Lorsque le cinéma français ose sortir des sentiers battus de la comédie dramatique de quarantenaires en mal de relations extra-conjugales, cela vaut des fois le coup de fréquenter les salles obscures. Si en plus c'est un premier film, l'intérêt grandit. Si en plus il décide de s'attaquer à une icône de la chanson et de la poésie française, qui plus est à un iconoclaste tout court, le challenge n'en est que plus important. Gainsbourg c'est avant tout une figure, une personnalité, à côté d'un génie des mots et des mélodies. Comment rendre à l'écran cet homme et toute sa complexité ? Sa vie, ses brisures, ses rencontres amoureuses, ses coups de cœur ou ses coups de gueule ? C'était là toute l'ampleur de la tâche de Joann Sfar, ô combien réussie. Porté par l'extraordinaire prestation d'Eric Elmosnino, le film tangue comme la vie de Gainsbourg/Gainsbarre a tangué. Les mouvements s'enchaînent comme une partition mais on prend le temps de savourer chaque chanson, chaque histoire, chaque rencontre. Et le film rassemble, même les non fans de Gainsbourg se laissent prendre au jeu et s'attachent peut-être un peu plus à cette société française post-guerre et à son évolution. Comment ne pas finir par une de ses plus belles chansons, qui résume si bien ce musicien en quête d'amour, libéré de ses démons grâce à son talent poétique : "Je t'aime et je crains De m'égarer Et je sème des grains De pavot sur les pavés De l'anamour".
Gonflé le Joann Sfar. Doté d’un coup de crayon propre à la bande dessinée, le voilà crayonnant pour le ciné. En guise de mise en bouche, de galop d’essai, il aurait pu se regarder le nombril, gribouiller une roucoulade à deux balles, chatouiller la comédie. Peau de lapin et crotte de mouche ! Ce féru de dialectique, ce diplômé de philo a croqué l’Homme à la tête de chou. Et grand bien lui en a pris. Le portrait est osé, colorié à l’atypique.
En évitant de se laisser happer, bouffer, écrabouiller par le biopic au sens propre, le néophyte de la caméra a opté pour un étrange cocktail. La mixture est savamment dosée, astucieusement corsée, épicée à souhait, servie frappée avec ses lampées de tendresse, d’émotion, d'excitation. En mélangeant réalité et imagination, vérité et délire, en offrant un double flanqué d’une tronche de marionnette au héros, sorte de conscience cabossée au grand pif, le réalisateur en herbe emprunte des chemins de traverse, des ruelles décorées avec brio. La visite est culottée. Riche de mille détails piqués à la source, parsemée de partis pris artistique souvent brillants.
Hymne à l’amour composé à la gloire de l’un des plus grands faiseur de chansons du siècle passé, peinture décoiffante concoctée avec un pinceau trempé dans l’admiration, le conte est bon. Et plus encore. Il colle aux frasques sentimentales d’un amoureux des femmes, le suit dans ses rapports au père, remonte dans les méandres d’une enfance marquée par une judaïté alors réprimée. Si Gainsbourg est inclassable, impayable, Sfar se fait un plaisir de le rappeler. Il suit le musicien, le chanteur, l’amant, le fils, dans des recoins inavoués, là où la timidité côtoie la pudeur, là où le talent brûle les mains, là où le physique inhabituel zigzague avec le mal-être, là où rôde la provocation à fleur de peau, de mots.
Loin d’un Coluche barbouillé par un De Caunes nullement inspiré, d’un Will Smith aux antipodes d’un Ali, d’une Cotillard se croyant habitée par La Môme, le Gainsbou
Assurément le film de ce début d'année pour ma part, malgré une hésitation et une crainte certaine au départ. Un Elmonisno fantastique, gainsbourgien jusqu'au bout des ongles, des actrices épatantes. Un hommage magnifique rendu à l'un des plus grands artiste du XXème siècle.
Ce film est juste magique... Il ne prouve pas que Joann Sfar est un excellent réalisateur, car le film est sans prétention, enfin, si, une seule: raconter une belle histoire et envouter le spectateur... Joann Sfar, à l'instar de Serge Gainsbourg est, et le prouve encore une fois grâce à ce film un artiste complet... Un film juste magique, merveilleux, comme on aime les voir au cinéma, et qui, malheureusement se font de plus en plus rares... Alors, si vous n'êtes pas fan de Gainsbar, mais, que vous aimez les belles images, les belles histoires, et, il faut le dire, les belles filles, foncez vers le cinéma le plus proche de chez vous, prenez une place pour l'imaginaire et le monde merveilleux de Joann Sfar... Et laissez vous transporter... Ce film est léger, non pas comme une plume, mais plutôt comme la fumée de cigarette s'échappant de son personnage principal, majestueusement interprêté...
Superbe film ! L'acteur principal est tout simplement formidable. Une mention spéciale au jeune acteur très prometteur qui joue Gainsbourg enfant. J'ai ri, j'ai pleuré. C'est de loin le plus beau film que j'ai vu depuis le début de l'année...