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velocio
1 321 abonnés
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4,0
Publiée le 23 septembre 2008
l y a 3 ou 4 ans, "Temporada de Patos", le premier long métrage du réalisateur mexicain Fernando Eimbcke, avait enchanté les (trop rares) spectateurs qui l'avaient vu (7 à 4 étoiles et 1 à 3 étoiles sur allocine). Avec "Lake Tahoe", Eimbcke prouve à nouveau qu'il est un réalisateur inventif, un réalisateur qui, à coup sûr, va devenir un très grand (il n'a que 38 ans !). Formellement, ce film est très particulier : approximativement 87 plans fixes, (dont certains reviennent de façon récurrente), 3 plans fixes mobiles (une caméra embarquée dans un véhicule en mouvement) et un imperceptible zoom arrière, le tout entrecoupé assez souvent d'écrans noirs plus ou moins longs et plus ou moins sonores (dont un, assez long et très drôle, où on entend le son d'un film de kung fu). Ce procédé permet à Eimbcke de nous faire partager une journée de Juan (joué par Diego Cataño, déjà présent dans "Temporada de Patos"), un adolescent qui vient de perdre son père et pour qui 3 rencontres liées à un petit accident de voiture vont permettre de commencer sa reconstruction. C'est inventif, parfois cocasse, souvent émouvant. Il est possible que certains s'y ennuient : dommage pour eux !
"Tale Tahoe" est un long métrage intriguant dans lequel un jeune homme cherche le moyen de réparer sa voiture après que celle-ci ai embouti un poteau téléphonique. C'est ainsi que le héro rencontrent trois personnages loufoques mais attachants. Si certaines lenteurs deviennent pesantes (les écrans noirs entre certaines scènes par exemple), elles favorisent néanmoins une atmosphère quasi-onirique, apaisante avec ce qu'il faut d'émotion et d'imagination.
Temporada de patos/Lake Tahoe... 2 films... presque un diptyque, avec le même acteur principal. Mais là où Temporada de patos arrivait à passionner sur une après midi d'ennui, Lake Tahoe arrive presque à ennuyer avec 24h d'actions.
Intriguant, on marche avec le jeune héros et avec lui, on soupire et on sue, on réfléchit et on est abattu. Demain, il fera meilleur, Joyce, ne penses-tu pas ?
Ce récit minimaliste est attachant, dans son hommage à des cinéastes aussi divers que De Sica ou Jarmush. De jolis cadrages et la politesse de ne durer qu'une heure et 20 minutes. On peut aussi juger cet exercice de style un peu vain, dans sa volonté de s'adresser à un public "de festival" et de proposer du cinéphilement correct. Attachant et supérieur toutefois à l'agaçant "Temporada de patos" mais inégal.
C'est l'histoire d'un jeune homme qui se plante contre un poteau avec la voiture familiale... à partir de là, il part à la recherche d'un garagiste. Voilà le point de départ de "Lake Tahoe". Sauf que, dans le film, cette séquence dure presque 1/4 d'heure! et que les interminables plans d'expositions sont entrecoupés de noirs incessants... un peu comme si on regardait des diapositives... Puis, le jeune héros fait quelques rencontres dans cette ville du Mexique quasi déserte: un vieil homme un peu parano et son chien, une très jeune maman rockeuse et un mécanicien fan de kung-fu... Mais là encore, malgré quelques bonnes idées, on se lasse vite... et on risque même de s'endormir. Pourtant, ce film n'est pas non plus mauvais, le travail de la lumière est soigné, les couleurs sont belles, certains plans sont très réussis et les acteurs sont touchants... la scène finale avec le petit frère et son album m'a même plutôt ému. J'avoue juste que sur son ensemble, je me suis carrément ennuyé malgré sa courte durée. Soporifique...
Un film lent, aux plans le plus souvent fixes, qui est le parcours d'un adolescent à travers les rues désertes à la recherche d'une pièce cassée de sa voiture accidentée. Cette histoire peut sembler absurde voire inutile. Pourtant, ce cinéma presque contemplatif laisse la place à l'émotion qui nait d'une rencontre : parfois insolites, burlesques, ou émouvantes, les expériences de cet ado l'accompagnent dans son chemin de deuil. Celui d'un proche, mais aussi celui de son enfance. Tout cela est montré avec une distance de la caméra avec son personnage toujours respectueuse des émotions. Le tout procure un sentiment de calme, dans la douleur qui se vit et qui se digère comme après la perte d'un être cher. Avec la délicatesse qui s'impose dans ces cas.
Pour son deuxième film distribué en France, «Lake Tahoe» (Mexique, 2008), Fernando Eimbcke prend pour sujet le deuil. La souffrance qu’endurent les vivants face à l’absence des défunts, expérience du spectateur, être éveillé, qui contemple des ombres mortes sur un écran, a maintes fois inspirées les cinéastes depuis l’intrusion inextinguible de la psychologie au cinéma. Difficile dès lors de construire une œuvre singulière sur le sujet. Pourtant Eimbcke réussit à accomplir un film temporel, où la souffrance intime de la mort suspend le temps et l’espace dans la même occasion. Organisé en un régime quasi-imperturbable de longs plans frontaux, «Lake Tahoe» récuse, à quelques rares exceptions, la profondeur de champ et l’ascension du rythme. Fait d’une succession de tableaux, le film d’Eimbcke conteste un fait avoué depuis les écrits de Bazin et les œuvres de Welles stipulant que le cinéma n’est tel que s’il prend en compte le plein volume du monde qu’il capte. Or est-ce véritablement nécessaire que de faire un film en profondeur pour donner l’illusion du mouvement et du temps ? La réponse à cette question dépend si l’on considère le cinéma comme un art de l’espace (cf. Murnau et ce qu’en écrivit Rohmer) ou comme un art du temps. Eimbcke propose un cinéma du temps, désolidarisé de tout espace. Les rares fois où interviennent une profondeur de champ ou des mouvements de caméra, le système d’espace statique se met en branle et creuse des sentiments que le temps seul ne peut exprimer. Du reste, tout est confié aux intervalles de temps, à la mesure qu’occupe chaque espace dans la partition rythmique. Le deuil auquel s’emploie le jeune Juan n’est qu’un prétexte pour l’apaisement du film et son expérimentation de la matière-cinéma. «Lake Tahoe» n’est pas pour autant une œuvre expérimentale, elle suit une ligne narrative au gré des expériences saugrenues. Mais sa dimension spatio-temporelle appelle à longuement s’arrêter sur la plastique aplatie.
Oh le petit bijou ! Accourez donc, ô internautes cinéphiles ! Peut-être serez-vous déçus des premières minutes, qui m'ont semblé longues. En réalité, elles m'ont installé dans une lenteur exquise. Ce film est un pot de miel bio au petit goût de piment mexicain. Il m'a semblé à la fois tendre et fort, passionnant aussi sur ces réalités latines, sur le poids du catholicisme, sur l'adolescence et son rapport à l'âge adulte. Accourez ! C'est un film autant pour les amoureux que pour les solitaires, un régal pour les romantiques et pour les fouineurs de la diversité...
Quelle belle vision du Mexique nous offre là ce film aux allures simplistes! On passe sans s'en rendre compte d'un humour digne de Buster Keaton à des scènes dramatiques très sombres, le tout dans une mise en scène rappelant celle de Jarmusch et un ingénieux système de saynettes entrecoupées de fondus blanc qui permettent au spectateur d'oublier le facteur temps en observant ce jeune homme qui se dit "préssé". C'est splendide!
C'est vraiment un film à part... où les dialogues sont quasiment aux abonnés absents. Et parfois les sons sont plus importants que les images... Autant dire que ce film ne peut s'adresser qu'à un public restreint (j'allais écrire élitiste...)...
C'est pas le film de l'année, mais la modestie et la simplicité des moyens laissent exfiltrer un charme plus que sympathique, typique des premiers films réussis. Le choix des séquences longues, dans des paysages vides et arides, où souffle seulement un vent chaud et poussiéreux (la clim était en panne au MK2... une véritable étuve ! bravo Marin Karmitz ! on était bien dans l'ambiance ! ) peut déranger au début, mais le film se joue vraiment sur ce personnage de Juan, et ses rencontrent burlesques, dans ce monde quasiment déserté par les adultes. Composé de tableaux, saynettes et plans fixes mis bout à bout est très risqué, mais petit à petit les scènes et personnages se correspondent, et surtout les écrans noirs lient le tout à merveille, offrant un pendant sonore très subtil (souffle de Juan, pleurs de bébé, bande son d'un film de Bruce Lee, etc.), sur tous les registres, à la "vacuité" du décor. La fin est très belle. D'une fraîcheur et d'une intelligence très fine. Bravo.
Voilà un film qui va se faire des ennemis. Ceux qui aiment qu'on leur raconte des histoires, ceux qui veulent de l'action, ne vont en effet pas s'y retrouver. Il est vrai que dès les début il accumule les "signatures" du film contemplatif et lent. Sans doute un peu trop. Longs plans fixes en cinémascope, noirs brutaux et impromptus, dialogues quasi inexistants... A moins de se laisser porter par les belles images et le parcours hasardeux du jeune héros à la recherche d'un garage, il est clair que certains vont rester sur le bord de la route. Pourtant c'est de cette construction pesante, rythmée des rencontres de Juan, que va naître l'émotion. Les noirs deviennent peu à peu source de sens en laissant place à un son off de plus en plus riche, les solitudes des personnages se font de plus en plus criantes, la douleur du héros, enfin, lézarde peu à peu sa mine fermée. L'émotion gagne lors des scènes finales. Un film un peu raté donc, mais joliment sincère, sur l'adolescence et le deuil.
Non, là, c'est pas possible. A ce point de rien, c'est edifiant. C'est meme pas nul, c'est rien. C'est meme pas un film sur l'ennui ou le vide social, c'est strictement que dalle. Avant de faire un film, les cineastes devraient se poser la question "est-ce que j'ai quelque chose à dire", c'est primordial je pense. Quand on a rien à dire, on vient pas faire chier les gens. A oublier. Ca devrait pas etre compliqué à oublier parce que oublier rien, c'est pas difficile. (le label Sundance ne serait donc pas forcément un label de qualité, dommage)