A l’époque de sa sortie en salles, j’avais raté « Le flingueur ». Pourtant, c’est le genre de films que je peux affectionner mais il est sorti dans une période où j’avais pas mal de trucs à faire et du coup, j’ai dû mettre ma projection de côté. J’ai donc profité d’un passage à la télévision pour le découvrir et c’est confortablement installé que j’espérais en avoir pour mon argent.
Remake d’un film de 1972 avec Charles Bronson que je n’ai pas vu, j’ai plutôt passé un bon moment devant ce scénario écrit par Richard Wenk et Lewis John Carlino d’après l’œuvre de ce dernier. Pur Statham movie, on en a effectivement pour notre argent avec son lot d’action, de castagnes et de tensions sans prise de tête juste comme il faut. Bien sûr, c’est bourré de facilité (à l’image de son final) et l’ensemble et assez prévisible mais le film se passe plutôt bien sans que je ne vois vraiment le temps passé.
C’est très classique mais efficace. Je suis rentré facilement dans le délire et c’est aussi pour ça je pense que je me suis amusé. Ces temps-ci, Jason Statham est loin de m’avoir emballé dans ses choix de films d’actions, il alterne toujours les même films entre le mauvais et le bon mais fort heureusement, cette production fait partie de la deuxième catégorie. C’est pas très fin mais j’ai bien aimé tout comme j’ai apprécié la relation père-fils spirituel entre Arthur et Steve ainsi que l’initiation de ce dernier qui me laisse même penser qu’avec un traitement un peu plus sérieux, on aurait pu avoir un film d’une bien meilleure qualité même si en l’état cela ne me dérange pas trop.
Un Statham movie doit avoir un Jason Statham cela va de soi et ici, l’acteur est très bon en Arthur Bishop. Il joue de son charisme naturel, il s’impose aisément à l’écran et nous propose ce pour quoi on fait le déplacement. Rien de bien original ni même transcendant dans son interprétation mais le boulot est fait ce qui me fait bien plaisir. Très à l’aise avec son personnage, j’ai apprécié le voir évolué même si j’aurais bien aimé en voir quand même davantage avec un tel rôle.
A ses côtés, c’est très plaisant également de retrouver Ben Foster en Steve McKenna. C’est un acteur que j’aime grandement, qui est lui aussi très charismatique et j’ai beaucoup aimé le voir jouer ce looser qui va tenter de se reconstruire à sa manière. Pour lui aussi l’issue est prévisible mais le duo fonctionne très bien et la balance entre leurs deux jeux est parfaitement équilibrée. C’est peut-être d’ailleurs aussi parce que face à lui Jason Statham a un acteur de la trempe de Ben Foster que ce Statham movie fonctionne si bien.
Quant au reste de la distribution, c’est assez anecdotique. On joue principalement sur ce qui lie nos deux personnages principaux. Cependant, le casting fait quand même ce que l’on attend de lui à l’image de Tony Goldwyn en Dean, parfaite tête à claque dont les intentions et le sort est gravé sur son front dès le début. Mini Anden en Sarah fait de la figuration mais elle n’est pas désagréable à voir donc ses apparitions, même gratuite ne m’ont pas gêné. Quant à Donald Sutherland dans la peau de Harry McKenna, il est une nouvelle fois très bon, j’ai beaucoup aimé le voir et je regrette au final qu’on le voit aussi peu.
Dans sa réalisation, Simon West reste très académique. C’est un film d’action lambda comme il en a déjà fait et même si c’est très agréable à suivre, sa mise en scène ne sort pas vraiment du lot. C’est quand même très propre et bien rythmé avec un montage efficace qui va à l’essentiel et qui contribue à cette sensation que j’ai eu de ne pas m’ennuyer. A mes yeux, c’est en tout cas suffisamment bon pour m’avoir donné envie de découvrir le film d’origine. Je ne sais pas encore si j’aurais l’occasion de le voir mais si je peux, j’aimerais vraiment bien pouvoir le voir afin de me rendre compte de ce que le film de Simon West a pu apporter de nouveau ou pas.
La photographie chaleureuse colle bien au projet sinon et lui donne aussi une bonne ambiance. Les différentes scènes d’action sont bien chorégraphiés, c’est très lisible même quand ça bouge à l’image de la fameuse descente en rappel de l’immeuble dont l’extrait visuel que l’on pouvait nous montrer sur l’affiche du film me laissait craindre le pire. L’affiche n’est vraiment pas très belle je trouve, heureusement que la réalisation est bien plus agréable visuellement. Quant à la musique signée par Mark Isham, elle aussi s’avère être classique mais elle s’intègre bien au film.
Pour résumer, même si il ne révolutionne rien, dans l’idée de voir un film d’action sans prises de tête (et même du coin de l’œil si besoin), « Le flingueur » est un très bon divertissement qui nous apporte ce que l’on veut. On aurait pu aller plus loin avec un concept de base comme celui-ci mais Jason Statham m’a tellement habitué à des films d’actions un peu fade ces derniers temps que j’aime le revoir dans une production aussi efficace. C’est un très bon long métrage agréable que je pourrais en tout cas facilement revoir.
Mr Vladdy – 29 mars 2015.