Que justice soit faite est de ces films que l’on découvre aux travers d’une bande-annonce et que l’on oublie plus tard, les redécouvrant dans les bacs un ou deux ans plus tard. Oui, distribution inexistante, manque d’intérêt ou peut-être, d’apparence, un film d’une banalité peu réjouissante. Pour ce qui est de celui-ci, confrontant Gerard Buttler et Jamie Foxx, l’application est plus ou moins erronée, du fait que le film possède son petit lot d’intérêt, dont le premier n’est rien moins que sa violence, son immoralité politique.
En somme, un crime engendre l’avènement d’un monstre. Le concept de la justice sauvage ayant été abordé à de maintes reprises par le septième art, il faillait ici innové. Oui, la victime puis bourreau, non content de découper celui qui tua sa famille à la meule à disque, s’empresse dans le même temps de massacrer à tout va les membres du ministère public, avocat et autres juges, ayant été incapables de rendre justice. C’est donc la confrontation entre la justice des tribunaux et celle de l’homme primaire, avec tout un tas de détournement malvenu ou bienvenu, selon le public. Aussi improbable que soit le scénario, il parvient tout de même à nous maintenir en alerte durant l’intégralité du film, traçant un récit direct partant, sans fioritures, dans les premières secondes du film, d’un crime odieux.
Pour ce qui est, concrètement, de l’attrait d’un tel récit, pas de soucis de ce côté-là. L’on pourra toutefois s’agacer de la découverte d’un personnage que l’on avait pas vu venir comme tel (Buttler), qui n’est jamais aussi bon qu’en brute épaisse, référence à 300, mais surtout d’un Jamie Foxx orgueilleux, imbu de lui-même et somme toute, détestable malgré qu’il soit semble-t-il du bon côté de la ligne. C’est donc très simple, l’on attend qu’une chose, du sang, prenant parti pour celui qui s’avère être le méchant de l’histoire par imposition.
Peu convaincant mais attractif pour un public adepte. Il y a tout de même du travail là derrière, notamment lors des quelques scènes d’action, pas mal foutue. Il y a aussi de l’inventivité, surtout dans la violence, peu choquante mais bien présente. Un film sympathique que l’on oubliera néanmoins déjà le surlendemain. Il est par ailleurs assez anecdotique de considérer Que justice soit faite, en terme de carrière, comme une réussite pour Gerrard Buttler, personnage intéressant, et comme un échec pour Jamie Foxx, détestable, et que l’on attend maintenant sous la direction de Quentin Tarantino. 12/20