"2012" de Roland Emmerich est un véritable spectacle visuel qui parvient à éblouir par ses effets spéciaux époustouflants et sa mise en scène grandiose, emmenant le spectateur dans une aventure apocalyptique où la Terre est au bord de l'anéantissement. Emmerich, fidèle à sa réputation, livre ici une représentation spectaculaire de catastrophes naturelles avec un sens du détail remarquable, que ce soit dans l'effondrement de Los Angeles ou l'éruption cataclysmique du supervolcan de Yellowstone. Cependant, malgré cette prouesse technique, le film souffre de plusieurs écueils majeurs qui le tirent vers le bas.
D'un côté, le scénario peine à soutenir l'ampleur des événements dépeints. Bien que l'intrigue propose une base fascinante avec la prémisse de la fin du monde selon le calendrier maya, elle se perd dans un enchevêtrement de sous-intrigues et de personnages peu développés, dont les motivations et les arcs narratifs semblent souvent forcés et peu convaincants. Les dialogues, par moments, frisent le cliché et manquent de la profondeur nécessaire pour rendre les personnages vraiment mémorables ou empathiques. Cela est particulièrement notable dans les interactions entre les différents protagonistes, où l'on aurait espéré une exploration plus nuancée de leurs relations et dilemmes face à l'apocalypse imminente.
De plus, le film semble parfois s'égarer dans son propre spectacle, privilégiant les séquences d'action prolongées au détriment d'une narration cohérente et engageante. Cette tendance à l'excès visuel, bien que techniquement impressionnante, peut mener à une certaine lassitude chez le spectateur, qui pourrait se sentir submergé plutôt qu'immergé dans l'histoire. L'équilibre entre action et développement de l'intrigue n'est pas toujours maîtrisé, laissant l'impression que les moments dramatiques sont parfois noyés sous le poids des effets spéciaux.
Par ailleurs, le film tente d'aborder des thèmes tels que la survie, la famille et le sacrifice, mais ces tentatives sont souvent éclipsées par la grandeur des scènes de destruction. Il y avait là une opportunité d'approfondir ces thèmes et d'offrir une réflexion plus marquante sur la condition humaine face à la catastrophe, mais le film ne parvient pas tout à fait à saisir cette chance, se contentant souvent de rester en surface.
En conclusion, "2012" est un film qui, malgré ses ambitions et sa réalisation visuelle sans faille, peine à transcender son genre. Il offre un divertissement indéniable pour les amateurs de films catastrophe, mais laisse un sentiment de potentiel inachevé, comme si la magie d'Emmerich s'était, cette fois, un peu dissipée dans l'immensité de son propre spectacle.