F. Gary Gray est un réalisateur que j'apprécie beaucoup car il est un habitué des films d'action-thriller dont justement je trouve pour certain excellent comme "le Négociateur", "un Homme à part", "Braquage à l'italienne", "Be Cool"...
Avec ce film le cinéaste signe un thriller violent rudement efficace et plein de rebondissement qui joue avec son public avec brio. Un baroud d'honneur aux plus grand thriller qui ne laisse aucun moment de répit. L'une des nombreuses force de ce long métrage vient de son rythme très bien géré et soutenu qui pas une seule fois ne retombe, c'est du en grande partie à la réalisation plutôt nerveuse et intelligente qui à superbement su jongler entre l'action et le suspens s'en pour autant tomber dans l'excés.
A peine avons-nous le temps de constater l'aspect jubilatoire d'une séquence que les rebondissements s'enchaînent de plus belle non-stop.
Le récit nous balance sans cesse de surprise en surprise, jouant de l'imprévisibilité totale des actions du personnage principal et des rouages de sa vengeance, hors de proportion. La mise en scène est volontairement blafarde pour apporter plus de mélancolie et de réalisme à l'histoire, et c'est sacrément efficace. La photographie s'appuie beaucoup sur les traits des personnages dépressifs et fais par moment des plan assez rapproché ce qui facilite le développement psychologique.Les décors quand à eux sont très efficace vue que l'histoire se passe dans une vraie prison à la mauvaise réputation par ailleurs.
Il est intéressant de s'avoir que le comédien Gérard Buttler à passer quelques temps avec des détenues pour pouvoir mieux s'approprier son personnage. Pour le coup c'est ce que j'appelle un acteur investie.
Que justice soit faite à son lot de séquence techniquement superbe, notamment la scène de l'explosion finale avec le feu enveloppant au ralentis Buttler.
Graphiquement cette séquence est fabuleuse ,l'une de mes préférés ,suivit d'une BO superbe de Bryan Tyler très efficace qui nous fais frémir mais aussi tremblés avec des titres comme "Predestined", "Designs", "Mechanical mind" ou "origins"...
Le récit est dirigé de main de maître en se scindant en un gros questionnement bien distinct, le point de vu du présumé méchant Clyde (Gérard Butler) et celui du présumé héros Nick (Jamie Foxx) .
La ou le film est malin c'est qu'il ne prend partie pour personne ce qui fait qu'il est difficile de choisir son camp. Autant l'un que l'autre sont au final des victimes du système juridique, sauf que l'un embrasse le système et se sert des règles pour l'affronter, et l'autre le rejette totalement et veux le détruire.
La ou le scénario devient encore plus intelligent c'est qu'il donne autant raison, que tord à nos deux candides, et plus le récit avance et plus on ce demande qui est celui qui est dans le tord de l'histoire. Une approche mature et élaboré qui concrètement estime que le bien et le mal ne font qu'un. Une approche intelligente qui fait en sorte que le long métrage ne soit pas linéaire en nous laissant nous mêmes la réflexion finale de qui l'emporte , le bien ou le mal ?
J'irais pas par quatre chemin, en plus de son scénario bien élaboré, le point majeur de cet oeuvre est incontestablement la dualité entre les deux protagonistes principaux avec en tête un Gérard Buttler qui reprend et pousse à fond le concept de l'antagoniste calculateur qui a plusieurs coup d'avance sur tout le monde. Gérard Buttler est impressionnant, charismatique et touchant à la fois, en incarnant un calculateur hors pair du nom de Clyde Shelton qui vie pour un but ultime.
La particularité du personnage qu'il incarne sort du standard et présente avant tout un être humain brisé par le meurtre de sa famille et par le système juridique qui n'a rien fais pour lui, pire qui à même fais libéré l'un des coupables. On comprend complètement pourquoi il en arrive à de telle extrémité et pourquoi il veut tout rayer . Il est même singulier de ce dire que la véritable victime c'est lui, et qu'il a vécu une vrai injustice.
Clyde Shelton fais partis de mes antagonistes favori tout film confondu, voir sa déchéance, son basculement vers le mal, et le voir se venger d'une manière si intelligente, brillante et barbare à la fois font de lui l'un des personnages les plus machiavélique qui soit, le tout avec un zeste de tragique. Du début à la fin il reste difficile à cerner et improbable dans ses choix pourtant il est toujours maître de la situation, seul contre tous il fait face et je dois dire que c'est jouissif.
Car en plus d'être un grand stratège et créateur d'arme comme Batman ,"oui j'assume le comme Batman",
c'est aussi un psychopathe qui n'hésite pas à torturer et à tuer les gens avec beaucoup de froideur, même un simple os devient pour lui une arme et s'en état d'âme il tue. Et le pire dans tout ça c'est qu'à la base il était quelqu'un de bien qui c'est retrouvé fasse à la dureté de ce monde. Clyde Shelton est le Dark Vador des temps moderne, lui qui travaillé pour le gouvernement et le protéger se retrouve déchu de la lumière vers les ténèbres. Bien entendu c'est une vision idéologique du personnage que je fais la.
Gerard Butler joue redoutablement bien, se donnant à fond ce qui contribue grandement à sa présence effrayante et hypnotique. On dit souvent qu'un bon méchant fait un bon film, ben la on y est complètement ,même si l'aspect de méchant est plus complexe qu'il n'y parait. Le comédien lui même à dit ceci à propos du film:
"Je ne me souviens pas avoir tourné dans un film qui m'ait autant emballé. Les sujets qu'il aborde sont d'une grande profondeur, et ce film devrait nous faire réfléchir et prendre conscience de la chance que, pour la plupart, nous avons."
Et dans ce thriller celui qui fais fasse au terrible Clyde Shelton n'est autre que Nick Rice joué par un Jamie Fox toujours aussi talentueux. J'aime bien cet acteur qui à une belle palette de titre à son palmarès. Son rôle est bien développer, moins profond que son collègue mais également nuancé. Il incarne à merveille le principe de l'investiture américaine dans tout ce qui va et tout ce qui ne va pas. Lui aussi et pour ainsi dire une victime mais également un créateur de se système, qui pour pouvoir réussir à bien faire son job d'avocat et de régler des affaires est obliger de pactiser sans vergogne avec le diable. Il sait que le système est imparfait mais il n'hésite pas à s'en servir avec froideur.
Défendre, protéger, ou même faire libérer par la loi un homme que l'on sait coupable ne fait-il pas du protecteur une personne tout aussi coupable ?
Voici comment Jamie Foxx décrit Nick Rice:
"L'attachement de Rice au système judiciaire lui fait parfois perdre de vue la finalité de la justice. Parfois, le fonctionnement du système l'empêche de s'investir dans ses dossiers comme il le souhaiterait. Nick est un type bien. Il s'en tient strictement aux lois, mais cela ne veut pas forcément dire qu'il prend la bonne décision au bout du compte. Le système judiciaire est imparfait et du coup, il cherche toujours à s'en tirer dans un monde imparfait."
CONCLUSION :
Thriller violent d'une rare intensité qui nous captive du début à la fin, le réalisateur F.Gary Gray a su avec Que Justice soit faite nous livrer un récit abrupte et intelligent qui nous laisse songeur. L'excellent Gérard Butler et Jamie Foxx dans un jeu de massacre démoniaque, un fasse à fasse idéologique qui ne laissera personne de marbre. La loi du Talion se plie parfaitement à cet oeuvre ,pire elle reste que trop douce en résumé de ce qu'il se passe, pour une finalité pour le moins touchante.
Aucune fausse note pour moi, que du plaisir !