Les 2 premiers volets de "La Vérité si je mens !" faisant incontestablement partie des plus grandes comédies françaises, l’annonce inespérée d’un 3e épisode, 10 ans plus tard, a forcément suscité une attente énorme teintée, malgré tout d’une certaine méfiance (le souvenir des Bronzés 3 restant très vivace). Au final, ce retour en grande pompe promotionnelle n’est ni le chef d’œuvre comique espéré, ni le ratage redouté… mais simplement une comédie amusante, portée par des acteurs toujours aussi en forme mais privée d’originalité. Au rayon des défauts, on retiendra notamment la longueur déraisonnable du film qui aurait pu être allégé de 20 bonne minutes (le rythme est plus inégal que dans les autres films), quelques dérapages lourdauds (le chinois est, une fois encore, associé au kung-fu et à la bouffe à base d’insectes) et une intrigue qui ressemble à un copié-collé de l’opus précédent (les chaussures remplacent ici les habits de poupée et le final est hyper prévisible). Quant au méchant de l’histoire, on ne peut que regretter le choix de Marc Andreoni (bien moins charismatique que Daniel Prévost) qui ne manquera pas de dérouter les spectateurs, l’acteur ayant campé un tout autre personnage dans l’opus précédent (subterfuge utilisé à de nombreuses reprises dans la saga mais qui n’a jamais été aussi voyant et contreproductif). Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’être heureux de retrouver toute la bande du Sentier, délocalisé depuis à Aubervilliers, que ce soit Richard Anconina en chef démerdard, José Garcia en tornade comique, Bruno Solo en amoureux transi, Gilbert Melki en millionnaire traqué par le Fisc (malheureusement trop en retrait) ou encore Vincent Elbaz qui reprend le rôle de Dov qu’il avait laissé à Gad Elmaleh dans le 2and opus. Les scènes où la bande est réunies sont bien évidemment les plus réussies et surtout les plus drôles (le déménagement des meubles de Patrick, les discussions autour des problèmes de fertilité de Serge, le gag de la girafe…), aidées, comme toujours, par d’excellents dialogues ("tu nous payes en espèce et tu nous dis quand tu veux qu’on les encaisse", "on partage à trois, 50/50… moitié, moitié, moitié" ou encore le poids hors taxe…). Comme il fallait s’y attendre, ce feux d’artifice n’est pas favorable au reste du casting qui voit le retour des illustres anciens mis en sourdine (Elisa Tovati, Amira Casar, Aure Atika, Enrico Macias, Nicole Calfan, Gladys Cohen, Lucien Layani…) ainsi que l’arrivée de quelques nouveaux pas forcément dans la même énergie comique (Léa Drucker en agent du Fisc, Cyril Hanouna en homme d’affaires, Jean-Claude Tran qui semble être l’unique acteur chinois en France…). Un dernier épisode beaucoup plus anecdotique donc mais un bon moment quand même, qui aurait gagné à se renouveler.