Megasnake est un film signé Takacs, donc bon il ne faut pas s’attendre à du lourd, mais ça reste un film de serpents géant pas trop mauvais par rapport à certains gros nanars qui dans le genre pullule.
Le film peut compter sur un casting par exemple pas déplaisant, qui se débrouille honorablement, tout en prenant le film avec une certaine décontraction, un second degré qui lui donne un côté relativement sympa. Shanks hérite du rôle principal, qu’il porte avec une certaine conviction, même si on ne peut pas dire qu’il fasse la démonstration de grands talents d’acteur. Toutefois il prend vraiment son rôle avec professionnalisme, et le rend crédible. A ses cotés il est bien épaulé par des interprètes honorables, pourtant pas toujours aidé par des personnages ridicules. Les rednecks par exemple méritent des applaudissements, car malgré leurs caricatures ambulantes ils arrivent à rendre leurs personnages digestes, et mention spéciale à Siri Baruc, qui arrive à sortir avec un sérieux déconcertant qu’elle à un doctorat en biologie, un doctorat en zoologie (elle n’est d’ailleurs même pas chercheuse) ce qui devrait inviter les autorités à la croire lorsqu’elle dit qu’un serpent géant se baladent ! Quelques acteurs se loupent néanmoins, en particulier Todd Jensen, trop excessif.
Le scénario n’a pas de mauvaises idées. Disons que l’idée de la légende indienne avec un côté Gremlins (l’inspiration est évidente avec les trois mises en garde…) est sympathique, et que le rythme du film est convenable. Maintenant il n’y a aucune réelle surprise, et partant d’un postulat original le déroulement est prévisible de bout en bout jusqu’à une conclusion plus ridicule qu’autre chose. C’est assez dommage car j’ai trouvé Mégasnake plus malin et plus courageux que ses concurrents, notamment la saga des Anaconda, mais il reste finalement sur des sentiers très battus, avec l’inévitable fête locale qui tourne au drame par exemple. Du coup on reste pas très convaincu, surtout lorsqu’on est habitué au genre.
La réalisation est signée d’un Takacs assez inspiré pour une fois. Ce n’est pas courant mais là il ne se débrouille pas si mal avec son serpent géant, qui nous réserve quelques scènes bien emballées. Le monstre apparait du coup pas trop ridicule, malgré les effets spéciaux approximatifs, et il y a notamment une scène avec un manège qui a quelque chose d’assez étonnant. Les décors et la photographie ne sont pas mauvais non plus, le film ne proposant rien d’autre que du très banal, mais c’est suffisant pour convaincre ici. Je ne reviens pas sur les effets spéciaux très moyens, et je passe aux effets horrifiques. Le film n’est pas très sanglant, mais il y aura de quoi contenter l’amateur, avec quelques passages violents. Dont la scène sur le manège. La bande son a été un peu oubliée.
Ainsi Megasnake est un film de monstre géant qui ne m’a pas déplu. C’est vrai qu’il est finalement trop lisse, et assez maladroit comme beaucoup de production de cette gamme, mais le résultat m’est clairement apparu plus digeste qu’un Anaconda 3 par exemple. Pas trop sérieux, dynamique, avec quelques scènes horrifiques bien distillées, le métrage est un divertissement de petite envergure mais assez généreux et pro. Je lui donne la moyenne.