Un film trèèèès agréable, je l'ai même préferé à The Queen qui avait un coté film de propagande en faveur de la monarchie. Anyway, on regrette quand le film se termine tellement on prend du plaisir aux superbes décors, aux petits détails, aux costumes, coiffures et magnifiques acteurs, y compris le moindre personnage qui apparait 30 secondes est impeccable ! Chapeau...
Hélas le charme de Michelle Pfeiffer ne peut pas grand chose pour redresser le film. Les décors et la photographie sont trop chargés, tout est surfait. On n'y croit pas et donc on s'y intéresse pas.
Reconstitution proprette, soignée pour cette adaptation de deux romans de Colette, que je n'ai pas encore lus, sous l'égide d'une touche d'ironie bien britannique bien que l'action se déroule dans le pays aux 365 sortes de fromages... Disons que ce qui fonctionne bien ici c'est la beauté des dialogues, très élégants et très fluides, et surtout l'interprétation subtile et touchante Michelle Pfeiffer, d'autant que la comédienne ne cherche nullement à dissimuler que son personnage est assez proche d'elle. Disons que cela se déguste comme une délicieuse tasse de thé légèrement amère, avec le drapeau français à la main...
Certes, on pourra toujours trouver le dernier film de Stephen Frears quelque peu inégal, le rythme s'en ressentant d'ailleurs quelque peu à plusieurs reprises. Pourtant, si l'on arrive à passer outre de ce défaut il est vrai par ailleurs important, on pourra se réjouir de l'étonnante richesse qui se dégage tout de même de l'oeuvre. Au-delà d'une reconstitution habile et soignée, c'est d'abord la manière dont traite son sujet Frears qui fascine, l'ironie se faisant omniprésente pour notre plus grand plaisir, loin du drame bourgeois larmoyant que l'on pouvait craindre. De plus, la finesse de l'écriture, la présence de seconds rôles hauts en couleur (irrésistible Kathy Bates comme à l'accoutumée) permettent à nombre de scènes de se faire remarquables et particulièrement touchantes, Michelle Pfeiffer s'avérant quant à elle aussi brillante que d'habitude. En somme, malgré les quelques réserves que l'on peut porter à l'ensemble, ce "Chéri" n'en demeure pas moins d'une grande intelligence dans le propos et sait par de nombreux aspects nous toucher : il serait donc dommage de passer à côté. Une réussite.
un bon film qui vaut surtout par son casting éclatant et ses décors magnifiques ; l'histoire , sans grand-chose de révolutionnaire , est brillante de franchise et d'intimisme
Un film passionnant et passionné. Le récit d'un amour fatal. C'est très élégant, d'une grande distinction, d'une ironie et d'une hypocrisie souvent mordantes mais qui témoignent d'un amour quasi indestructible. Un discours final glaçant mais terriblement vrai et incitant à la douleur d'une prise de conscience impossible. J'ai beaucoup aimé.
Les décors et les extérieurs sont superbes mais Stephen Frears a plus de difficulté à retranscrire les tourments des personnages. Michelle Pfeiffer incarne une courtisane qui se sait rattrapé par l'âge, et lui donne une belle élégance. Élégante nécessaire dans un monde où la cruauté de cache sous les plus beaux apparats, à l'image des joutes verbales entre Michelle Pfeiffer et Kathy Bates. Le bellâtre Chéri manque quant à lui d'un peu de charisme. Prendre de la hauteur pour ne pas s'abîmer à la ronde des sentiments Réflexion sur la nécessaire adaptation aux ages, le film peut compter sur la douce ironie du cinéaste, mais manque un peu de fièvre, ce qui explique qu'il soit considéré comme une œuvre mineure dans la riche filmographie de Frears.
J'attendais beaucoup de ce film. La bande-annonce m'avait beaucoup intéressée, sinon énormément plu. Cependant, après vision du métrage (en VOST, je précise), le constat est sans appel: "Chéri" est une énorme déception. L'intrigue est mollassonne, constituée essentiellement de longues plages de dialogues ennuyeux. Les comédiens y croient vraiment (peut-être un peu trop parfois), les décors sont parfaits, les cinq premières minutes très intéressantes, mais c'est bien trop peu. Je ne me suis pas vraiment sentie concernée par les peines de coeur de cette Léa de Lonval, par ses aventures encore moins... Quant au Chéri du film (alias Fred Peloux), il est peut-être beau, séduisant, tout ce qu'on voudra, mais il n'en reste pas moins qu'il m'a profondément énervée. Kathy Bates, quant à elle, dans le rôle de la mère du jeune libertin, m'a assez déçue dans le sens où je l'avais appréciée plus sobre dans d'autres films tels que "Titanic" et "Les Noces Rebelles" (là encore, des films d'époque). Ici, son cabotinage m'a semble d'un goût plutôt douteux. Bref, je suis très déçue. 1 étoile pour les quelques qualités précitées.
Le personnage principal est une catastrophe et coûte cher à la crédibilité de la romance du film. Michelle Pfeiffer a beau tout donner, elle ne parvient pas à rattraper un ensemble étrangement bancal pour un film de Stephen Frears.
Chéri a le charme de ses bons mots, de l'interprétation salvatrice de Michelle Pfeiffer mais sous le vernis duquel rien ne se cache. On est même presque surpris de la pauvreté en profondeur du film, tout est dit, expliqué, décortiqué pendant l'heure et demi plaisante à laquelle nous convie Frears. Tout est dit, l'interprétation personnelle est à mettre au placard, on repassera. Reste une jouissive chronique anglaise de la Belle époque.
J'ai naturellement du mal avec les molles explorations de la noblesse d'où il faut retirer (ou bien d'où il faut que le film lui-même retire) une épaisse couche de faux semblants afin d'accéder aux sentiments collectifs et réfrénés qui - ô surprise qui n'en est pas du tout une - étaient là depuis le début. Or le travail de Frears, plus qu'à en révéler le potentiel par l'image, a consisté à épaissir encore cinématographiquement ce voile invisible.
Faisant rimer mondanité avec ennui de manière effrontément assumée, le film surcharge son histoire de fausses pistes dans l'espoir d'augmenter l'impact d'une conclusion voulue déchirante, mais qui n'en est pas moins le point final à une alignée monocorde d'actes de bassesse attendus chez les hautes classes. Les sourires de politesse de Pfeiffer et les émotions multiples et contenues qu'elle provoque chez autrui auraient pu être le pinacle microexpressif et psychologique d'une jolie étude si un soin plus en douceur y avait été apporté ; mais ils traduisent plutôt l'incapacité de l'intellect bourgeois à l'autocritique, et la fausse douleur circulaire que cela lui cause de ne savoir se contempler lui-même.
Peut-être ce cercle se révèle-t-il mieux spiralé dans le roman ; en l'état cependant, Chéri ne s'élève pas au-dessus de son statut de modeste tentative francophile de voyager dans la littérature.