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    Big Eyes
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    3,7
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    433 critiques spectateurs

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    Caine78
    Caine78

    6 738 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 juillet 2015
    Non, décidément Tim Burton n'est plus ce qu'il était il y a encore une dizaine d'années. Attention, ce « Big Eyes » n'a rien de catastrophique : c'est propre, soigné, plutôt agréable à l'œil et se regardant sans déplaisir, pouvant au passage compter sur la présence toujours émouvante et délicieuse d'Amy Adams, d'autant que je n'étais pas familier du sujet concernant cette étonnante histoire vraie. Reste que cela manque de souffle, de vision, en un mot : de personnalité. C'est un film honnête, plutôt intéressant et je ne regrette pas le déplacement, mais hormis une introduction touchante et très bien filmée, j'ai l'impression que presque n'importe quel réalisateur un tant soit peu professionnel et talentueux aurait pu parvenir à ce résultat, regrettable venant de l'auteur d' « Edward aux mains d'argent » et « Beetlejuice »... Bref, si Burton s'éloigne ici de son registre habituel, il ne retrouve pas pour autant ce qui avait fait de son cinéma un univers unique : une inventivité à toute épreuve doublée d'une grande sensibilité. Honnête donc, mais anecdotique.
    Chris58640
    Chris58640

    213 abonnés 759 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mars 2015
    Et bien, pour un Tim Burton, çà ne ressemble pas vraiment à un Tim Burton ! Pas d’histoire flamboyante ni d’effets spéciaux démesurés, pas de costumes extravagants ni de décors improbables, ce Tim Burton est bien sage, bien sobre, bien « figuratif » en somme. Mais çà ne l’empêche pas de bien réussir son coup. En partant d’une histoire vraie, une des plus belles escroqueries de l’histoire de l’art de la fin du XXème siècle, il propose un film très intéressant, au scénario bien maîtrisé, dans lequel on rentre immédiatement et dont on ne décroche pas avant le générique de fin. L’histoire un peu édifiante de cette femme qui peint dans l’ombre des portraits d’enfants aux yeux immenses (honnêtement, je ne mettrais pas cela dans mon salon, je les trouve bien trop angoissants, mais c’est une question de gout !) et de son mari qui, piètre artiste mais redoutable commercial, vends son travail et s’en attribuant les mérites, n’avait pas besoin d’être vraie pour être crédible. Quand il explique à sa gentille épouse que les toiles ne se vendront pas si elles sont officiellement l’œuvre d’une femme, dans l’Amérique des années 60, je le crois bien volontiers. La condition de la femme à cette époque, c’était d’être « l’épouse de… » et pas grand-chose d’autre (j’ai vu 7 saison de « Mad men », j’ai bien compris cela…). Plus le film avance et plus, honnêtement on devine comment cela va se terminer pour Margaret, même quand on ne sait rien, comme moi, de la vraie histoire de cette femme. N’empêche, les dernières scènes dans le tribunal Hawaïen sont surréalistes (et drôles) et elles sont le point d’orgue de « Big Eyes », son bouquet final. Le film doit beaucoup à son couple d’acteur, la délicieuse (délicieusement naïve) Amy Adams mais surtout l’incroyable Christoph Waltz qui, et c’est ironique, a tendance à éclipser sa partenaire à l’écran comme Walter éclipse Margaret dans le monde la peinture. C’est peut-être, c’est surement, volontaire et Tim Burton à laissé Waltz (son sourire carnassier sur-joué fiche presque la trouille !) en roue libre pour en faire la maximum. J’adore cet acteur que j’ai découvert dans « Inglorious Bastards », j’ai déjà eu l’occasion de la dire plusieurs fois. Dans « Big Eyes », il est flamboyant et pathétique à la fois. Flamboyant quand il entreprend de faire fortune et vendant les toiles de son épouse sous son nom, en baratinant sur son « inspiration », ses « influences », ses « esquisses de jeunesses » (quel culot !), pathétique quand il se laisse emporter par la gloriole, quand il s’accoquine avec la jet set, se laisse griser par les millions et se laisse tenter par… la postérité, carrément ! Même mis en difficulté par tel critique, par tel marchant d’art, il s’en sort avec une mauvaise fois qui laisse pantois le spectateur ! Même acculé par l’évidence, lors de la dernière scène du film, il tente encore de s’en sortir par une pirouette tellement improbable que je ne serais pas surprise qu’elle soit véridique, au point où il en est ! On pourra regretter que Tim Burton ait fait de cette histoire un film très sobre, si peu à l’image de son cinéma habituel. A part le personnage de Walter, les autres sont si « normaux » que, franchement, si on regarde « Big Eyes » sans savoir que c’est le dernier Tim Burton, et bien on ne peut pas le deviner. Même sa « Planète des Singes », son film le plus commercial et grand public (que moi j’aime bien malgré tout) avait sa touche Burton, sa petite patte. Ici, a part les peintures de Margaret Keane, et quelques trop rares scènes où elle voit des gros yeux partout, rien de purement Burtonien. Les plus cyniques ajoureront « Et en plus y’a pas Johnny Depp dedans, c’est pas vraiment un Tim Burton !». Si on met de côté cette petite déception de fan, « Big Eyes » reste un très bon film, bien mené, bien maîtrisé, bien interprété, bien scénarisé, bref, du bon cinéma.
    GyzmoCA
    GyzmoCA

    178 abonnés 1 749 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 mars 2016
    Les films de Tim Burton ont toujours cette magie particulière entre romance, rêves et douceur.
    Raconter l'histoire vraie des peintures d'enfants avec de gros yeux ne pouvait être réalisé que par Tim Burton. On est plus proche de Big Fish que de sleepy Hollow. Les personnages secondaires sont très peu détaillés et assez vides. Ceci est un vrai choix de Tim Burton se consacrant au couple afin de mieux explorer leur relation complexe.
    pierre72
    pierre72

    138 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 mars 2015
    "Big eyes " le nouveau de ....de qui d'ailleurs?...je cherche ... ah oui, Tim Burton ...TIM BURTON !!! Non c'est impossible ! Impossible de pondre un tel téléfilm qui, si je n'avais pas été au cinéma, aurait été la victime impitoyable de la touche off de la télécommande.
    Pour faire court, c'est un biopic autour du couple Keane dont le mari s'arroge la paternité des toiles peintes par sa femme. Comme ces enfants tristes aux yeux immenses et charbonneux rencontrent un succès phénoménal, bien entendu, la femme va finir par se réveiller et vouloir être reconnue.
    On voit bien ce qui a pu intéresser Tim Burton là-dedans. Comme il avait défendu voici quelques années Ed Wood et ses nanars, les oeuvres kitchissimes de cette américaine encore vivante sont dans la droite ligne de cette obsession à défendre ces marginaux qui sont en butte contre les valeurs bourgeoises dominantes. Seulement le film manque sérieusement de peps , de mordant et d'inventivité. Le scénario, prévisible, se traîne, enfilant les scènes convenues comme l'artiste enchaînait les tableaux. Sans aucune surprise, on voit à l'écran s'agitait un Christoph Waltz insupportable de cabotinage et une Amy Adams choucroutée comme dans "Mad men", mais elle, dirigée comme dans une tragédie. Du coup, on a l'impression qu'ils ne jouent pas dans le même film. Une apparition de Terence Stamp, toujours aussi magnétique, réveille un peu le spectateur mais c'est de très courte durée. Alors, on s'ennuie ferme. On est tenté de regarder si on n'a pas des messages sur son téléphone, on risque un coup d'oeil à sa voisine pour voir si elle n'est pas endormie (oui, printemps du cinéma oblige, la salle était pleine) . On se dit qu'on a loupé quelque chose. Je me suis creusé l'esprit me demandant s'il pouvait y avoir un signifiant pour toutes ces scènes d'intérieur aux reflets aquatiques mais je n'en ai point trouvé. On en arrive même au point de se dire qu'il y a de jolies couleurs comme un spectateur des années 30 après des décennies de noir et blanc.
    C'est donc joli. Il y a un plan au début qui évoque "Edward aux mains d'argent" avec sa banlieue bien rangée et la voiture qui file vers les collines, mais ici, aucun château enfermant un être extraordinaire, juste un couple d'américain ayant inventé une factory du pauvre. On pourrait y voir une critique de l'idée du beau dans l'art, mais Tim Burton l'évacue en deux scènes tristounettes. Des féministes y trouveront peut être un portrait de la femme américaine des années 50 essayant de se libérer du joug d'un mâle dominant, mais elles n'ont pas du voir "Mad men"... Alors que reste-t-il ? Rien ou pas grand chose.
    La fin sur le blog
    Fabien D
    Fabien D

    179 abonnés 1 138 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mars 2015
    Big eyes, le dernier film de Tim Burton risque de décevoir les fans du cinéaste, habitués à des délires plus grandiloquents et baroques. Film de facture très classique pour ne pas dire académique, Big eyes est plutôt décevant même si le cinéma de Burton l'est quand même depuis quelques temps. On ne peut pas dire qu'il s'agisse pour autant de son pire film. Big eyes, l'histoire vraie d'une escroquerie en peinture, se laisse regarder malgré sa platitude esthétique et narrative. Le jeu fin et émouvant d'Amy Adams ainsi que la fascination du cinéaste pour les tableaux de Keane confèrent au film une étrange mélancolie qui finit par emporter l'adhésion. On passera outre le cabotinage excessif de Christoph Waltz pour se pencher sur le caractère quasi métacinématographique de l'œuvre. Burton à l'image de Keane n'a-t-il pas été considéré comme un faussaire piochant ses références dans les films de la Hammer ou dans l'expressionnisme allemand. Le questionnement sur l'appartenance d'une œuvre à son auteur est passionnante mais traitée de manière bien superficielle. La partie procès du film est également assez raté mais Big eyes brosse néanmoins un portrait de femme en pleine émancipation assez touchant. Un Burton mineur sans être un ratage.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 avril 2015
    Un bon film de Tim Burton qui revient sur l'histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art celle du peintre Walter Keane qui a connu un succès phénoménal avec ses énigmatiques tableaux, mais ces toiles n’avaient pas été peintes par lui, mais par sa femme, Margaret. Les décors et les costumes sont réussies. Amy Adams (Golden Globe de la Meilleure Actrice dans une comédie) livre une bonne prestation dans le rôle de Margaret, une artiste qui est restée si longtemps dans l'ombre et Christoph Waltz se débrouille bien dans le rôle de Walker, un séducteur manipulateur qui s’attribuera tout le mérite de son travail. Le reste du casting est bon : Danny Huston, Krysten Ritter, Jason Schwartzman et Terence Stamp.
    matt240490
    matt240490

    84 abonnés 1 062 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mars 2015
    Connaissant les antécédents de Tim Burton, lui qui imagina le monde des Noces Funèbres, ressuscita l'univers d'Alice au Pays des Merveilles et façonna Edward aux Mains d'Argent, il n'est pas surprenant de le voir à l'oeuvre de Big Eyes, biopic comico-dramatique portant sur Walter et Margaret Keane. Au cœur d'une des plus grandes impostures de l'art, l'époux s'attribua tout le mérite des peintures de sa femme, des enfants aux yeux énormes. Et, derrière ces êtres de gouache inanimés et leurs créateurs aux caractères finalement très antagonistes, le réalisateur se complaît à modéliser les paysages avec couleur et inventivité. Sympathique tout du long, le métrage rassemble des personnalités diverses, à la fois loufoques et tordues, et contribue à rendre hommage à l'oeuvre de cette artiste à l'imagination débordante. Et, confrontée à l'Oscarisé Christoph Waltz, Amy Adams s'en sort relativement bien. Un coup de pinceau, quelques dessins, et la bonne humeur repart.
    MaxLaMenace89
    MaxLaMenace89

    61 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 mars 2015
    Peignant un délicieux portrait de femme tiraillée dans les affres de la vie et de l'art, Tim Burton, flegmatique et allégé, fait de Big Eyes un de ses films les plus personnels. Le cinéaste abandonne pourtant totalement sa pâte expressionniste et mélancolique, embrassant la réalité kitch et colorée de la banlieue de Edward Scissorhands, du réel émancipé de Big Fish, étreignant une grisante naïveté alors que l'humour caresse une effroyable emprise. Burton s'abandonne dans une certaine blancheur candide, pour alors affirmer à travers le récit véritable de Margaret Keane un constat doux-amer de sa propre carrière. Derrière la comédie dramatique à la narration et à la plastique limpides émerge un sous-texte fascinant, celui d'un artiste en proie au système, et plus subjectivement d'un cinéaste dans la toile des grands studios. La folie douce de Burton s'invite subtilement lorsque la conscience du protagoniste reprend le dessus, dans les rayons artificiels d'un supermarché où son art s'affiche en pure produit de consommation, lorsque une petite fenêtre de liberté la reflète au sein d'un huis-clos étouffant. Ce film est une œuvre-reflet, tel les yeux invoqués comme miroir de l'âme, Tim Burton y posant joyeusement ses problématiques personnelles à travers les yeux d'une artiste troublée dans un maelström de mensonges publiques, d'usurpation, de copies de copies. Cette quête d'identité artistique sucrée s'achève sur un procès climatique et atypique, où le réalisateur nous regarde alors droit dans les pupilles : Big Eyes, modeste chronique de déceptions et de décisions, est l'ultime témoignage d'un Tim Burton qui peint sa conscience, déclare son âme et signe son contrôle sur le cinéma de masse qui pense le contrôler, déclin chuchoté dont il se sait définitivement libéré.
    Cineseba
    Cineseba

    44 abonnés 623 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 avril 2015
    "Incroyable ! Le film "Big Eyes" est une histoire vraie de la plus grande arnaque de l'histoire de l'art ... A bouche bée ! Tellement captivant ! Ce film raconte le parcours d'une femme peintre qui se voit bafouée par son deuxième mari, le prince charmant, beau parleur et séducteur, artiste raté qui s'attribue la paternité de ses tableaux ! Humiliée, isolée, cette femme fragile sera rongée par le mensonge ... Comment va-t-elle s'en sortir ? Parviendra-t-elle à être reconnue comme l'artiste de ses tableaux montrant des enfants aux gros yeux ? Sinon, comment le mari escroc arrive-t-il à tromper le public ? Fascinant ! Le film "Big Eyes" a été pour moi une curiosité sur le style de réalisation de Tim Burton, habitué à filmer des monstres et des personnages avec des habits extravagants ... Avant de voir ce film, on reconnait l'attrait de Tim Burton des gros yeux avec une spirale qui se tourne ... Bref, les scènes de "Big Eyes" sont édulcorées à la Tim Burton, c'est à dire que certaines scènes sont assez colorées, vivantes, typiques des années 60, comme on voit bien dans "Edward aux mains d'argent " ... sinon, c'est une très belle reconstitution des années 50-60 ... Les acteurs Amy Adams et Christoph Waltz sont sublimes ... Christoph Waltz, surprenant dans le rôle d'un mari escroc, qui fait des gestes théâtraux pour nous impressionner ... Amy Adams, actrice aux jolis yeux bleus qui reflètent bien sa fragilité et sa naïveté ... Superbe film que je n'ai pas vu le temps passer ! Tellement captivant ! A voir ! Etonnant ! "
    reymi586
    reymi586

    473 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mars 2015
    Un biopic assez intéressant et complètement fou, même si bien sur c'est très romancé. Je ne me suis pas ennuyé une seconde, j'ai accroché à l'histoire et j'ai été complètement convaincu par le duo Christoph Waltz / Amy Adams. Mais tout de même un peu déçu par rapport à Tim Burton, je n'ai pas trop ressenti sa patte sur le film. L'idée est dans l'esprit Tim Burton (je pense notamment aux Big Eyes) mais dans la réalisation c'est son film le plus classique.
    Flaw 70
    Flaw 70

    260 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mars 2015
    Le passage au 21ème siècle n'a pas été tendre avec Tim Burton, qui avait avant ça réussi à créer des films originaux avec un style visuel unique et inventif. Véritable faiseur de génie, il a même réussi à faire de lui un auteur graphique liant ses films non pas par des thématiques précises mais par des codes visuels, la récurrence de certains acteurs et la musique de ses films, il est un auteur visuel plus que cérébral. Et c'est malheureusement ce qui handicap aujourd'hui son cinéma, cette absence de fond dans une époque où les prouesses visuelles ne sont plus suffisante. Car voilà, les années 2000 sont arrivés et Burton s'est quelque peu perdu. Non il n'a pas perdu ses frasques visuelles bien au contraire mais il a perdu le supplément d'âme qu'il injectait dans celle-ci, ne restant plus que des films kitsch, mais dans le sens ridicule du terme, enfantin et vide. Le problème c'est que Burton s'est mis à appliquer la même recette encore et encore sans véritable génie ne devenant plus qu'un cliché de lui-même. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette période de la carrière de Burton, Big Fish est un bon film qui donne de manière bienvenu avec les autres œuvres du cinéaste et Frankenweenie retrouvait un peu le charme de ses anciens films. Mais qu'en est-il de cette nouvelle réalisation de Burton ? Inspiré d'un fait réel, Burton s’apprête-t-il à signer le Ed Wood du 21ème siècle ? Et bien oui, Burton signe le Ed Wood de son temps et il est à l'image de la période actuelle, inférieur en tout point à son aîné. Pourtant les deux films ont des thématiques communes comme un propos similaire, celui d'une belle déclaration d'amour à la créativité aussi imparfaite soit-elle. Car ici l'important c'est de laisser parler la créativité et l'originalité en donnant de soi-même, de son âme dans son oeuvre. Chose que n'a plus fait Burton depuis bien longtemps et ici il semble faire un mea culpa. Une critique dans le film dit que les tableaux des enfants aux grands yeux ne sont que des copies d'elles-mêmes à tel point qu'elles en ont perdu leurs âmes passant de l'art à la poubelle. Et d'une certaine manière c'est ce que l'on peut reprocher aux films de Burton, de n'être que des copies informes, impersonnelles et vides des vrais œuvres d'art de Burton, ici il semble prendre conscience de cela et semble s'en excuser même si il ne se condamne pas totalement. Car ce qui est en cause ici c'est le producteur, celui qui exploite le travail d'un autre pour en faire profit, qui dénature et malmène la créativité au point même d'en faire un produit commercial ( les différents accessoires fait à partir des "Big Eyes" ). Burton serait donc entrain de faire une critique contre Disney qui à étouffé et dénaturé son travail ? J'en doute mais c'est clairement ce qu'il pointe du doigt. Car aussi cupide que peut être le producteur, il est aussi un fin manipulateur et un grand vendeur, malgré ses nombreuses tares notamment le mensonge, il est un illusionniste hors pair, un artiste à sa façon. Ici d'ailleurs la relation entre Margaret et Walter est vraiment fascinante, jouant habilement le jeu de miroirs avec la situation actuel de Burton. Le film en devient donc par ça très personnel surtout que sa critique s'étend assez loin faisant du film une oeuvre très dense. Parce que l'histoire de Margaret n'est ici qu'un prétexte, d'ailleurs c'est le gros défaut du film car au final les personnages ne sont pas développés outre mesure, les parts les plus intéressantes de leurs psychologies étant passez sous silence. Le film traite sa trame principale de façon succincte et léger faisant souvent les mauvais choix, la voix-off est inutile n'apportant rien au film rendant juste la narration classique, les ellipses s’enchaînent très vite évitant tout approfondissement des relations pour aller à l'essentiel faisant que l'ensemble manque cruellement d'émotions. Sans parler des personnages secondaires totalement oubliés et sous exploités, aux interventions anecdotiques et la relation mère-fille quasiment passé sous silence. On ne s'impliquera donc jamais vraiment dans cette histoire pourtant passionnante, car malheureusement même le personnage de Margaret est maladroitement traité, son parcours psychologique étant d'une simplicité déconcertante, dénué d'enjeux forts. Au final on s'intéressera d'avantage à ce que cette histoire a à nous dire et non pas à ce qu'elle raconte. Ici il est question d'émancipation de la femme et de sa nouvelle place dans la société, Burton signant un joli pamphlet féministe, et de la commercialisation excessive de l'art dans une société en pleine évolution qui sacrifie l'art pour en faire un produit de transaction. Il sera d'ailleurs question d'héritage, qu'est ce qu'on lègue aux nouvelles générations, et la réponse du film sera la domination, le mensonge et la déshumanisation. On retrouve l'aspect déshumanisé et cauchemardesque des banlieues propres au cinéma de Burton qui cache en son sein, malgré un aspect coloré, le malheur conjugal. Au final Margaret quitte une tyrannie pour une autre, elle part loin de son mari pour tomber dans les Témoins de Jéhovah, deux univers différents mais pourtant régis par les mêmes codes, la domination par les règles toujours plus strictes, la manipulation et la déshumanisation par le vole de l'identité, avec son mari elle ne peut pas être elle même et avec les témoins de Jéhovah est succombe à une doctrine de groupe où chacun est similaire à l'autre, retrouvant ainsi le thème des copies sans âmes mais ici à l'échelle humaine. Donc le final même si il exprime une certaine forme de libération et assez symbolique et très pessimiste, Margaret ne sera jamais vraiment libérée, devant même demander l'accord des Témoins de Jéhovah pour le procès contre son mari, comme les femmes sont encore aujourd'hui obligées de ce battre pour leurs droits et être considérées égales à l'homme. Le message du film étant donc ici clairement trouble car même si une certaine forme de libération à lieu, elle ne sera pas complète. En plus de ça Burton pousse une belle réflexion sur la force du regard et de la perception, sur ce qui pousse à dire qu'une oeuvre est belle ou non, sur la vision du monde de tout à chacun avec l'envahissement d'hallucinations dans la psyché de Margaret qui voit son monde pervertit et arrachés à elle, à tel point qu'il en devient une propriété publique. Les yeux sont donc les miroirs de l'âme mais aussi la force de celle-ci, qui nous définit à travers ce que l'on voit, qui nous aide à être fort et à s'émanciper, Margaret détournant le regard sur les mensonges de son mari, fermant les yeux sur ses agissements, l'absence de regard est ici une soumission, une prison. Et c'est lorsqu'elle fait face à la vérité, qu'elle la confronte et qu'elle regarde vraiment son mari qu'elle peut s'émanciper. Le film est donc ainsi métaphoriquement passionnant même si il faut repérer ses différents niveaux de lectures pour l'apprécier pleinement car malheureusement sa trame principale, n'est qu'un prétexte, une allégorie pour des thèmes bien plus vastes qui font encore écho aujourd'hui, voire peut être même plus encore qu'à l'époque. Sinon le casting est globalement bon même si les acteurs secondaires non pas la place pour s'imposer, notamment Danny Huston qui est assez transparent, comme Jason Schwartzman et Terence Stamp d'ailleurs, qui reste malgré tous égal à eux-même tandis que Kristen Ritter apporte son charme avec élégance s'approchant beaucoup des personnages féminins typiquement burtonien. Néanmoins Christoph Waltz et Amy Adams assure le spectacle, lui cabotine beaucoup est n'est clairement pas dans son meilleur rôle mais il arrive toujours à créer une énergie assez impressionnante tandis que elle offre une prestation habitée et à fleur de peau jouant sur plusieurs palettes d'émotions. Elle s'impose véritablement comme une très grande actrice. Pour ce qui est de la réalisation, celle-ci est plutôt bonne avec une photographie très colorée et esthétisante, le montage est classique mais efficace notamment dans la gestion des ellipses mais malheureusement la BO de Danny Elfman est très faible et peu inspirée. La mise en scène de Tim Burton se fait plus classique et traditionnelle, celui-ci aseptise grandement son style même si il garde ce qui fait sa patte, son univers étant assez proche de celui des Big Eyes et on voit qu'il a véritablement été marqué par ses peintures. Donc même si il change quelque peu sa forme, sa mise en scène reste quand même très maîtrisé et accompagne le récit à merveille. En conclusion Big Eyes est un bon film qui même si il peut paraître différent dans l'oeuvre de Burton, il en reste pour autant un de ses films les plus personnels, à l'image d'Ed Wood. Cependant ce n'est clairement pas son plus abouti, le film souffre de nombreux défauts faisant qu'il est souvent bancal voire maladroit dans son approche. Mais le film à le mérite d'être honnête et d'être vaste dans les sujets qu'il aborde, le film étant d'ailleurs plus intéressant dans son sous-texte que dans son histoire principale. C'est donc assurément le film le plus traditionnel de l'oeuvre de Burton mais aussi son meilleur du 21ème siècle qui pose un regard tendre sur la femme et l'art dans ce qu'ils ont de plus purs et de plus authentiques tout en étant une satire habile de la société, devenue très consommatrice, et de sa déshumanisation dans tous les domaines.
    Artriste
    Artriste

    120 abonnés 2 010 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 avril 2017
    Avec Big Eyes, Tim Burton nous raconte l'histoire vraie de Margaeth Keane à travers un film très réussi. En effet l'histoire de cette femme est intéressante et offre un bon scénario plaisant à suivre. Je suis immédiatement rentré dans cet univers de l'art. Mais le film repose clairement sur ses deux personnages principaux à savoir Margaret et Walter Keane interprété par deux excellents acteurs que sont Amy Adams et Christoph Waltz. Leur relation est au cœur du long-métrage et en est tout l’intérêt. Elle, est une femme aimante, docile, soumise mais consciente de cela. Elle est prête à accepter certaines choses pour le bienfait de sa fille. Elle essaie de faire les bons choix et est consciente de ses erreurs mais elle est sous l'emprise de lui, ce beau parleur, menteur, plein d'assurance et d'aplomb, obséder par l'argent et qui devient agressif et violent lorsqu'il boit. Les deux ont besoin l'un de l'autre même si elle est plus sincère que lui. spoiler: Du coup de cœur, au rapide mariage jusqu'au déchirement
    c'est un régal de suivre leur histoire. Les autres personnages sont tous réussi et les dialogues sont très bons. J'ai particulièrement apprécié la scène spoiler: du tribunal ou Christoph Waltz est totalement en roue libre
    . L'autre gros point fort vient des toiles que je trouve magnifiques. J'adore voir chaque tableau et j'ai été gâté car ils sont nombreux, je trouve ce style des gros yeux très touchant. Je suis vraiment sous le charme. Pour le reste la réalisation est bonne, les décors sont colorés et l'ambiance des années 50/60 est superbe, la b.o. fait son travail et la fin est satisfaisante. Je ne peut vraiment que vous conseiller ce Big Eyes qui est un très bon film.
    shindu77
    shindu77

    92 abonnés 1 609 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2015
    Un bon film de Tim Burton sur une histoire assez méconnue pour ceux n'étant pas dans le monde de l'art. Un excellent duo d'acteurs, une réalisation efficace, beaucoup de couleurs rendent le film très sympathique. Mon 4 est légèrement surnoté mais le film est vraiment agréable à voir !
    AHEPBURN
    AHEPBURN

    102 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mars 2015
    Le film n'est pas exceptionnel en tant que tel c'est le jeu d'acteur qui est truculent en particulier sur la dernière demie heure. C'est surtout cette partie qui m'amène à donner cette note.
    Legion666
    Legion666

    26 abonnés 350 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2015
    Voila preuve est faite que Tim Burton est un vrai réalisateur et un bon! Pas besoin de ses artifices habituels, il prouve ici qu'en réalisant des films classiques il sait également faire preuve de qualité. Son précédant film "normal" est aussi un Biopic, et même si Big eyes n'atteint pas les sommets de Ed Wood, j'ai pris plaisir a regarder ce film! Lorsque l'on voit les tableaux Margaret Keane on sait ou Tim Burton a cherché son inspiration pour l'apparence atypique de ses personnages animés.
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