Kurtzman m’avait très agréablement surpris dans les deux premiers films que j’avais vu de lui, et je me suis donc décidé à avancer un peu plus dans sa filmographie. C’est ainsi que je me suis lancé dans The Rage, qui est une petite réussite gore, décomplexée, peut-être un peu trop sérieuse pour ce qu’elle est réellement, mais qui fait plaisir à voir à une époque où le gore pur et dur a eu tendance à disparaitre de trop.
Au casting on trouve la guest-star Andrew Divoff. Guest-star car son rôle reste quand même assez limité, mais sa présence est plaisante. Il ne trouve pas ici son meilleur rôle, mais sa prestation est honnête, et il était bien vu pour jouer ce savant fou, rôle qui aurait d’ailleurs pu revenir aussi avec succès à un Jeffrey Combs. Face à lui un casting de jeunes assez improbables. Des inconnus, et au milieu Misty Mundae, l’actrice libertine ici dans un film « normal » et qui se glisse dans la peau de l’héroïne. Bon, les acteurs ne sont pas des interprètes hors pairs, et leurs personnages sont des personnages uniquement fait pour se faire bequeter, néanmoins il faut reconnaitre qu’ils ont du punch, que le duo principal n’est pas mauvais, et que le résultat reste fun. Un peu plus de second degré aurait été bénéfique cependant.
C’est là un reproche que j’adresserai aussi à l’histoire, qui prend parfois trop au sérieux un sujet qui prête quand même plus à rire. The Rage n’est pas en effet des plus crédibles par son intrigue, or je ne suis pas toujours certain que le film soit réellement conscient de cela. Enfin. Passé une introduction un peu longue mais qui plante le décor, et vous indiquera de suite si vous allez aimer ou pas, The Rage décolle et c’est une bande dynamique, qui accumule l’action craspec, les scènes totalement méchantes et iconoclastes (les gamins !) et cela sans avoir peur de rien. Kurtzman m’avait déjà épaté sur ses précédents films par cette tendance à tout oser, et ne pas rester dans des bornes, et c’est une ambition louable. The Rage est déjanté, et dans son registre il faut avouer que ça reste maitrisé.
Visuellement Kurtzman se lâche là aussi. S’amusant à nous assener des scènes sanglantes toujours très explicites, il adopte ici un style nerveux, parfois à l’excès lors de certaines séquences d’action, mais c’est surement dû aussi à la volonté de ne pas trop montrer le faible budget du film. Kurtzman n’a surement pas eu le budget adéquat, et cela se ressent par exemple dans les scènes d’explosion. Reste que les décors s’avèrent tout à fait convaincant, la photographie ne présente pas d’intérêt particulier mais elle n’est pas raté non plus, et surtout le film fait très bon effet au niveau de ses effets sanglants, très réussis et très nombreux, de ses maquillages, et de ses vautours ! Et oui, il y a des vautours en images de synthèse, et c’est loin d’être mauvais, notamment si l’on compare aux productions The Asylum. Enfin bonne bande son, spécifiquement faite pour le film, nerveuse et rock, comme on pouvait l’attendre.
En conclusion The Rage reste un film bien plaisant, qui se laisse voir avec plaisir. J’émettrai quand même un bémol sur le fait qu’on ne sait pas toujours si le film se veut sérieux ou pas, ce qui lui donne une ambiguïté. S’il se voulait comique, à la Braindead, il y avait surement plus à faire, et s’il se voulait sérieux, il y a des séquences qui auraient dû être davantage travaillées dans ce sens. Là The Rage reste un peu au milieu du gué, ce qui est gênant. Après, si l’on retire les quelques aspérités que j’ai relevé, je pense que je peux quand même décemment donner 3.5 à ce film.