Ca faisait longtemps que je n’avais pas regardé un petit DeCoteau, alors je me suis attaqué à ce très médiocre Bizutage Mortel. Un film d’une totale fadeur.
Coté casting ce n’est pas enthousiasmant, surtout car, comme souvent chez le réalisateur, tout les personnages sont interchangeables et caricaturaux. Mecs sexy qui se ressemblent tellement qu’on ne sait pas qui meurt, filles pimbéches qui ne pensent qu’à draguer, et l’héroïne, joué par une Raquel Riskin assez fade, malgré un personnage qui aurait pourtant pu se prêter à quelques débordements piquants et vénéneux ! En clair dans tout cela il n’y a pas grand-chose de bons, d’autant que les personnages n’ont strictement aucune épaisseur, et on se moque très vite de ce qui peut leur arriver.
L’histoire est faible. Elle partait pourtant d’un sujet grave et prometteur, mais au final on vire à un banal film de vengeance fantastique, qui est très peu digeste. Rythme très lent, entrecoupé de meurtres sans saveur, durée plus longue que de coutume chez DeCoteau (1 heure 40), Bizutage Mortel est ennuyeux. D’autant qu’il n’y a rien : pas de sexe, pas de sang, pas d’action, pas d’humour, des dialogues bateaux au possible, et une conclusion encore plus pathétique que l’introduction. Bref, Bizutage Mortel se suit avec une grande lassitude, n’offrant quasiment rien à se mettre sous la dent.
Visuellement on retrouve le style DeCoteau, mais la sauce peine à prendre. Éclairages bleutées, ambiance de campus, le réalisateur a indéniablement mit sa patte. Reste que ce-dernier est à la peine ici. Il filme tout avec une pacivité au moins égale à celle de son Blanche Neige, et les meurtres sont clairement un ratage monstre. C’est vraiment de la pure série Z, avec des fautes de raccords en plus très marquées parfois. La photographie est donc sympa, mais comme souvent chez le réalisateur, elle n’est pas mise au service d’une atmosphère lourde et intense. En gros elle ne sert à rien, et c’est dommage. Quant aux décors il faut s’attendre à un campus américain des plus basiques, mais avec un faible voir très faible budget je n’ai pas trouvé cet aspect déméritant. Pour le reste malgré des garçons très dénudés et des filles en mode « séductrices », ce métrage ne proposera rien d’érotique et encore moins de sang. Forcément pour un film fantastique qui lorgne quand même vers les codes de l’horreur, ca fait tache, et Bizutage Mortel est sans problème regardable pour les enfants, ils ne feront pas de cauchemar et ne perdront pas leur innocence devant ce film, à peine plus vif qu’un épisode du Miel et les abeilles ! Reste la bande son, souvent bon point chez DeCoteau. Ici ce n’est pas top du tout, avec un décalage par rapport à ce qui se passe à l’écran qui confine vraiment au génie. Je n’ai jamais vu cela. Du coup ca finit de casser le peu de tension que le film pourrait proposer.
En gros Bizutage Mortel c’est un bon gros film qui tache, comme DeCoteau n’arrête pas d’en proposer. Pour l’instant ses meilleurs films (ceux auxquels j’ai mit la moyenne) sont tous des films de monstres. Peut-être devrait-il en rester à ce registre dans lequel il semble mieux se débrouiller, et abandonner définitivement ces histoires d’ados teintées de légendes urbaines qui ne sont vraiment pas des plus savoureuses, et dans lequel il ne glisse absolument rien de consistant ou de séduisant.