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Un visiteur
4,0
Publiée le 13 janvier 2009
Bon film social et à suspens. Focalisé sur un moment de rencontre fortuit entre deux femmes des communautés blanche et indienne, il ne tombe ni dans le thriller ni dans le misérabilisme.
En quelques sortes, un road-movie original. La découverte de cette région d'Amérique, des Mohawks et de quelques unes de leurs règles de vie spécifiques, la qualité des prises de vue, la sensibilité générale et surtout en toile de fond le drame des émigrés clandestins...et des habitants de ce pays font que ce film est plus que recommandable.
Ce film réalisé par une femme, Courtney Hunt, raconte une histoire de femmes et d'enfants : les deux garçons de Ray, l'américaine "blanche", celui de Lila, la Mohawk, sans oublier le bébé de la clandestine pakistanaise. Cela se sent à l'émotion et à la tendresse qui se dégagent du portrait de Ray et de Lila que leur origine sépare (ainsi en a décidé la société des hommes) mais que leur solitude, leur pauvreté et leur maternité rapprochent beaucoup plus. Leur rencontre se fait dans la violence, à l'occasion d'une "récupération" de voiture. Les revolvers ont vite fait de surgir, les deux femmes en viennent aux mains mais cette agressivité s'explique par leur situation respective. Car les paysages glacés de cette frontière américano-canadienne symbolisent leur environnement affectif et social. Le mari de l'une est parti jouer les économies destinées à remplacer le mobil-home déglingué de la famille, celui de l'autre a été englouti par la fameuse rivière. Ray se heurte à l'hostilité de son aîné très proche de son père et a perdu tout espoir de promotion dans son modeste emploi tandis que Lila est privée de son fils par sa belle-mère. Seules et pauvres, elles n'ont d'autre choix que de se "débrouiller" en participant, sans trop s'attarder à l'aspect légal ou moral de la chose, au trafic de plus démunis qu'elles encore : les clandestins "importés" par les esclavagistes nouvelle manière. Une chance insolente les protège un moment : la police effectue ses contrôles sans zèle excessif, le bébé pakistanais "délesté" en route survit miraculeusement, la voiture s'enfonce dans la couche de glace mais les passagères en réchappent. Rassurez-vous, la morale est quand même sauve à la fin mais le châtiment frappe avec indulgence. Car la cinéaste a su nous convaincre que ses deux héroïnes sont plus à plaindre qu'à blâmer. La "rivière gelée" sépare peut-être deux pays mais elle a rapproché deux femmes et leur a fait un cadeau dont la vie les avait jusqu'ici plutôt privées : l'amitié.
un film intéressant, hors des schémas habituels avec une actrice formidable . On est souvent à la limite du drame mais l'humain arrive toujours à surprendre et à survivre .
Vraiment décevant. La mauvaise qualité de l'image et les cadrages approximatifs gachent la tension. Dommage, l'idée est très bonne mais la réalisation vraiment pas à la hauteur.
Un bien beau film que ce portrait de femme délaissée qui lutte contre la précarité par tous les moyens pour assurer une vie décente à ses deux enfants. La société américaine impitoyable pour les faibles, la pousse vers le trafic d’immigrants avec une jeune Mohawk. Drame des sans-papiers à la frontière canadienne, drame des réserves indiennes maltraitées, tout cela ne serait qu’une chronique sociale de plus sans un scénario qui réserve de grands moments de suspense et de tension dramatique. Dans un décor hivernal digne du Fargo des frères Coen, Courtney Hunt signe une première réalisation très prometteuse, à quelques toutes petites longueurs près. Encore une preuve du renouveau du cinéma indépendant américain.
Un film juste, qui parle de l'Amérique de la précarité, de ceux qui avec à peine de quoi survivre, essaient de garder leur dignité, de nourrir ou de garder leurs gosses. Un film qui pour une fois nous parle des réserves indiennes...Un film sans le mondre manichéisme. A VOIR ABSOLUMENT !
Des paysages et des personnages qui rappellent Fargo des frères Cohen, l'émotion en plus, la loufoquerie en moins. Un film si riche qu'à peine sorti de la projection, on sait déjà qu'on retournera le revoir
Je suis tenté de dire, en exagérant un peu, que c'est plus laid qu'émouvant. L'actrice principale joue très bien son rôle, mais c'est hélas à peu près la seule qualité de ce film. Qu'est-ce que frozen river? Une énième démonstration que la misère engendre la misère. A n'en pas douter, c'est ici de cela qu'il s'agit ; misère affective, misère sociale. La photo est très laide, mais je trouve que paradoxalement, ça nourrit le léger malaise qu'on ressent devant ce couple improbable blanche pauvre-jeune indienne. Malheureusement, la vacuité scénaristique, des seconds rôles peu convaincants et un certain nombre d'éléments peu crédibles ont raison de ce petit film. Tout ce qui pourrait nous prendre aux tripes termine comme un pétard mouillé, c'est bien dommage.
Une superbe fresque sociale, sans tabous ni voyeurisme. Une approche simple mais efficace de la vie des gens du nord Canada, avec en plus le problème des minorités indiennes. Un film qui réchauffe le coeur....
dans un style assez epuré, ce film est realisé comme une sorte de documentaire ...assez touchant , bien fait , les actrices sont extraordinaires.... une histoire sur un fond de misere sociale ou l'argent est roi. a voir
"Frozen River" a déjà le mérite d'utiliser une situation réelle pour développer un récit social à priori fort et déchirant. Loin du thriller annoncé (aucun code du 'thriller' n'est repris, le film étant en fait un drame), cette histoire d'une jeune mère devant s'occuper de ses deux enfants tout en devant trouver l'argent nécessaire au paiement d'un mobil-home après que son mari l'a abandonnée, tombe très vite dans des contradictions qui paraissent étonnantes. Décidant de charger dans son coffre - en toute illégalité - des immigrés devant atteindre l'autre côté d'une Amérique séparée par un lac gelé (qu'il lui faudra à chaque fois traversé au prix d'un risque immense, dont la présence de la police), l'héroïne, suivant l'habituel schéma du film d'auteur féministe, bravera tous les dangers et mettra en péril sa dignité face à ses enfants pour leur permettre une vie meilleure. Un sujet qui, s'il est alléchant sur le papier, s'englue vite dans un mélodrame amateur plutôt mal réalisé. Effectivement, il ne faut pas y aller pour la technique ; tourné avec trois fois rien, le film est esthétiquement atroce et manque d'une grande précision, les décors gelés ne servant même pas de contenu visuel pour séduire les plus récalcitrants. Passé cet encombrant handicap, "Frozen River" peine à mettre en place son récit ; les artifices scénaristiques sont visibles et, pour un film qui se voudrait réaliste, il en ressort beaucoup d'improbabilités pour convaincre par rapport à l'approche choisie ; comment, par exemple, cette femme peut-elle accepter en cinq minutes de faire équipe avec une immigrée qu'elle ne connaît pas et qui vient de lui voler sa voiture, de traverser un lac gelé avec cette dernière? De plus, le récit est noyé sous une répétition de scènes à tendance misérabilistes et glauques (certainement involontaires mais que le manque de soin apporté à l'image accentue), portant au final à l'ennui. Seul le dernier quart d'heure, où la dramaturgie s'épaissit, parvient à nous engage
Brillant, de l'humain à l'état pur, dans sa dureté et sa vérité. Bouleversant, ce film ne se perd pas, il garde sa ligne et l'atteint sans frémir. Bravo à la réalisation ainsi qu'au jeu de tous, un quasi sans faute pour une première!
Un film qui a marqué mon année cinématographique 2009. Une histoire bouleversante, noire et angoissante qui retrace des instants de vie réels. Une mise en scène simple, sans artifices et particulièrement réussie. Et la grande Melissa Leo ... tout à fait exceptionnelle !