Quand la langue française et la littérature servent à ce point un scénario en plus d'acteurs qui se régalent à chaque minute, chapeau bas, c'est devenu trop rare, les littéraires sont comblés ! Certes, c'est filmé de manière classique, un brin académique par moments (les salons), on devine un peu la traîtrise, néanmoins il reste à apprendre comment l'étau va se resserrer. Une aubaine qu'il s'agisse du milieu religieux, il est traité sans pitié, à grands coups de scalpel pour qui s'avise de "ne pas voir"... Allons allons, il faut que l'ordre règne, que soient balayés les passe-droits, bref que l'argent aille à l'argent, les avocats doivent travailler... Quelques longueurs, aucune déception cependant. Balzac surplombe cette peinture de moeurs de la province bon teint, rend tour à tour proches et embarrassés de ces charitables dont, comme souvent et de tous temps, les plus affectueux, les plus authentiques, finissent par se damner en s'alignant sur la première bouée tendue parce qu'elle émane de l'oracle du jour, il en faut bien un quand tout le monde a l'oeil sur tout le monde. Tant pis si ça fait un peu téléfilm du dimanche soir, les dialogues sont savoureux de bout en bout, Suzanne Flon admirablement dédoublée, le numéro Carmet/Bouquet, bonté divine et froid métallique forcément éblouissant !