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Un visiteur
5,0
Publiée le 1 mars 2010
Lorsque le cinéma français ose sortir des sentiers battus de la comédie dramatique de quarantenaires en mal de relations extra-conjugales, cela vaut des fois le coup de fréquenter les salles obscures. Si en plus c'est un premier film, l'intérêt grandit. Si en plus il décide de s'attaquer à une icône de la chanson et de la poésie française, qui plus est à un iconoclaste tout court, le challenge n'en est que plus important. Gainsbourg c'est avant tout une figure, une personnalité, à côté d'un génie des mots et des mélodies. Comment rendre à l'écran cet homme et toute sa complexité ? Sa vie, ses brisures, ses rencontres amoureuses, ses coups de cœur ou ses coups de gueule ? C'était là toute l'ampleur de la tâche de Joann Sfar, ô combien réussie. Porté par l'extraordinaire prestation d'Eric Elmosnino, le film tangue comme la vie de Gainsbourg/Gainsbarre a tangué. Les mouvements s'enchaînent comme une partition mais on prend le temps de savourer chaque chanson, chaque histoire, chaque rencontre. Et le film rassemble, même les non fans de Gainsbourg se laissent prendre au jeu et s'attachent peut-être un peu plus à cette société française post-guerre et à son évolution. Comment ne pas finir par une de ses plus belles chansons, qui résume si bien ce musicien en quête d'amour, libéré de ses démons grâce à son talent poétique : "Je t'aime et je crains De m'égarer Et je sème des grains De pavot sur les pavés De l'anamour".
J'ai eu du mal à m'émerveiller pour ce que son réalisateur présente comme un conte. Il faut dire que je ne suis guère fan de l'homme à tête de chou. Alors oui, Eric Elmosnino ressemble à s'y méprendre à Serge Gainsbourg. Oui, Joann Sfar (qui se déguise ici malicieusement en Georges Brassens) évite plus ou moins une approche trop linéaire de la vie du personnage. Oui, l'ensemble est plutôt bien léché et reconstitué. Mais cela reste finalement trop sage pour être véritablement émouvant ou passionnant, malgré quelques scènes marquantes comme par exemple cette représentation d'une France Gall totalement déjantée. Sentiment mitigé donc, même si je n'ai jamais vraiment eu l'eau à la bouche en allant voir ce film.
C est vraiment un trés beau film , bien joué et l omniprésence de l acteur jouant Gainsbourg et de l immense personnage d animation a ses cotes et représentant, non je ne vous le dis pas je vous laisse aller le voir est une fort bonne idée .
Un "conte" (comme il est écrit dans la bande annonce) superbe, poétique. Les acteurs sont tous excellents, et même sans être fan de Gainsbourg j'ai été happée par l'histoire. Eric Elmosnino est formidable! Attention toutefois ne pas s'attendre à une biographie stricte, l'univers très poétique a destabilisé certains spectateurs dans la salle!
Gonflé le Joann Sfar. Doté d’un coup de crayon propre à la bande dessinée, le voilà crayonnant pour le ciné. En guise de mise en bouche, de galop d’essai, il aurait pu se regarder le nombril, gribouiller une roucoulade à deux balles, chatouiller la comédie. Peau de lapin et crotte de mouche ! Ce féru de dialectique, ce diplômé de philo a croqué l’Homme à la tête de chou. Et grand bien lui en a pris. Le portrait est osé, colorié à l’atypique.
En évitant de se laisser happer, bouffer, écrabouiller par le biopic au sens propre, le néophyte de la caméra a opté pour un étrange cocktail. La mixture est savamment dosée, astucieusement corsée, épicée à souhait, servie frappée avec ses lampées de tendresse, d’émotion, d'excitation. En mélangeant réalité et imagination, vérité et délire, en offrant un double flanqué d’une tronche de marionnette au héros, sorte de conscience cabossée au grand pif, le réalisateur en herbe emprunte des chemins de traverse, des ruelles décorées avec brio. La visite est culottée. Riche de mille détails piqués à la source, parsemée de partis pris artistique souvent brillants.
Hymne à l’amour composé à la gloire de l’un des plus grands faiseur de chansons du siècle passé, peinture décoiffante concoctée avec un pinceau trempé dans l’admiration, le conte est bon. Et plus encore. Il colle aux frasques sentimentales d’un amoureux des femmes, le suit dans ses rapports au père, remonte dans les méandres d’une enfance marquée par une judaïté alors réprimée. Si Gainsbourg est inclassable, impayable, Sfar se fait un plaisir de le rappeler. Il suit le musicien, le chanteur, l’amant, le fils, dans des recoins inavoués, là où la timidité côtoie la pudeur, là où le talent brûle les mains, là où le physique inhabituel zigzague avec le mal-être, là où rôde la provocation à fleur de peau, de mots.
Loin d’un Coluche barbouillé par un De Caunes nullement inspiré, d’un Will Smith aux antipodes d’un Ali, d’une Cotillard se croyant habitée par La Môme, le Gainsbou
Assurément le film de ce début d'année pour ma part, malgré une hésitation et une crainte certaine au départ. Un Elmonisno fantastique, gainsbourgien jusqu'au bout des ongles, des actrices épatantes. Un hommage magnifique rendu à l'un des plus grands artiste du XXème siècle.
Comme beaucoup de spectateurs qui n'ont jamais ou très peu entendu parler de Serge Gainsbourg, il est nécessaire d'en apprendre un peu plus sur lui en visionnant cette biographie cinématographique. Mais cette biographie a, je trouve, quelques points non avantageux. On mise beaucoup sur les conquêtes amoureuses de Gainsbourg, parmi lesquelles Birkin, Bardot ( une véritable cruche ) et d'autres. Une chanson très célèbre de Gainsbourg a tout de même été oubliée, ce qui est assez dérangeant pour les très grands fans : Elisa. On ne l'a pas entendu une seule fois. J'ai découvert également que certains chansons que j'avais entendues à la radio ont été chantées par Gainsbourg, alors qu'avant je ne le connaissait pas. Un bon jeu d'acteurs décore bien le film, comme Éric Elmosnino, très ressemblant au chanteur et qui l'interprête très bien à la fin de sa vie. Un beau duo poétique est crée avec son double caricatural, ce qui accentue le côté comique, et poétique.