Quand Luc Besson s’attaque à une Indiana Jones en jupons, qu’est-ce que ça donne ? Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec !
De ce fait, pas grand-chose de réjouissant dans cette adaptation de la bande dessinée éponyme de Jacques Tardi ! Son œuvre riche et complexe était pourtant une source d’inspiration non négligeable pour le monde cinématographique, un trésor tout trouvé, à tel point qu’on pouvait s’étonner qu’elle n’ait pas été portée plus tôt à l’écran…
Face au résultat, peut-être que, finalement, il y avait une bonne raison… Si Besson tente d’insuffler un souffle d’humour et d’aventures digne de Steven Spielberg, force est de constater que tout le monde n’est pas capable d’imiter – et encore moins d’égaler – le « maître » américain !
Après une première demi-heure réjouissante, ces Aventures Extraordinaires s’enlisent, avec des répliques clichées, des rebondissements de plus en plus improbables et des effets spéciaux douteux. Un joyeux méli-mélo, où il semble évident que Besson a plus réfléchi à ses envies qu’à celles du public, au mépris de toute vraisemblance.
Les Aventures Extraordinaires ne durent pas deux heures, pourtant, l’impression d’ennui est omniprésente durant toute la dernière partie, où l’on fixe sa montre avec la même assiduité qu’un collégien coincé dans une trop longue heure de cours.
Pour tirer le spectateur de sa léthargie, la belle Louise Bourgoin ne ménage pas ses efforts et heureusement, car elle porte pour ainsi dire le film à elle-seule. Le rôle lui colle à la peau, son charme piquant et sa sensualité sont les seuls atouts de cette adaptation ratée. Niveau BO, le duo qu’elle forme avec Thomas Dutronc est assez sympathique, la voix si particulière de Catherine Ringer, sur le thème d’« Adèle », fait des miracles ; quant à Eric Serra, comme toujours, ses compositions sont magnifiques.
Malheureusement, cela ne suffit pas à faire un chef-d’œuvre ! En admettant que ce soit nécessaire, Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec constituent la preuve irréfutable qu’il est grand temps pour Besson d’arrêter le cinéma. Lorsque les films que vous produisez sont meilleurs que ceux que vous réalisez, il est temps de vous remettre en question…