Après avoir lu l'agréable et intéréssant livre "The Wave" de Todd Strasser, j'espérais retrouver la même réflexion à travers son adaptation cinématographique "made in Germany". Et bien autant vous dire que j'ai été extrêmement déçu au final. Le film ne parvient pas à gommer les quelques défauts du livre, à savoir quelques lenteurs et des relations entre les personnages assez peu réalistes et poussées. Pire encore, ce film, qui surf sur le récent succès du cinéma allemand ("La vie des autres"...),empire la situation et caricature grossièrement la profonde dénonciation des régimes totalitaire et de l’obéissance face à la manipulation et aux ordres d'un groupe/entité supérieur. Dès les premières images, le ton nous est donné: non, "La Vague" de Dennis Gansel n'est pas un film profond, complexe et intellectuel; non, ce n'est pas un exemple en matière d'audace et de talent dans la mise en scène, ni même en justesse des interprétation. Malgré tout son potentiel scénaristique, inspiré de faits réels, on se retrouve bêtement devant un film pauvre, borné et très "teenagers". L'intrigue du livre a été honteusement remaniée et rabotée, Dennis Gansel a étrangement opté pour une approche beaucoup moins crédible que le roman. On n'est jamais convaincu, et l'on retiendra davantage les soirées arrosées des jeunes du groupe "la vague", de leurs bêtises nocturnes et autres dérapages mineurs. L'essence du roman est tout sauf présente, les dérives morales des adhérents, leur embrigadement progressif et insensé n'est nullement mis en valeur et détaillé. Le film lambine autours d'histoires de couples inintéressantes et fadasses. Aucune sensibilité ne traverse l'écran et ses protagonistes, tristes pantins endoctrinées par les bêtises de la réalisation. Difficile de digérer la lenteur et la dimension jeune et branchée, du film, complétement ratée. Le charme n'opère pas et même lors du final, seul point réussi de l’œuvre, on ne peut que ressentir du désappointement. Aucune rigueur (même si c'est allemand!), aucune ambition, cette triste vaguelette est décidément en roue libre du début à la fin, aucun obstacle ne l'épargne. D'autant plus que les interprétations des jeunes sont plus que basiques. Max Riemelt agace et Jennifer Ulrich exaspère. Le professeur et créateur de cette terrible expérience de pouvoir, de domination et de rapport de force, incarné par Jürgen Vogel, est le seul qui convainc globalement. Les très bons échos que j'avais reçu de ce film ne confirment hélas pas sa qualité qui, pour moi, est très en deçà du petit bouquin de Todd Sttrasser. La morale du film condamne trop superficiellement le nazisme et son atroce extermination juive ainsi que la dangerosité de l'endoctrinement, de l'influence du groupe sur l'individu."La vague" est un flop. 08/20