Ce film mineur de Douglas Sirk, qui s’essaye au western pour l’unique fois de sa carrière, n’est certes pas dénué d’intérêt ni de quelques bonnes séquences - quelques fulgurances dans des plans bien choisis. Et Rock Hudson, peinturluré en chef Apache, s’avère contre toute attente assez crédible.
L’intrigue, également, est intéressante. Sous son apparence caricaturale, elle pose la question de la cohabitation des deux peuples des Etats-Unis, les Indiens et les blancs. Pour les ‘natives’, signer la paix signifie-t-il se rendre esclave des blancs, perdre ses valeurs et disparaître à long terme ? Trahison, famille, valeurs ancestrales contre société moderne, intérêt privé contre intérêt publique… on sent que le scénariste, un dénommé Gerald Drayson Adams, n’est pas manchot. Le film présente également l’intérêt d’être un des tous premiers à se mettre du côté des Indiens, avec La flèche brisée réalisé quelques temps auparavant.
Néanmoins, si du script de Taza fils de Cochise aurait pu apparaître un très bon film, Douglas Sirk semble avoir perdu de son génie en route pour les déserts de l’Utah et réalise un série B qui ne restera pas dans les anales. La mise en scène, comme la photographie, est académique (le fait que le film fut tourné initialement pour la 3D peut être un excuse possible). Peu d’émotion, et finalement peu d’intérêt pour les personnages principaux. Si bien que l’intrigue se déroule, sans ennui, mais oubliant d’attraper le spectateur avec elle.
Douglas Sirk, qui rêvait de tourner des westerns, semble avoir raté le coche quand il s’est présenté (« Je crois que si j'avais été Américain, je serais devenu réalisateur de westerns »).