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Roub E.
948 abonnés
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5,0
Publiée le 24 mai 2016
Un petit bijou, un hommage audacieux, qu on sent très personnelle de la part de Joann Sfar à Gainsbourg. C est vraiment une vision d artiste avec de formidables moments de cinéma sur la vie et l'œuvre d un autre artiste qui aura marqué de son empreinte la chanson française. Pour donner un exemple il y a la formidable scène où sa femme conduit Gainsbourg chez Greco et où on voit son double qui représente son inspiration engoncé coincé dans une voiture et qui dès qu il va entrer chez la chanteuse va se détendre et se libérer. Dans le rôle titre Éric Elmosino est bluffant et n aura pas volé son César, le casting féminin est au diapason avec notamment Laetitia Casta étonnante en Brigitte Bardot, dans les seconds rôles il y a aussi Philippe Katrine génial en Boris Vian. Se démarquant clairement des biopic classique mise à part dans la toute dernière partie, cette vie héroïque représente à mon goût le plus belle hommage qui pouvait être rendu à la vie d un personnage hors norme tout comme son talent.
Le défi pour Joann Sfar est triple : Mettre en image de manière crédible des personnes hyper connues par la grande majorité des français (Gainsbourg, Birkin, Bardot…), raconter l’histoire d’un homme qu’a tort ou a raison on croit tous déjà bien connaître et enfin faire le tri entre les séquences à montrer et celles à éluder d’un homme qui a passé une grande partie de sa vie à faire parler de lui en bien ou pas… A mon sens, ce défi est en grande partie réussi sur tous les plans. Il a pris le parti de ne pas faire sur Gainsbourg un « biopic » académique sans doute le personnage ne s’y prêtait pas. Il réalise un film à la limite du conte, inclue un double imaginaire (en réalité, sa part d’ombre et de cynisme qui le mènera à tous ses excès) et des séquences oniriques et surréalistes. Une fois qu’on a accepté le principe, un peu déroutant j’en conviens, ça fonctionne. L’interprétation est absolument impeccable et même carrément bluffante, Eric Elmosnino est tellement Gainsbourg, dans la ressemblance, dans les attitudes comme dans le phrasé que c’en est presque douloureux : par moment, on oublie qu’il ne s’agit pas de Serge et que Serge n’est plus là… Laetitia Casta et Lucy Gordon donne corps respectivement à Bardot et Birkin de manière parfaite mais sans jamais les singer. En revanche, je n’en dirais pas autant de Sarah Forestier en France Gall à la fois nunuche et bizarrement survoltée. Pour finir, je suis gré à Joann Sfar d’avoir évité les clichés et les effets trop faciles en ne filmant pas complaisamment les dérapages de Serge, malheureusement, beaucoup trop de gens se souviennent de lui d’abord comme d’un provocateur alors qu’il était surtout un formidable artiste tourmenté et un peintre contrarié. Finalement, de ses coups d’éclats, il ne montre que celui du face à face avec les paras venus lui casser la gueule et à qui il fait chanter la Marseillaise au garde à vous, une scène jubilatoire qui reste comme une de mes préférées...
Quand on aime Sfar, sa vision "philosophico-satirique" de la vie, ses intuitions poétiques touchantes, sans même parler de la superbe sensualité des femmes qu'il dessine, il est impossible de ne pas aimer son "Gainsbourg (vie héroïque)", tellement "Sfarien" qu'il est à peine Gainsbourgien... Difficile de ne pas se laisser envahir par l'émotion quand Sfar revisite à sa manière des épisodes clé de l'histoire de la musique française (Gainsbourg-Bardot : mythique - Gainsbourg-Birkin : enchanteur), ou quand Sfar tente une interprétation très personnelle du trajet de Lucien Ginsburg comme exorcisme du rejet de sa judaïté... Loin, très loin du biopic respectueux, voici un film de pure fantaisie, profondément nourri d'ailleurs par la BD (les magnifiques dessins de Sfar étant ici attribués à Gainsbourg...), et au final l'un de ces bricolages improbables qui se révèlent une vraie oeuvre d'art... Ah ! Et Elmosnino est stupéfiant...
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4,0
Publiée le 12 avril 2011
L'histoire d'un petit garçon juif, d'un poète timide, d'un amant scandaleux, d'un artiste insoumis! Un premier coup d'essai comme metteur en scène et un Cèsar du meilleur premier film, Joann Sfar approche le mythe Gainsbourg à travers un excellent biopic qui tient plus du fantasme que de la biographie! L'èclat du film doit beaucoup à la performance èpoustouflante de Eric Elmosnino, totalement habitè par Gainsbourg! Sa prestation lui vaudra d'ailleurs le Cèsar du meilleur acteur 2011 et ce n'est que justice, tant l'acteur est ètonnant de rèalisme! Côtè seconds rôles, Laetitia Casta est saisissante sous les traits de Bardot et Lucy Gordon est èmouvante en Jane Birkin, qui, malheureusement, dècèdera juste après le tournage! En revanche, prestations douteuses de Sara Forestier en France Gall et d'Anna Mouglalis en Juliette Grèco qui ne gâchent en rien - et heureusement - ce conte magnifique dans lequel Sfar tire le personnage de Gainsbourg vers son univers poètique avec quelques très belles sèquences intimistes (la superbe scène de la baignoire entre Gainsbourg et Jane) et une B.O forcèment bonne! "Gainsbourg, vie hèroïque", c'est aussi (et surtout) un film pour Lucy, petite ètoile filante du cinèma qui amorçait une brillante carrière interrompue par un suicide imprèvisible (RIP)...
J'ai vu un film... d'exception. J'ai adoré le partie pris créatif qui consistait à créer une "conscience externe" à Gainsbourg. Les comédiens sont tout simplement excepetionnels, et l'univers de Gainsbourg a été bien approprié par la vision du réalisateur... Certes, il s"agit plus d'une vie "contée" qu'un biopics classique, mais on découvre les fragilités d'un homme et des failles bien fortes (sa laideur, son attachement à une certaine judaïté, l'amour de la France...). Si on connaît un peu Gainsbourg, on reconnait son empreinte, et si on ne le connaît pas, on découvre un personnage attachant, énervant, excessif, lunatique,... A voir
Un biopic très particulier de la part de Joann Sfar puisqu'il intègre une part de fantastique dans la vie tumultueuse de Gainsbourg, c'était risqué mais force est de constater que la magie opère rapidement, Eric Elmosnino n'y est d'ailleurs pas étranger. En effet son interprétation est incroyable et un peu à la manière d'un "Cloclo", au bout d'un moment on est simplement devant Gainsbourg et on ne cherche pas plus loin. Son double maléfique, Gainsbarre j'imagine, étonne au début puis coule de source par la suite malgré quelques scènes difficile à saisir lorsque notamment il réalise deux actions à la fois en présence d'autres personnages. Un autre gros point fort pour moi est le refus pour le réalisateur du sensationnel avec diverses ellipses qu'il aurait été facile d'exploiter ( le billet de banque, Whitney Houston etc ... ), les seconds rôles ne sont pas en reste avec notamment une BB très réaliste. Au final je ne me suis jamais ennuyé devant cette vision de la carrière de Gainsbourg axée essentiellement sur l'aspect introspectif de cet artiste indémodable et fascinant. Une réelle réussite, à découvrir sans retenue.
Un beau gâchis. Le sujet promettait d'être passionnant mais le film tombe à côté de la plaque. Long, décousu, survolé, subjectif, surjoué et si peu Gainsbourg. Vision trop égoïste pour être partagée.
En 2010, le dessinateur Joann Sfar s'essaie au cinéma en réalisant un film sur la vie de Serge Gainsbourg. Mais « Gainsbourg, vie héroïque » n'est pas un vulgaire biopic, loin de là. Il s'agit d'un superbe hommage au chanteur, plein de lyrisme et de poésie. On y découvre, par une succession de tableaux particulièrement inspirés, les épisodes importants de la vie de cette icône de la chanson Française. L'idée du double maléfique, qui suit le personnage principale partout est particulièrement audacieuse mais fonctionne parfaitement. On suit avec passion et sans le moindre ennui les aventures musicales et amoureuses qui jalonnent l'histoire du jeune Lucien Ginsburg, jusqu'à sa mutation finale et destructrice en Gainsbarre. A noter les performances des acteurs qui sont saisissants de vérité, avec un véritable coup de cœur pour la sublime Laetitia Casta qui campe une Brigitte Bardot plus vraie que nature. Seul petit bémol, la fin m'a semblé un peu rapide, comme si le réalisateur n'avait pas voulu entacher la mémoire de ce grand auteur, compositeur. Autrement, le film est juste parfait !
Voilà un biopic qui se démarque par son originalité. En insufflant une bonne dose de son propre univers visuel - issu de la BD - dans sa mise en scène, Joann Sfar a fait de ce « Gainsbourg (vie héroïque) » une vraie œuvre personnelle, loin des standards conventionnels de ce genre de films. C’est certes un peu déstabilisant au début mais ce style particulier correspond finalement assez bien au personnage. Le jeu de l’ensemble des acteurs et actrices est vraiment l’un des points forts de ce "conte". Surprenant de crédibilité, Eric Elmosnino nous gratifie d’une exceptionnelle composition du grand Serge, tout comme celles d’ailleurs de Lucy Gordon, Laetitia Casta et Anna Mouglalis dans les rôles respectifs de Jane Birkin, Brigitte Barbot et Juliette Greco. Un très bon film que n’aurait pas renié l’artiste.
Sentiment mitigé avec ce film signé Joann Sfar en 2010. Issu du monde de la bande dessinée, le réalisateur nous offre, pour son premier long-métrage, un conte onirique sur la vie de Serge Gainsbourg. Cette approche bien différente d’un biopic classique confère un certain charme mais constitue également la limite de l’exercice. En s’attardant essentiellement sur les relations sentimentales et amoureuses de l’artiste, on a simplement le droit à une succession de scènes musicales très agréables. Cependant, le film ne parvient pas à nous embarquer dans la vie détonante de Serge Gainsbourg. Par contre, il faut souligner l’interprétation époustouflante d’Éric Elmosnino, ce qui lui vaudra le César de meilleur acteur. Bref, une vision sage et inégale de l’icône de la chanson française.
Surpris au départ par cette façon d'aborder le biopic en manière de conte onirique, je dois dire que Joann Sfar remporte son pari en tissant sur l'histoire de Gainsbourg un récit nimbé d'irréel, porté par une brochette d'acteurs brillants, au sein desquels Eric Elmosnino habite son personnage avec talent. On aurait pu titrer ce film "Gainsbourg et les femmes" tant cela ressemble à une succession de tableaux centrés sur le thème de l'amour et la manière dont Gainsbourg a géré ses passions. En dépit de quelques longueurs et facilités, l'intérêt demeure jusqu'au bout.
Premier film pour le dessinateur Joann Sfar et première grande réussite au cinéma! Le néo-réalisateur retrace à sa manière et avec imagination et originalité (notamment le fameux personnage de "La Gueule" très bonne idée de sa part) la vie entre réel et irréel de Serge Gainsbourg de la période de l'Occupation de la France jusqu'à ses dernières années en passant par ses brefs amours avec les grands noms féminins de son époque. Cette interprétation fait de ce film bien plus qu'un simple biopic tracé à l'avance (quoique Cloclo de Florent Emilio-Siri par ex était aussi très réussi histoire de comparer), et offre un film à la hauteur du très controversé auteur-compositeur français entre femmes, tabac et provocs en tout genre (Joann Sfar s'intéressait à ses mensonges peut-on lire à la fin avant le générique) Le casting d'acteurs et d'actrices s'applique bien dans des rôles côtés (Eric Elmosnino qui incarne l'artiste et pas qu'un sosie, Lucy Gordon en Jane Birkin, Laeticia Casta en BB et sans oublier Doug Jones dans le rôle de...la Gueule! ^^) ainsi que les moments musicaux qui assurent bien le rythme du film. Voilà Joann Sfar dans le grand bain du cinéma avec une entrée en matière pas exceptionnelle mais très prometteuse, déjà que ce film très ambicieux n'avait rien d'un petit bassin...Bonne nouvelle pour le cinéma Made in France avec ce biopic qui lui donne de...la Gueule! (Ok ok j'arrête sur cette critique...)
C'était un Monsieur,Serge. Les acteurs sont très bons,on s'y croirait.A part le personnage de BD qui à mon goût n'a rien à faire dans le film.La bande son,géniale. Ce n'est pas un grand cru mais c'est à voir et à revoir.
Joann Sfar a vu grand pour son premier long-métrage en tant que réalisateur. Gros budget et gros casting pour cerner l'histoire et la personnalité d'une icône inclassable de la chanson française. Sfar ne s'est pas trop laissé étouffer par son sujet. Il l'a nourri de son imaginaire, de sa fantaisie, notamment en introduisant des "doubles" de Gainsbourg à différents moments de sa vie, comme des projections de sa conscience ou différentes facettes de son "moi" : la grosse tête sortie d'une affiche antisémite sous l'Occupation et surtout "la Gueule" qui incarne l'inspiration créatrice du chanteur-compositeur et sa tendance décadente. Cet imaginaire ainsi que la liberté prise avec la réalité justifient la mention que l'on trouve au début du film et sur l'affiche : "Un conte de Joann Sfar." Malheureusement, le conte est plus réussi dans sa première moitié que dans sa seconde, l'originalité du film déclinant dès que "la Gueule" se fait plus rare, lorsque Gainsbourg est déjà un auteur célèbre. Le film est alors plus convenu, plus illustratif, et révèle des faiblesses qui étaient moins perceptibles au début, à savoir que le scénario se limite à une suite de scènes de vie, façon sketchs, une rencontre amoureuse chassant l'autre, une provoc' chassant l'autre. Il manque un fil conducteur plus marqué et une hauteur de vue qui nous fassent oublier le petit jeu proposé aux spectateurs au gré des épisodes et des rencontres, celui de comparer la ressemblance et la performance des acteurs par rapport à leurs modèles. À ce petit jeu, qui nous fait sortir un peu de l'histoire, Éric Elmosnino casse la baraque, tant par son physique que par sa gestuelle. Laetitia Casta est aussi très convaincante en Brigitte Bardot. Mais on reste perplexe face à Philippe Katerine en Boris Vian, Sara Forestier en France Gall... Ce niveau inégal des "incarnations" fait écho au niveau inégal des reprises des chansons de Gainsbourg par les acteurs eux-mêmes ou des chanteurs contemporains sollicités pour l'occasion. Si l'on peut comprendre le parti pris, on demeure tout de même frustré d'entendre si peu la voix de Gainsbourg dans ce biopic qui lui est consacré. Biopic qui laisse au final un sentiment mi-figue mi-raisin, plus anecdotique que profond, et pas totalement abouti dans sa fantaisie. Pour un premier essai cinématographique, le projet était peut-être un poil trop lourd et ambitieux...