C'est l'histoire de lycéens en concurrence pour un titre imaginaire : ils parlent de "contrôler" le lycée ou d' "avoir" le lycée, ce qui ne veut rien dire, alors qu'ils savent très bien que la seule chose qu'ils gagneront à gagner ce titre (qui ne sert à rien et qui se passe par voie orale, on suppose) et de se faire casser les os par un nouveau prétendant du titre : cercle vicieux.
Ils veulent juste avoir l'air "supérieur" par rapport à leurs concurrents, mais pourquoi ? Pour faire régner leurs lois ? Mais ils n'en ont pas ! Je ne sais pas vous, mais pour moi "supérieur" ça veut dire "qui a plus de vertus morales, plus intelligent, qui pratique éventuellement une activité artistique, qui est un homme accompli", et entre autres "qui a oublié le complexe débile d'ados de toujours vouloir être en concurrence avec les autres hommes."
Ainsi, après plus de 30 secondes de réflexion on s'aperçoit très vite que le principe même de l'histoire relève de l'absurde : il veulent un titre qui n'existe pas, et qu'ils n'ont aucune raison de vouloir. Waw. Et pour cela, évidemment, ils ont recours à la violence. Superbe message à faire passer aux jeunes générations : faites la guerre, pas l'amour.
Oublions le sens de l'histoire car visiblement il n'y en a pas (simple volonté irrationnelle de se sentir "supérieur", qui les amène paradoxalement à devenir des êtres inférieurs, primates incapables de réfléchir qui en viennent aux mains pour tenter vainement de se faire respecter) et venons-en au cœur du film : la baston. Elle n'est tout simplement pas crédible : un amas de Japonais plus fins que leurs pénis se ruent et envoient leurs poings sans la moindre technique, et le jeu de l'acteur principal quand il fait "genre on m'a tellement tapé dessus que j'arrive même plus à tenir debout et que je dois pousser un petit cri ridicule à chaque fois que je fais un pas en avant, mais j'arrive quand même à étaler mes adversaires d'un seul coup" est incroyablement pathétique.
Et bien sûr, pendant la grande baston la pluie et la musique dramatique voudraient ajouter un coté "détresse" pendant que tout le monde se bat (loupé) et le lendemain quand les gentils ont gagné (étonnamment) le soleil brille, tout le monde est content mais attention ! pas trop content non plus, il faut toujours cacher ses émotions pour pouvoir se la péter, fumer sa clope tranquillement tel un petit rebelle.
Les acteurs sont agaçants à souhait, je n'ai vu personne de ma vie se la péter autant qu'eux. Ils disent jamais rien d'intelligent et ils se font des pipes. Il est honteux de faire le stoïque dans le but de faire résonner sa fausse virilité. C'est un peu comme porter une grosse montre chère et hideuse bien en évidence au poignet. On dirait qu'il rejette toute forme de faiblesse, et c'est d'ailleurs une faiblesse. Et puis vu son gabarit de crevette, il est mal placé pour jouer ce rôle.
Bref, un film qui reflète plutôt bien le mode de vie japonais. "Donne une image parfaite de toi, et si tu n'y arrives pas, suicide-toi." Rien que la petite phrase en haut de l'affiche "Le pouvoir ne se partage pas" donne une idée de la société moyen-âgeuse dans la quelle le décor et planté.
Difficile de faire pire donc que ce film pour adolescents complexés socialement.