Cela fait longtemps que je n’ai pas critiqué un blockbuster, et je m’attaque donc à 2012. Je le dis tout de suite, c’est un Emmerich assez décevant. Autant j’ai été convaincu par ce réalisateur à plusieurs reprises, autant là il est un peu à la peine.
Je vais commencer par l’interprétation. Celle-ci est très inégale. Quelques acteurs ne s’en sortent pas trop mal. John Cusack n’est pas au top mais enfin ca passe, Amanda Peet est plutôt correct. Thomas McCarthy est un cran au dessus, ainsi que quelques seconds rôles à commencer par Dany Glover et Beatrice Rosen. Par contre Woody Harrelson cabotine de trop, et il a le rôle le moins crédible de tous. Dans l’ensemble il n’y a pas vraiment de quoi s’enthousiasmer, et les acteurs sont dans l’ensemble tous un peu apathique. Peut-être est-ce l’écriture de leurs rôles qui veut ca, mais c’est un peu gênant, car on se fiche un peu du sort de la grande majorité des personnages. Niveau scénario 2012 est basique, c’est évident. Mais cela on peut lui pardonner sans problème, car après tout ce n’est pas vraiment pour ca qu’on se précipite pour le voir. Par contre je suis un peu déçu des nombreuses invraisemblances, des poncifs qui s’accumulent. Cette odyssée parait trop incroyable, et du coup 2012 est à la peine. Le film se détache du réalisme qui aurait du être le sien, et qui avait fait le charme du Jour d’après notamment. Par ailleurs 2012 est très long, et pour tenir sur une si longue distance il faut avoir les ressources. Si Emmerich s’en tire pas mal, malheureusement la présentation est très longue, quasiment dénuée de scènes de destructions, et comme cette présentation est ultra-conventionnelle, au bout d’un moment c’est ennuyeux. Quand c’est lancé, par contre, ma foi le film tient la route.
Mais enfin, c’est surtout pour l’aspect visuel que l’on vient voir 2012. Alors qu’en est-il ? Emmerich a fait un travail correct, mais pas plus. La mise en scène a de l’ampleur, et s’avère efficace dans les scènes d’action et de destructions, ce qui est une des raisons qui fait du réalisateur un récurrent des blockbusters. La photographie ne casse pas vraiment la baraque par contre, en comparaison avec d’autres produits à budget équivalent. Transformers par exemple fait beaucoup mieux. Coté décors j’ai été un peu déçu, et les effets spéciaux sont inégaux. Certains sont justes sublimes (l’éruption volcanique par exemple), d’autres sont bien (un raz de marée notamment), d’autres justes corrects (la scène avec Los Angeles qui disparait est très brouillonne et très irréaliste), et d’autres enfin pas à la hauteur du budget (les arches à la fin). Avec 200 millions, si vous ne livrez pas un travail parfait jusqu’au bout des ongles, il faut le pointer du doigt.
Emmerich nous livre un très gros film, mais malheureusement avec assez peu de saveur. Pas aussi bon que certaines de ses réalisations passées du point de vue de la forme, le fond est hautement moyen. Les personnages sont creux et joués par des acteurs qui manquent de conviction et d’investissement, l’histoire est totalement invraisemblable et semble hésiter entre le second degré potache et le réalisme brutal du film catastrophe (il y a quelques morts sans pitié). Il y a par ailleurs un gros manque d’emprise avec les éléments. Le Jour d’après faisait fort de ce point de vue, là dans 2012 on passe les trois quart du temps en avion, et on survole les événements. Ce n’est pas terrible comme choix. Bref, ca ce regarde mais ceux qui n’aime pas trop Emmerich à la base ou les blockbusters en général, passez votre chemin car là c’est le produit type dans tout ce qu’il y a de plus basique.