Avis sur Gunshy

Une petite perle méconnue réalisée par Jeff Celentano, sortie en 1997 dans la plus grande discrétion et qu’une bonne pioche dans les bacs à DVD d’un soldeur peut vous faire découvrir. Si le metteur en scène est quasi inconnu au bataillon, il a réussi à réunir autour de lui un casting de vedettes confirmées même si elles n’ont jamais acquis le statut de star. Le film est produit et écrit par Larry Gross qui a déjà à son actif les deux solides comédies policières “48 heures” et “48 heures de plus” avec le duo de choc Eddy Murphy/Nick Nolte. Le propos est ici beaucoup plus noir et Larry Gross utilise William Petersen dans le registre ambigu déjà exploré par Michael Mann en 1986 dans “Le sixième sens”, premier épisode des aventures macabres d’Hannibal Lecter . Bonne idée, car une fois de plus William Petersen est tout à son affaire dans une partition où son personnage doit flirter avec les limites de sa conscience. Si dans “Le sixième sens”, l’agent fédéral Will Graham devait s’immerger dans la personnalité torturée d’Hannibal Lecter pour anticiper ses crimes au risque de se perdre dans les méandres de ses propres fantasmes , l spoiler: e journaliste à la dérive de “Gunshy” va trahir la confiance d’un homme de main qui lui propose un deal pour le moins original. En échange de l’instruction qui lui manque, Frankie McGregor ( très convaincant Michael Wincott) va introduire Graham dans ses affaires pour lui offrir un nouveau départ . C’est une amitié à priori contre nature et très originale qui se noue sous nos yeux. Déjà compliquée et hasardeuse la relation entre les deux hommes prend un tour carrément scabreux quand Graham séduit la très belle compagne (Diane Lane) de son protecteur. Il faut dire que beaucoup d’hommes seraient prêts à se damner pour une nuit dans les bras de la très belle Diane Lane. On sait désormais que tout ça ne peut que mal se finir et c’est l’attente du climax final qui nous tient en haleine jusqu'au bout
. Le tout est fort bien photographié et les acteurs très bien dirigés ce qui au final donne un cachet très particulier à ce film d’atmosphère que l’on peut classer dans les néo films noirs. Du très solide comme on aimerait en voir plus souvent.

Un polar plutôt intelligent qui est passé inaperçu en 1997 et que j’ai découvert au hasard de mes recherches cinématographiques. Le film tourne autour d’un loser, journaliste de métier qui se retrouve mêlé à un groupe de malfrats. Sa culture et son goût des livres attire Mac Gregor, un homme de main qui le fait rentrer dans « les affaires » en contrepartie de l’instruction qui lui fait défaut. Je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler la suite mais je reconnais la cohérence scénaristique et l’alliance contre-nature entre les deux protagonistes est restituée avec sensibilité. Enfin, le talent des acteurs emporte l’adhésion. Une belle surprise et au final un bon moment. Dommage que le film soit en 4/3, format ne permettant pas de valoriser complètement l’atmosphère un peu glauque de l’environnement.