de se fouler. Dubosc devait être plus occupé à l'écriture du prochain Camping. Et moi, ça m'a donné envie de relire les albums. La nostalgie, je vous dis.