Clairement l'un des films les plus drôles que j'ai pu voir. Y'a pas à dire, les comédies anglaises sont souvent assez savoureuses lorsqu'elles ne tombent pas trop dans le grossier. Good Morning England est un film dont on ressort joyeux, avec une pêche pas possible. Avec Love Actually, qui avait déjà ce pouvoir hallucinant de "mettre le spectateur de bonne humeur", Good Morning England est pour moi la preuve que l'humour anglais est très efficace. Et évidemment, c'est le même réalisateur qui est à l'origine des deux films. Richard Curtis a ce don de faire vivre ses personnages et de les rendre tellement drôles et attachants qu'on ne veut plus les quitter. Love Actually était un gigantesque hymne à l'amour qui montre à quel point l'amour peut rassembler les gens et les rendre heureux. Remplacez, dans la phrase précédente, le mot "amour" par le mot "musique", et vous obtenez Good Morning England. Je ne sais pas quel est le secret de Richard Curtis pour nous faire garder le sourire pendant les 2 heures de film celles qui suivent le visionnage, mais ça marche, qu'il continue ! Le créateur de Mister Bean est certainement l'un des types qui m'a fait le plus rire sur cette Terre, depuis ma tendre enfance. Il m'arrive très rarement d'avoir de si gros éclats de rire devant un film. Good Morning England est frais, gai, parsemé d'un nombre incalculable de scènes hilarantes, grâce à des personnages atypiques et franchement géniaux. Incontestablement un film à voir si vous vous trouvez dans un état de déprime avancé, et je me rends compte que j'avais déjà fait exactement la même remarque pour Love Actually. La différence, c'est que Love Actually avait un gros défaut : celui de tomber trop souvent dans la niaiserie et dans le cliché (quand on traite de l'Amour de la sorte, c'est assez inévitable), même si c'était assumé. Mais dans l'univers de la pop et du rock'n'roll, aucun risque de tomber dans cette facilité. Tous les personnages sont à bord d'un bateau et émettent en continu leur radio pirate, très mal vue par le gouvernement en 1966. Cette atmosphère confinée au coeur d'un petit navire permet de rendre ces protagonistes attachants. Chacun d'entre eux fait rire à sa manière. Bill Nighy, qui était déjà l'un des moteurs humoristiques de Love Actually, est ici plus ou moins dans le même rôle : celui du rocker cinquantenaire aux allures sophistiquées. L'acteur est encore une fois très drôle dans son rôle. Philip Seymour Hoffman n'est pas excessivement hilarant mais son personnage, Le Comte, fait rire à travers sa compétition avec Gavin (Rhys Ivans). Ce dernier est également l'un des centres de l'humour du film, avec ses airs de lover à la voix grave qui se donne clairement un genre. On peut encore citer Nick Frost qui amuse beaucoup, Tom Brooke dans le rôle de Kevin "Le Cerveau", dont la débilité et le manque de connaissances fait marrer, et bien sûr Chris O'Dowd dans le rôle de Simon, extrêmement drôle en quête d'amour. C'est à lui que je dois le passage qui m'a le plus fait rire, lorsqu'il se fait plaquer très cruellement après seulement 17 heures de mariage. La scène est décalée, improbable, mais tellement drôle que j'ai adoré. Encore plus d'éclats de rire quelques minutes plus tard, lorsqu'il se met à "chanter", complètement déprimé par sa rupture. En dehors de tous ces personnages qui s'allient à merveille dans le film et forment une troupe de joyeux gaillards qui se battent par amour de la musique. Le film est alors accompagné d'une BO du tonnerre, du bon rock et de la pop anglaise des années 60. Quand on voit le film et qu'on entend les musiques cultes, on ne peut pas s'empêcher de réaliser qu'il y a 40 ans, la musique était à son sommet. Quand on écoute la musique d'aujourd'hui, il y a de quoi être dépité... Que du bon dans cette BO (même si je ne suis pas un grand adepte du rock'n'roll), The Rolling Stones, The Beach Boys, The Seekers, Cat Stevens, David Bowie et j'en passe. La musique fait passer le sourire et le film montre ici à quel point elle peut rallier indirectement les gens au coeur d'un même pays. Le message est beau et permet au film de se conclure avec une vague de bonheur. Comme dans Love Actually, Richard Curtis prend soin de ne jamais tomber dans le drame afin de ne pas nous donner le cafard, ce qui est clairement un excellent point. Pour finir, j'ai été agréablement surpris et enchanté d'entendre du grand Ennio Morricone dans le film. Lors d'une scène, deux protagonistes font en quelque sorte un duel en montant au mât du bateau, la scène étant accompagnée de la BO de Et pour quelques dollars de plus. BO sublime et culte qui donne incontestablement des frissons et qui m'a fait énormément plaisir. Quoiqu'il en soit, Good Morning England est un plaisir à regarder et place le spectateur dans une condition de rire et de bonne humeur, jusqu'au générique final, synonyme de véritable hymne au rock des années 60 à aujourd'hui. Un bijou.