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    Big Eyes
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    433 critiques spectateurs

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    Benji S.
    Benji S.

    86 abonnés 48 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 mars 2015
    Malgré la contrainte d'adaptation d'une histoire vrai, on s'en le coup de patte de Tim Burton. Qui de mieux pour réaliser une tel histoire, "big eyes" qui n'est non pas sans rappeler l’univers de Burton avec ce regard à la fois noir et expressif. L'histoire et prenante entre Christopher Waltz en baratineur de premier ordre et une Amy Adams en femme naïve et soumise mais pétrie de talent.
    Très heureux d’avoir vue ce film, mais difficile d’être objectif quand on baigne dans ce milieux artistique d’où sans doute mon émerveillement peut être un poil excessif.
    J'étais pourtant septique avant d'aller le voir du à cette dernière décennie plutôt pauvre et décevante quand on la compare avec son génie et sa période phare des années 90 (88 à 05) qui lui a forgé un nom et une identité qui lui est propre. Ce film pour moi recolle avec son sucées artistique incontestable même si on n'est pas vraiment à proprement parler dans un univers fantaisiste et gothique qu'on lui connais. L’interprétation de Christopher Waltz régale surtout quand il joue l'avocat. Bravo Tim. 17/20
    Benito G
    Benito G

    664 abonnés 3 161 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mars 2015
    Big eyes nous pose indirectement -et même involontairement- deux questions : Toutes les vies d'artistes méritent-elles un film, voir un biopic ? Y-a-t'il quelque chose derrière ces sublimes lumières baveuses et ces couleurs "picturesques" empruntées aux vieux technicolor ? Un divorce, un nouveau mariage, de la peinture et un "vol". Je reprocherai à ce film d'être un tout petit Burton et surtout de n'avoir pas grand chose à exposer si ce n'est une tranche de la vie de cette artiste qui se fit déposséder de son oeuvre avec son accord, ce qui en soit est assez incroyable mais plus propice à un long article de journaux qu'à un film ; d'ailleurs il n'y a rien d'autre à savoir. Ce film est la longue présentation de sa personnalité totalement effacée dans un contexte social, il est vrai, radicalement différent (rapport hommes / femmes). L'oeuvre est terriblement linéaire, trop appliquée et sans surprise (hors mis la simple découverte du "secret" de ce pseudo-peintre) : à peine un embryon de réflexion sur l'art (qualité ; pop art), deux thèmes trop évidents (le mensonge et la faiblesse). Waltz possède toujours cet extraordinaire talent écrasant, mais Burton, derrière la caméra, est affreusement plat et ennuyeux...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 19 mars 2015
    Ce film est excellent !!! Burton revient avec un très bon biopic, mené par une Amy Adams bouleversante et un Christoph Waltz loufoque ! La mise en scène est incroyable, idem pour la composition du très talentueux Danny Elfman ! Oui, c'est son meilleur film depuis Ed Wood, et oui c'est l'un de ses meilleurs films. Bravo Mr Burton !
    Gat43
    Gat43

    29 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2015
    Tim Burton. Voilà bien un réalisateur victime de son succès et de sa popularité.
    Cinéaste de génie à l'univers très personnel, la plupart de
    ses films sont devenus des classiques et l'imagerie Burtonesque est
    désormais facilement identifiable : Personnages loufoques, minces et
    timides, artistes incompris, univers visuel fortement inspiré par
    l’expressionnisme allemand (porte de travers, escaliers tordus
    etc.) présence récurrente de forêts et de monstres...
    Tous ces éléments ont finis par devenir la signature de Burton qui, fort de
    son succès, à commencer à réaliser des blockbusters plus grand
    public et commerciaux comme Alice au Pays des Merveilles, Charlie et
    la Chocolaterie ou encore Dark Shadows. C'est à partir des années
    2000 que le cinéaste sera injustement boudé et méprisé (de
    manière générale) par le public et la presse. En effet, le public
    est de plus en plus lassé par l'univers de Burton et sa dépendance
    aux acteurs Johnny Depp et Helena Bonham Carter.
    Les films sont t-ils des copier-coller ratés et sans saveur pour
    autant? Loin de là selon moi.
    Difficile de trouver des similitudes entre des films comme Sweeney
    Todd et Charlie et la Chocolaterie, ou encore entre Big Fish et Dark
    Shadows. Après le succès d'Alice au pays des Merveille, film
    commande de Disney, Burton enchaîne avec Dark Shadows, film mineur
    de sa filmographie mais qui anéantira définitivement l'image du
    réalisateur d'Edward aux Mains d'Argent. Afin de se réconcilier
    avec ses fans il réalise un remake en noir et blanc d'un de ses
    premiers films : Frankenweenie. Avec un budget Modeste Burton réalise
    un rêve : faire de son court-métrage un film en stop-motion. Voilà
    bien une œuvre inspiré faite avec passion mais qui est totalement
    passé inaperçue aux yeux du public.
    Depuis Alice au pays des Merveilles Burton n'est plus un
    réalisateur qui rapporte, il cherche une idée de projet plus
    simple, moins coûteuse et plus éloigné de son imagerie habituel
    afin de se réconcilier avec le public et la critique. C'est donc
    naturellement qu'il reprend un projet qui semble parfait pour lui :
    "Big Eyes", l'histoire de Margaret Keane, une artiste des
    années 50 qui est contrainte par son mari à peindre des toiles
    d'enfants aux grands yeux. Walter Keane connaîtra la gloire en
    s’attribuant tout le mérite de son épouse.
    Avec ce biopic Burton travaille avec les scénaristes d'Ed Wood,
    il renouvelle entièrement son casting et remplace Johnny Depp par
    Christoph Waltz et Helena Bonham Carter par l'éblouissante Amy
    Adams. C'est donc avec ce casting frais, une histoire passionnante et
    un budget modeste que Burton réalise son film le moins identifiable
    visuellement mais pourtant profondément Burtonien dans les thèmes
    abordés. C'est donc dans un environnement de Banlieue américaine à
    la Edward aux mains d'argent que commence le film, une femme divorcée
    fuit de sa maison avec sa fille et se rend à San Francisco afin de
    trouver du travail. Dès les premières images le film surprend de par
    sa simplicité et son visuel vintage très coloré. La reconstitution
    des années 50 est parfaite, l'immersion est totale et le film entier
    baigne dans une ambiance lumineuse très agréable, comme si nous
    étions nous-mêmes dans une toile. C'est donc sur un marché d'art
    que Margaret va rencontrer Walter Keane, un peintre du dimanche, beau
    parleur qui finit par la séduire et l'épouser.
    Pour ma part je trouve Christoph Waltz très juste et son surjeu volontaire ne fait
    que mieux dépeindre le caractère du vrai Walter, un personnage
    manipulateur, exubérant et charmant en même temps.
    C'est donc un peu naïvement et également par survie que Margaret épouse Walter
    qui finira par s'approprier son œuvre. J'ai beaucoup aimé la
    performance de l'actrice Amy Adams, elle joue une Margaret fragile,
    touchante mais qui sait se révéler courageuse face à son mari,
    elle arrive à faire passer beaucoup d'émotion à travers ses yeux.
    Le film, en plus d'être un magnifique portrait de femme, nous plonge
    en plein cœur du processus de commercialisation de l'art, Walter va
    en effet commercialiser de façons étonnantes pour l'époque les
    œuvres de sa femme. Le film soulève donc plusieurs questions :
    Production de masse et art peuvent-ils être liés ? Qui
    décide de l'art ? Margaret est dépassée par les événements,
    elle vit dans l'ombre de Walter qui s'attribue toute la gloire mais
    cela ne dure pas car elle décide de parler et donc de sortir de
    l'ombre. Walter va devenir véritablement fou furieux après avoir
    été humilié par le glacial critique d'art John Canaday interprété
    par Terence Stamp. Pour finir, dans une scène de folie du personnage
    qui évoque clairement le Shining de Kubrick il va, sous la colère
    et l'emprise de l'alcool, se retourner contre sa femme et la jeune
    fille en leur jetant des allumettes.
    Il y a donc une répétition avec le début du film où Margaret
    est contrainte de fuir son mari. Elle finit par se réfugier à Hawaï
    où elle parlera à la radio afin de dévoiler au grand jour la vraie
    nature de son mari : un escroc. Le film se termine par un procès
    que Margaret remporte et où Burton s'amuse avec la personnalité de
    Walter, délivrant ainsi une touche d'humour très appréciable.

    Un mot sur la musique du grand Danny Elfman : Très agréable
    et reprenant des sonorités Hawaïennes déjà entendu dans Ed Wodd
    et Edward aux Mains d'Argent, elle apporte une touche non négligeable
    au film tout comme la voix de Lana Del Ray qui elle apporte une
    beauté et une émotion très appréciable. Big Eyes est donc
    malgré les apparences un film cher à Burton, une œuvre vraiment
    personnelle qu'il réalise avec justesse et respect envers tous ces
    personnages, le cinéaste nous montre qu'il est encore capable de
    réaliser un vrai film d'auteur qui repose principalement sur ses
    acteurs plutôt que sur son visuel. Ce film devrait donc faire taire
    les mauvaises langues qui considèrent que Burton n'a plus rien à
    raconter, avec Big Eyes il nous prouve qu'il est encore capable de
    nous surprendre.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 mars 2015
    Avec ce deuxième biopic de sa longue carrière, le fantasque Tim Burton signe un éloge de l'art doublé d’un sacrifice du père nécessité par la recherche de la vérité. Qui n’a pas déjà vu en cartes postales, en posters plus ou moins bien imprimés et encadrés ou même sur toiles, ces gavroches et autres cosettes aux immenses yeux débordant d’une impressionnante mélancolie. Souvent, vous en ignoriez le nom de l’auteur et, si vous le connaissiez, vous ne saviez pas que ce nom était celui de l’escroc qui se faisait passer pour leur créateur. Effet, usant d’un inépuisable bagout, d’une immense affabilité, d’une fantaisie débordante, d’une verve à toute épreuve, tour à tour cajoleur, enjôleur, cynique, menaçant, Walter Keane parvient à faire accepter par celle qui est devenue son épouse qu’elle signe de son nom, ce sera plus vendeur, avant de le faire précéder par son prénom. Aux yeux de tous, amis, connaissances, critiques ou acheteurs, ce sera lui le peintre. Alors qu’il n’était qu’un barbouilleur médiocre, il s’était inventé une légende pour négocier sur la côte Ouest des USA des toiles "montmartroises" d’un artiste parisien méconnu dont il camouflait la signature de quelques coups de pinceaux avant d’y apposer la sienne. Faussaire, plagiaire, escroc, tout était bon pour lui afin de recueillir notoriété, honneurs et richesse. Commerçant dans l’âme, il allait exploiter son épouse et inventer une production quasi-industrielle de la peinture. Elle, en état de faiblesse, mère célibataire, seule, dans le machisme ambiant, ne sait résister à ce beau parleur, comédien autant que vendeur hors-pair. Christoph Waltz incarne merveilleusement et très subtilement ce personnage qui joue sur les esclandres, les scandales, les manipulations douteuses, qui saute sur toutes les occasions pour se faire valoir, qui fait siennes des phrases toutes faites en s’en attribuant bien sûr la paternité. Face à lui, Amy Adams interprète une bien fade Margaret et peine à donner à son personnage la force d’une femme qui crée. On aurait pu la souhaiter plus vindicative. C’est avec l’aide de sa fille et d’une église qu’elle parviendra, grâce à la finesse d’un juge impassible incarné par James Saito, juge que n’eut pas renié Salomon, qu’elle aura raison de son aigrefin d’ex-mari.
    Si l’usurpation d’identité et la place de l’homme et de la femme dans la société sont la colonne vertébrale du film de Tim Burton, l’analyse de l’art est aussi l’une de ses réflexions. Plaçant en exergue de son film une phrase d'Andy Warhol : "si ces portraits d'enfants ont suscité un tel engouement populaire, alors c'est qu'ils sont bons", il propose au spectateur de réfléchir sur ce qui est une œuvre d’art. Est-ce la toile ésotérique comme celle qu’on peut voir dans la première galerie visitée par Walter ? Des mots fumeux justifiant un travail aussi ridicule qu’incompréhensible, lobotomisant l’acheteur et écrasant toute saine réaction critique. Est-ce comme nous le propose Keane, ouvrant large la voie à Klein, Warhol, Soulages et autres Koons, prononciation française indispensable, la commercialisation à l’échelle industrielle d’un thème mille fois répété ? Certes, la Renaissance Italienne, la grande époque flamande avaient leurs ateliers. Vermeer, Rembrandt, Michelangelo ne travaillaient pas seuls, avaient des assistants, à la fois élèves et émules, certes, un Claude Gelée ou un Fragonard multipliaient les tableaux sur le même thème, mais on était loin de l’exagération actuelle où des réalisations de valeur artistique fort discutable connaissent un immense succès du fait d’un marketing de masse.
    Cette folle réalité, mise en scène avec finesse, alliant le comique de Christoph Waltz à la frémissante tristesse d’Amy Adams, est charmante, divertissante. Pourtant Tim Burton nous a déjà offert mieux.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 mars 2015
    Une histoire vraie, à peine croyable. Une artiste laissait son mari signer ses tableaux et recevoir tous les honneurs. La cupidité de l’homme grandissante, le bel édifice va peu à peu se lézarder et laisser passer les failles d’un système édifiant. Une belle histoire malheureusement galvaudée par un réalisateur qui a remisé son imagination dans les souvenirs des contes et légendes du cinéma. Il filme gentiment, presque classique des chromos bien alléchantes, mais sans réelle signification au regard de l’aventure qui se dessine sous nos yeux. Si Christoph Walz ne me semble pas le comédien idéal pour jouer les salopards, Amy Adams en épouse étouffée demeure une excellente actrice.
    Pour en savoir plus
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mars 2015
    Le passage au 21ème siècle n'a pas été tendre avec Tim Burton, qui avait avant ça réussi à créer des films originaux avec un style visuel unique et inventif. Véritable faiseur de génie, il a même réussi à faire de lui un auteur graphique liant ses films non pas par des thématiques précises mais par des codes visuels, la récurrence de certains acteurs et la musique de ses films, il est un auteur visuel plus que cérébral. Et c'est malheureusement ce qui handicap aujourd'hui son cinéma, cette absence de fond dans une époque où les prouesses visuelles ne sont plus suffisante. Car voilà, les années 2000 sont arrivés et Burton s'est quelque peu perdu. Non il n'a pas perdu ses frasques visuelles bien au contraire mais il a perdu le supplément d'âme qu'il injectait dans celle-ci, ne restant plus que des films kitsch, mais dans le sens ridicule du terme, enfantin et vide. Le problème c'est que Burton s'est mis à appliquer la même recette encore et encore sans véritable génie ne devenant plus qu'un cliché de lui-même. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette période de la carrière de Burton, Big Fish est un bon film qui donne de manière bienvenu avec les autres œuvres du cinéaste et Frankenweenie retrouvait un peu le charme de ses anciens films. Mais qu'en est-il de cette nouvelle réalisation de Burton ? Inspiré d'un fait réel, Burton s’apprête-t-il à signer le Ed Wood du 21ème siècle ? Et bien oui, Burton signe le Ed Wood de son temps et il est à l'image de la période actuelle, inférieur en tout point à son aîné. Pourtant les deux films ont des thématiques communes comme un propos similaire, celui d'une belle déclaration d'amour à la créativité aussi imparfaite soit-elle. Car ici l'important c'est de laisser parler la créativité et l'originalité en donnant de soi-même, de son âme dans son oeuvre. Chose que n'a plus fait Burton depuis bien longtemps et ici il semble faire un mea culpa. Une critique dans le film dit que les tableaux des enfants aux grands yeux ne sont que des copies d'elles-mêmes à tel point qu'elles en ont perdu leurs âmes passant de l'art à la poubelle. Et d'une certaine manière c'est ce que l'on peut reprocher aux films de Burton, de n'être que des copies informes, impersonnelles et vides des vrais œuvres d'art de Burton, ici il semble prendre conscience de cela et semble s'en excuser même si il ne se condamne pas totalement. Car ce qui est en cause ici c'est le producteur, celui qui exploite le travail d'un autre pour en faire profit, qui dénature et malmène la créativité au point même d'en faire un produit commercial ( les différents accessoires fait à partir des "Big Eyes" ). Burton serait donc entrain de faire une critique contre Disney qui à étouffé et dénaturé son travail ? J'en doute mais c'est clairement ce qu'il pointe du doigt. Car aussi cupide que peut être le producteur, il est aussi un fin manipulateur et un grand vendeur, malgré ses nombreuses tares notamment le mensonge, il est un illusionniste hors pair, un artiste à sa façon. Ici d'ailleurs la relation entre Margaret et Walter est vraiment fascinante, jouant habilement le jeu de miroirs avec la situation actuel de Burton. Le film en devient donc par ça très personnel surtout que sa critique s'étend assez loin faisant du film une oeuvre très dense. Parce que l'histoire de Margaret n'est ici qu'un prétexte, d'ailleurs c'est le gros défaut du film car au final les personnages ne sont pas développés outre mesure, les parts les plus intéressantes de leurs psychologies étant passez sous silence. Le film traite sa trame principale de façon succincte et léger faisant souvent les mauvais choix, la voix-off est inutile n'apportant rien au film rendant juste la narration classique, les ellipses s’enchaînent très vite évitant tout approfondissement des relations pour aller à l'essentiel faisant que l'ensemble manque cruellement d'émotions. Sans parler des personnages secondaires totalement oubliés et sous exploités, aux interventions anecdotiques et la relation mère-fille quasiment passé sous silence. On ne s'impliquera donc jamais vraiment dans cette histoire pourtant passionnante, car malheureusement même le personnage de Margaret est maladroitement traité, son parcours psychologique étant d'une simplicité déconcertante, dénué d'enjeux forts. Au final on s'intéressera d'avantage à ce que cette histoire a à nous dire et non pas à ce qu'elle raconte. Ici il est question d'émancipation de la femme et de sa nouvelle place dans la société, Burton signant un joli pamphlet féministe, et de la commercialisation excessive de l'art dans une société en pleine évolution qui sacrifie l'art pour en faire un produit de transaction. Il sera d'ailleurs question d'héritage, qu'est ce qu'on lègue aux nouvelles générations, et la réponse du film sera la domination, le mensonge et la déshumanisation. On retrouve l'aspect déshumanisé et cauchemardesque des banlieues propres au cinéma de Burton qui cache en son sein, malgré un aspect coloré, le malheur conjugal. Au final Margaret quitte une tyrannie pour une autre, elle part loin de son mari pour tomber dans les Témoins de Jéhovah, deux univers différents mais pourtant régis par les mêmes codes, la domination par les règles toujours plus strictes, la manipulation et la déshumanisation par le vole de l'identité, avec son mari elle ne peut pas être elle même et avec les témoins de Jéhovah est succombe à une doctrine de groupe où chacun est similaire à l'autre, retrouvant ainsi le thème des copies sans âmes mais ici à l'échelle humaine. Donc le final même si il exprime une certaine forme de libération et assez symbolique et très pessimiste, Margaret ne sera jamais vraiment libérée, devant même demander l'accord des Témoins de Jéhovah pour le procès contre son mari, comme les femmes sont encore aujourd'hui obligées de ce battre pour leurs droits et être considérées égales à l'homme. Le message du film étant donc ici clairement trouble car même si une certaine forme de libération à lieu, elle ne sera pas complète. En plus de ça Burton pousse une belle réflexion sur la force du regard et de la perception, sur ce qui pousse à dire qu'une oeuvre est belle ou non, sur la vision du monde de tout à chacun avec l'envahissement d'hallucinations dans la psyché de Margaret qui voit son monde pervertit et arrachés à elle, à tel point qu'il en devient une propriété publique. Les yeux sont donc les miroirs de l'âme mais aussi la force de celle-ci, qui nous définit à travers ce que l'on voit, qui nous aide à être fort et à s'émanciper, Margaret détournant le regard sur les mensonges de son mari, fermant les yeux sur ses agissements, l'absence de regard est ici une soumission, une prison. Et c'est lorsqu'elle fait face à la vérité, qu'elle la confronte et qu'elle regarde vraiment son mari qu'elle peut s'émanciper. Le film est donc ainsi métaphoriquement passionnant même si il faut repérer ses différents niveaux de lectures pour l'apprécier pleinement car malheureusement sa trame principale, n'est qu'un prétexte, une allégorie pour des thèmes bien plus vastes qui font encore écho aujourd'hui, voire peut être même plus encore qu'à l'époque. Sinon le casting est globalement bon même si les acteurs secondaires non pas la place pour s'imposer, notamment Danny Huston qui est assez transparent, comme Jason Schwartzman et Terence Stamp d'ailleurs, qui reste malgré tous égal à eux-même tandis que Kristen Ritter apporte son charme avec élégance s'approchant beaucoup des personnages féminins typiquement burtonien. Néanmoins Christoph Waltz et Amy Adams assure le spectacle, lui cabotine beaucoup est n'est clairement pas dans son meilleur rôle mais il arrive toujours à créer une énergie assez impressionnante tandis que elle offre une prestation habitée et à fleur de peau jouant sur plusieurs palettes d'émotions. Elle s'impose véritablement comme une très grande actrice. Pour ce qui est de la réalisation, celle-ci est plutôt bonne avec une photographie très colorée et esthétisante, le montage est classique mais efficace notamment dans la gestion des ellipses mais malheureusement la BO de Danny Elfman est très faible et peu inspirée. La mise en scène de Tim Burton se fait plus classique et traditionnelle, celui-ci aseptise grandement son style même si il garde ce qui fait sa patte, son univers étant assez proche de celui des Big Eyes et on voit qu'il a véritablement été marqué par ses peintures. Donc même si il change quelque peu sa forme, sa mise en scène reste quand même très maîtrisé et accompagne le récit à merveille. En conclusion Big Eyes est un bon film qui même si il peut paraître différent dans l'oeuvre de Burton, il en reste pour autant un de ses films les plus personnels, à l'image d'Ed Wood. Cependant ce n'est clairement pas son plus abouti, le film souffre de nombreux défauts faisant qu'il est souvent bancal voire maladroit dans son approche. Mais le film à le mérite d'être honnête et d'être vaste dans les sujets qu'il aborde, le film étant d'ailleurs plus intéressant dans son sous-texte que dans son histoire principale. C'est donc assurément le film le plus traditionnel de l'oeuvre de Burton mais aussi son meilleur du 21ème siècle qui pose un regard tendre sur la femme et l'art dans ce qu'ils ont de plus purs et de plus authentiques tout en étant une satire habile de la société, devenue très consommatrice, et de sa déshumanisation dans tous les domaines.
    MY CINE WORLD
    MY CINE WORLD

    8 abonnés 62 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 mars 2015
    Big Eyes est un très bon film ! Il faut le voir en VO car la version originale et gâchée par le doublage qui n'est pas celui de Christophe Waltz par lui même :( ! Le film est très bien réalisé et la performance de Christophe Waltz est encore une fois impressionnante et rappelle vraiment son rôle OSCARISE de Hans Landa le colonel Nazie qu'il interprétait dans le magistral "INGLORIOUS BASTERDS" de Quentin Tarantino ! BRAVO TIM BURTON!!
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2015
    un vrai régal ce film, complètement à part dans la filmographie de Tim Burton.....Il est filmé de façon très conventionnelle , un peu à la Ozon, avec un très impressionnant travail sur les années 1950 (on va de 1958 à 1966).....L'histoire est à mon avis à découvrir (servie par deux acteurs en forme , Amy Adams, touchante et Christopher Walz, beau cynique), et pour une fois je déconseillerai de lire le synopsis, même si le film n'a pas vraiment de surprises et qu'il est un regard porté sur une histoire qui a défrayé la chronique, une histoire un peu répétitive peut être au niveau du scénario, mais qui donne un regard pertinent sur un peintre et sur le regard porté aux critiques, d'art, ainsi qu'au marché de l'art et de ses dérivés....Je crois quand même que ce peintre n'est pas aussi mauvais qu'on l'a dit et qu'il partait d'une vraie démarche artistique......Pour en revenir au film, il est conseillé à mon avis d'oublier que c'est Tim Burton qui l'a réalisé, pour éviter de faux préjugés sur son coté vraiment marginal dans sa production, je conseille......
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 18 mars 2015
    Un film très sympathique, de belles couleurs, deux très bons acteurs et une histoire "unbelievable" comme dirait les ricains !
    Tim Burton est loin de son univers habituel, et tant mieux puisque ça nous laisse la possibilité de découvrir sa talentueuse mise en service au service d'un nouveau genre : l'inspiration de faits réels.

    Le film possède quelques longueurs en son milieux puis après ça repart comme au début alors ne faites pas attention à ce détail.

    Avec son côté dramatique, "Big Eyes" est aussi une comédie (d'où comédie-dramatique, ndlr).
    En effet, il y a un certain humour venant du personnage de Christophe Waltz, comme la scène du procès qui fait bien rigoler.

    On peut s'attendre à mieux, mais ça reste un film sympathique.
    Luciano B
    Luciano B

    9 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 mars 2015
    Le scénario c'est bien fait. L'histoire est super bonne mais le côté comique qui frôle le pathétique m'ait beaucoup déçu. Vraiment dommage car les acteur et l'histoire sont vraiment bien.
    Tres bon pour voir a la télé :/
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 18 mars 2015
    Un téléfilm hagiographique de la vie de Margaret Keane, symptomatique de l'égo démesuré de Tim Burton qui se reconnait totalement en elle. Hélas, ici point de style d'humour ou de recul dans la mise en scène : là vous allez manger du biopic premier degré, et sans discuter.

    Dommage que le film ne parvienne pas à divertir, ou faire réfléchir. Quant à s'émouvoir, il faudra revoir les classiques des années 90 du réalisateur.
    Jérémy J
    Jérémy J

    30 abonnés 653 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2015
    un film de tim Burton très sobre (vis à vis des autres) et cela fait vraiment du bien. On se laisse bercé facilement dans cette histoire qui est très bien fait. Christoph Waltz est vraiment très brillant dans ce rôle.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 mars 2015
    Tim Burton revient son Depp ni personne de sa troupe, mise à part Danny Elfman, pour un film divertissant. D'abord, Burton est bien derrière la caméra. Certes, on ne le voit pas à chaque plan mais certaines scènes et le personnage de Walter Keane sont bien dans son style. D'ailleurs, Christoph Waltz est juste parfais, son jeu colle au personnage, il cabotine et surjoue à certain moment, comme son personnage. A l'inverse, Amy Adams est bonne, mais moins que d'habitude. La réalisation est très bonne, tout comme le scénario qui allie le drame et la comédie habillement. Certaines scènes sont très fortes et donne un coup de boost à un film des fois trop sage. Bref, un bon film coloré qui prouve que Burton n'est pas que noir et ne parle pas que de mort.
    laurence l
    laurence l

    136 abonnés 1 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mars 2015
    Du bon Tim Burton même si ici son style est plus "normal" mais cela n'enléve rien aux acteurs qui sont formidables et le scénario qui nous embarque jusqu’au bout de cette histoire rocambolesque.
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