L'idée de base du film avait un certain potentiel. Un couple qui bat de l'aile car chacun se sent overbooké et est persuadé que l'herbe est plus verte ailleurs, et qui décide donc d'échanger les emplois du temps.
Là où ça commence à se gâter, c'est qu'ils vont jusqu'à échanger leurs personnalités. À partir de là le film n'est plus qu'une longue suite de clichés, partant du postulat qu'à peu prêt tout dans la personnalité est pré-déterminé en fonction du sexe (les goûts et les couleurs, le comportement). Ainsi, après leur échange, Ariane n'est pas considérée pas comme une femme chef d'entreprise mais comme un homme, et Hugo n'est pas considéré comme un père au foyer mais comme une femme. J'imagine que les hommes au foyers et femmes carriéristes qui ont vu ce film ont beaucoup apprécié le message.
Vous me direz, ce genre de clichés, ça peut avoir sa place en comédie, être du second degré, et toutes ces choses. Sauf que ça ne fait pas rire. J'ai du rire une fois vers le tout début du film, pas plus. D'une part ces clichés sont vus, revus et re-revus, donc pour faire rire avec la barre est haute. Ici, ils sont tellement caricaturaux et téléphonés que ça en est pathétique. On dirait vraiment qu'on a fait exprès de placer autant de clichés possibles en une heure et demi.
On aurait pu penser, également, que ça démarrerait à fond sur le cliché, pour avoir finalement une morale un peu plus nuancée, du style que l'important c'est avant tout de faire ce qu'on aime et/ou ce pourquoi on est bon. Mais non, pas du tout.
À vrai dire, le film ne s'en sort pas si mal jusqu'à un certain point. Après des débuts difficiles, chacun semble prendre son pied dans le rôle de l'autre, voire même se débrouiller mieux que lui (au point que je me sois dit que la meilleure solution serait que l'échange soit définitif). Sauf qu'au bout d'un moment, la femme craque parce qu'elle ne supporte pas les inconvénients de la vie de chef d'entreprise.
Et c'est à partir de là que les clichés explosent. L'homme n'a pas le droit d'être épanoui en tant que père au foyer parce que c'est pas le rôle d'un homme (et qu'importe qu'il s'en sorte mieux dans ce rôle que sa femme). Une femme ne peut pas concilier enfants et carrières (par contre quand l'homme se plaignait de ne pas assez voir ses enfants, personne n'en avait rien à faire). Voilà la morale de ce film.
Au final ce film ne se contente pas d'accumuler les clichés, il les présente également comme la meilleure solution possible et considère toute alternative comme inutile et génératrice de catastrophes. Ce film est vraiment sorti en 2009 ? Parce que le message qu'il véhicule est digne des années 50.