Je me suis mis dans les meilleures conditions possibles pour regarder ce film : un écran géant et le film projeté en version originale sous-titrée pour vivre cette expérience qui s’annonçait dantesque sur 2h40 (tiens donc, la même durée que pour « Avatar » sorti cette semaine, donc une durée qui s’annonce désormais standard !).
Que vous le sachiez tout de suite, ma note est liée à l’accumulation dans le scénario de scènes hautement improbables. A un moment qui vient très vite dans le film, trop c’est trop et je rigolais au lieu d’avoir peur. En effet, il est possible de faire un film catastrophe crédible (par exemple, « Deep Impact » (1998), « La Somme de toutes les peurs » (The Sum of all fears, 2002)…) mais, là, ils ont poussé le bouchon bien trop loin (attention, si vous n’avez pas vu le film - et que vous comptez le voir -, ne lisez pas ce qui suit) :
non respect des principes élémentaires de la gravité dans de nombreuses scènes où le sol se dérobe sous les pieds ou roues des héros sans conséquence pour eux, le sauvetage du chien, le geste disgracieux de la femme à son boxeur de mari dans un moment pour le moins tendu, etc. En plus il y a une scène qui m’a beaucoup gêné, mais là, il ne s’agit pas d’un problème de réalisme mais simplement d’égo américain surdimensionné, qui traduit dans les films hollywoodiens le sentiment de supériorité des USA envers les autres pays du monde et donc cela me semble assez conforme à ce que les américains pensent : une fois le président et le vice-président américains décédés, c’est à un obscur fonctionnaire de la maison blanche de prendre le commandement des opérations et donc d’avoir sous ses ordres les autres présidents du G8, qui eux, ont été élus et qui représentent pourtant davantage de personnes. Cette vision des choses comme le tri entre les personnages qui peuvent vivre, car purs, et ceux qui doivent mourir car ils ont fauté (la bimbo et son amant) ou la tentation de reconstituer une famille en éliminant l’obstacle (le nouveau beau-père) est l’un des grands classiques d’Hollywood (cf. le final de « La Guerre des Mondes » (War of the Worlds, 2005)). A force, je devrais y être habitué mais cette façon de véhiculer les messages moralisateurs m’écœure pourtant à chaque fois.
Il y a quand même, dans ce scénario « abracadantesque », quelques faits crédibles (tout n’est heureusement pas à jeter !) : ainsi, pour coller à la réalité, le président américain est noir, le chantier est confié aux chinois pour qu’il soit réalisé dans les délais, les services secrets américains n’hésitent pas à tuer des innocents pour tenir secret le plan de fuite, il y a un personnage d’illuminé qui sait tout mais que personne ne croit et, dans un système capitaliste, ce sont les plus riches qui sont les plus méritants pour la sauvegarde de l’espèce humaine ;-)
Si l’on compare « 2012 » au film-catastophe coréen « Haeundae » sorti cette année ayant pour thème un énorme tsunami qui ravage la Corée, il n’y a pas photo au niveau des effets spéciaux et du scénario : avantage, de très loin, à « 2012 » pour les premiers et, sans aucune contestation possible, à « Haeundae » pour le second. A vous de voir ensuite ce qui est le plus important dans un film, pour moi, sans hésitation, il s’agit de l’histoire.
Pour l’anecdote, dans les 3 derniers films que j’ai vus avec John Cusack (« 2012 » (2009), « Un Enfant pas comme les autres » (Martian Child, 2009) et « Chambre 1408 » (1408, 2008) , son personnage est écrivain et dans deux de ces films, il est proche d’un personnage campé par Amanda Peet, Le monde d’Hollywood est décidément très petit.