Pour ceux qui pensent qu’ils ont une vie de merde, et bien ça s’est vu à l’écran, il y a mener une vie de merde, et survivre dans la merde. Le talent de Poveda, évacuer toute tristesse, toute violence, toute compassion malvenue, pour ne garder que les gens. Ces jeunes laisser pour compte, (espérance de vie, 22-30 ans en moyenne), dans ce pays en guerre, ou en pleine guerre civile,(la guerre n’est pas fini, il y a des soldats et des policiers partout). Un objectif, survivre, avec pour seul espoir la prison ou le cimetière comme avenir proche. On voit même certains passer de l’écran à la morgue durant l'heure et demi que dure le film. Et voir des gamins parler de tuer des gars du camp adverse, avec des posters de Winnie l’ourson placardé au mur derrière, c'est surréaliste. Voir les policiers, et les juges, faire de la répression, la famille aux abonnés absents. Voir cette ONG, qui essaie de réinsérer certains dans une boulangerie montée de toutes pièces,(passer de l’instinct de mort à nourrir la communauté, pas mal). Voir ces tatouages beaux, et laids à la fois, qui se transforment vite en fardeau indélébile,(le visage de Little One, marqué d’un ahurissant 18). Par principe je ne donnes pas 5 étoiles à un documentaire, mais le cœur y est.