Voilà que le grand maître T.Burton se frotte à un tout nouveau genre, celui du biopic bien loin des contes sombres et autres comédies loufoques auxquels le réalisateur est bien plus habitué, pourtant ce film est indéniablement fidèle à son style, puisque l'on y retrouve tout ce que l'un aime dans l'univers Burtonien, des couleurs vives lors de certaines scènes, un monde qui semble enchanté, un univers très stylisé, une narration orchestrée dans ses moindres détails pour faire ressortir la patte du réalisateur et surtout une vision toujours très personnelle dans la mise en scène, mais quand on aime ça, il y a de quoi être stupéfait par sa capacité à s'adapter au genre traité tout en y apportant l'essence même de son art tout du long. Car cette histoire vraie à beau avoir déjà un intérêt par la teneur de ce qu'elle raconte puisque la curiosité est piquée immédiatement car ce fait historique assez incroyable dans le monde de l'art, il est clair que la façon dont Burton raconte cela donne encore plus de profondeur à tout ce qui est raconté, sachant choisir ses acteurs à la perfection, et faisant une entorse à ses favoris pour donner les rôles principaux à deux grands acteurs qui s'en sorte à merveille, de A. Adams qui excelle dans son réalisme et donne tout son sens à ce que cette femme a fait dans sa vie d'artiste, lui offrant une naïveté et une impuissance malgré elle par son interprétation mais aussi dans la manière dont tout cela est mis en scène à l'image de ce passage dans le supermarché où elle y découvre ses œuvres, qui illustre à merveille à la fois le personnage et le style de Burton que l'on aime tant, quant à C. Waltz qui est déjà sans aucun doute un gage de qualité, et l'on est pas déçu car bien d'être loin son meilleur personnage, il lui donne pourtant toute cette folie nécessaire pour rendre compte de la philanthropie hors norme de ce personnage ainsi que son esprit manipulateur qui mène à cette histoire incroyable, sa méchanceté et son cynisme parvenant quand même à le rendre appréciable à l'écran et le charisme de cet acteur permet de donner toute sa puissance à ce personnage, et une fois le couple réunit pour rendre compte de ce pacte surprenant, cela donne lieu à des scènes très réussies, offrant confrontations ou humour, le but étant de mettre en évidence le cynisme de la situation comme le réalisateur en a le secret et une fois de plus tout cela passe impeccablement. Alors côté scénario on peut regretter que le genre soit si éloigné de ce l'on adore des films de T. Burton, mettant en scène des personnages toujours très loufoques, des ambiances uniques ou des histoires très noires, car c'est aussi dans les costumes et ses décors que l'on retrouve tout l'univers de ce maître du cinéma, pourtant là il s'agit plus d'un travail historique à ce niveau la, tout cela dans l'idée de rendre compte au mieux de la société et ses mentalités des années 50 et 60 à travers une histoire bien ancrée dans son époque ce qui est sans aucuns doutes bien rendu à travers tout le film, puis il faut dire que le sujet choisi à quelque chose de très Burtonien en tant que tel par le cynisme de la situation et les conséquences assez tristes humainement qui en découlent, donc la curiosité est tout de même piquée et quand on voit comment le réalisateur illustre tout cela, il n'y a plus de doute cette histoire était faite pour lui, et il la raconte en y mettant tout son art que l'on adore donc de ce côté là on est comblé, la seule chose un peu moins positif c'est que tout ce qui est raconté a l'air de quelque chose d'abracadabrante en tant que tel, mais il faut dire que tout ce qui est montré n'a rien de vraiment surprenant en soi puisque vu le déroulement des événements, il est facile de deviner rapidement ce qui va se passer, et il est difficile d'être réellement bluffé sauf peut être concernant les motivations et le passé du personnage de Waltz qui laissent tout de même un peu de surprise, surtout quand on sait que tout cela est vrai. Dans le fond ce que l'on apprécie vraiment, c'est que ce fait incroyable soit raconté à la manière T. Burton puisque cela donne lieu à quelques passages un peu loufoques, un humour noir toujours sur mesure ou encore une musique inimitable pour mettre du relief à tout cela, alors forme et fond se défendent très bien, sans parler dans ce que cela raconte, mais l'on sent davantage le plaisir personnel du réalisateur de mettre en scène une histoire qui lui tient à cœur que son univers à proprement parler, faisant de ce film une bonne œuvre mais pas forcément la plus incroyable de T. Burton, puis finalement après tout son attachement à ce fait historique dans le monde de l'art se ressent dans la mise en scène et la réalisation, donnant irrésistiblement l'envie de le suivre, sans oublier que le travaille de cette artiste rappelle sensiblement le sien, du moins en tout cas concernant l'importance des yeux disproportionnés de ses personnages dans tout ses films, puis il faut reconnaître que ce fait est totalement méconnu du grand public alors que ses œuvres sont non seulement connu à travers le monde, ce que le réalisateur raconte de manière très habile pour expliquer que l'on connaisse inconsciemment ses peintures à travers un tout autre type d'exposition que les musées, mais en plus ces dernières sont plutôt très réussies et intrigante à souhait, un peu comme l'univers unique de T. Burton et c'est au moins ce qu'il fallait pour raconter une histoire aussi hors norme, la conclusion de tout cela étant tellement théâtrale que l'on reste quand même assez stupéfait par les tenants de ce que à quoi on assiste au fur et à mesure.