"Cherry Blossoms" est un film méconnu que je n'aurais sans doute jamais pensé à découvrir si Arte n'avait pas eu la très bonne idée de le diffuser. Cette oeuvre possède une très grande richesse dans son scénario, et parvient toujours à rester simple et authentique. Il y a beaucoup de choses à dire sur le traitement de nombreux thèmes. D'une part, nous avons l'histoire d'un vieux couple, ce qui amène des thématiques comme la mort, le travail du deuil et de la solitude, la cellule familiale. D'autre part, nous avons la visite au Japon, qui entraine des idées concernant la communication entre Orient et Occident, la transition difficile entre tradition et modernité, l'ouverture à l'autre, à la nature. Les deux parties sont bien sûr liées, et ce Cherry Blossoms illustre admirablement la différente relation à la mort entre l'Occident et l'Orient. Un rapport à la mort qui évite le pessimisme, et le voyeurisme, en recherche constante de la lumière vitale.
Les personnages sont assez biens écrits, surtout dans la deuxième partie, qui met en scène cette rencontre entre cultures différentes, sans jugement de valeur. Peut être pourrait-on simplement regretter les personnages des enfants du vieux couple, dont le trait est parfois un peu forcé, même s'il n'y a pas ici de défaut d'écriture majeur. L'interprétation est, dans l'ensemble, impeccable.
La mise en scène se met au service de ce scénario très riche, sans pour autant se reposer. Ce qui frappe surtout, c'est que la poésie et l'émotion naissent chaque fois de situations les plus banales, des objets les plus quotidiens : une mouche, un balai, de la nourriture, un arbre, un téléphone rose, ... autant d'éléments que la réalisatrice décline avec beaucoup d'aisance, sans prétention.
Cherry Blossoms est donc une oeuvre puissante, injustement méconnue, qui pourrait pourtant toucher un vaste public de part son visuel poétique et surtout son scénario touchant à l'universalité.