Un film très difficile à suivre. L’action et les personnages évoluent de manière radicale sans que rien n’ait clairement été expliqué. Le contexte politique, culturel, économique et social est présenté de manière très succincte au début, avec juste quelques lignes de présentation durant le générique. Puis, de manière très superficielle, lors du déroulement de l’intrigue, par quelques scènes et quelques répliques parachutées. La psychologie et les motivations de la plupart des personnages, sont, dès le départ, définies de manière assez floue. Du coup, les revirements des personnages semblent obscurs. La radicalité, la violence, individuelle et collective paraissent assez peu logiques, et fort peu crédibles. Ce manque de crédibilité vient du fait que Alejandro Amenábar voulait relater des faits historiques avec un regard actuel sans se donner la peine de cerner toute la complexité des lieux, des choses, et des gens de l’époque. A mesure que sa charge anti Chrétienne monte crescendo, elle paraît totalement anachronique, d’autant que ses Chrétiens sont majoritairement assimilés à des disciples de Daesh, voire même, des précurseurs du nazisme. Si l’espagnol a impressionné pour son traitement du thriller fantastique, on ressort abasourdi par son amateurisme dans le traitement de la fresque historique. Il n’est pas étonnant que ce film ait connu un certain succès d’estime au sein d'une élite et d'un public très bobo, et très islamo-gauchiste. Face à l’accroissement exponentiel des massacres et des persécutions à l’encontre des Chrétiens du moyen orient, dans l’indifférence générale, on a l’impression que le message relayé par le réalisateur est «chacun son tour, ils n’ont que ce qu’ils méritent ».