« Ce n’est pas une flèche, c’est un carreau. »
Troisième film réalisé par Nicholas Stoller, toujours produite par Judd Apatow, et second écrit et interprété par Jason Segel, 5 Ans de Réflexion reprend les ingrédients qui avaient fait de Sans Sarah, Rien ne Va ! (2008) et d’American Trip/Take him to the Greek (2010) des comédies à succès : une histoire toute simple résumable en une seule phrase mais portée par une interprétation parfaite, des dialogues incisifs, un comique de situation à la fois potache et subtil, des personnages tous plus attachants les uns que les autres, des détails inattendus et des clins d’oeil musicaux, bref, tout ce qui s’apparente aussi à la marque de fabrique des productions Apatow Team.
Cette fois, pourtant, s’y ajoute, à la faveur d’une chronique de la vie de couple, une analyse très fine, rare dans un genre comme celui-ci, et qui porte à la réflexion sur la place de chacun selon son genre et les stéréotypes sociaux les plus profondément induits en chacun de nous. En outre, le couple formé par Jason Segel, qui traîne sa carcasse indolente, et Emily Blunt, en post-doctorante de talent, est résolument parfait. Alison Brie, Rhys Ifans et Chris Pratt, dans les principaux seconds rôles complètent une distribution excellente.
Au final, 5 Ans de Réflexion est bien plus qu’une comédie romantique, c’est un film véritablement intelligent et humain, sensible, réaliste et déjanté tout à la fois, une oeuvre remarquablement écrite et magistralement interprétée.