Comme son prédecesseur, le film est sympathique avec des acteurs exquis, une ambiance étrange et raffinée ( une belle photographie sombre, un décor melangeant le viellot et le moderne). Néanmoins, la résolution de l'enigme est bâclée et improbable et rend la fin précipitée. on reste donc en surface de la psychologie des personnages pour se concentrer sur le couple heroique...
Nous attendions avec impatience le retour du duo Beresford dans les aventures réalisées par Pascal Thomas, après le délicieux « Mon petit doigt m’a dit ». La complicité magique du couple Prudence et Bélisaire est hélas retombée comme un soufflé. Le genre polar primesautier aurait dû cacher autant de profondeur en son sein que le premier volet pour maintenir notre intérêt. Mais le réalisateur a choisi dans cette suite la facilité des effets. Il a forcé la note comique, avec la scène interminable et si laide du kilt de Dussolier soulevé par le vent tandis qu’il se débat avec une lanière coincée dans une plaque d’égoût, ou celle, gloussante, du camping, accompagnée du gag centenaire du scout sans toile de tente. Le pourtant si talentueux Claude Rich, obligé de laper bruyamment la soupe en jouant les vieillards gâteux et radoteurs, offre un spectacle pitoyable. Les autres acteurs semblent s’ennuyer copieusement. Il faut vraiment des efforts pour priver la si énigmatique Chiara Mastroïanni de son charme ! Le rythme est si lent que je me suis assoupie par moments, sans rien manquer de l’intrigue. La mode semble être au surjeu maintenant, et pourtant l’adaptation de romans policiers est un exercice délicat s’accommodant mal du comique lourd et des tics de jeu téléphonés du duo. Seule Annie Cordy en vieille tante à accent tire bien son épingle du jeu, méconnaissable et attachante. Les autres essayent de sauver sans conviction un suspense de cour de récréation. Les romans d’Agatha Christie seraient-ils trop datés, incapables de captiver ? Je ne le pense pas, je crois que l'ennui vient surtout ici de l'adaptation, et que le mélange entre volonté de style à l’ancienne et humour à gros sabots ne prend pas. Heureusement qu’il y a les beaux paysages sous la neige, et les jolies gares. Une déception!
Cette nouvelle aventure du couple irréverancieux, dont l'air coincé et bourgeois n'est qu'apparent, tient parfaitement en haleine. L'enquête n'interresse pas autant que les prouesses de Prudence et son allure irresisible mais reste cohérente. Tous les acteurs sont supers et l'adaptation de l'esprit du bouquin est encore une fois au rendez-vous. Vraiment un bon moment de cinéma avec de la créativité et de l'amusement.
Comédie sur fond d'enquête policière qui arrive, malgré tout, à nous distraire et ce n'est déjà pas trop mal. Les acteurs interprètent leur personnage avec la finesse nécessaire.
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3,0
Publiée le 10 mai 2011
C'est avec une certaine joie qu'on retrouve Catherine Frot et Andrè Dussollier (il faut le voir en kilt à la gare de Chamonix dans une scène d'anthologie), deux personnages dècalès et cinglants qu'on a pu apprècier dans "Mon petit doigt m'a dit". Aussi pètillante que bien ficelèe, cette nouvelle enquête de Prudence et Bèlisaire Beresford est servie par une galerie de second rôle dèlicieuse dans un esprit très "Cluedo". De Claude Rich à Annie Cordy en passant par Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, Christian Vadim et Hippolyte Girardot, tout ce joli petit monde s'en donne à coeur joie! Pascal Thomas a eu une fois de plus la bonne idèe de moderniser et de transposer son histoire en Savoie, ainsi qu'au château d'Arnad, dans la Vallèe d'Aoste! Les dialogues savoureux (les phrases de Frot surtout) et une galerie de personnages farfelus sont les meilleurs atouts du film...
Ce qui déçoit d'abord légèrement dans ce "Crime est notre affaire", c'est que ce créateur systématique qu'est Pascal Thomas semble avoir justement bien du mal à se renouveler. En effet, il n'apporte rien de réellement nouveau à ce qu'il a déja pu nous offrir dans "Mon petit doigt m'a dit" ou "L'Heure zéro", si bien qu'on a au premier abord un léger sentiment de lassitude, d'autant plus que les dialogues s'avèrent moins savoureux que d'habitude. Cela dit, et en insistant un peu, on finit par prendre un réel plaisir au film, ce dernier se faisant il est vrai plus inspiré par la suite. Enfin les dialogues se font plus tranchants, plus drôles, plus enlevés, et l'aspect policier, bien que sans réelle nouveauté, est tout de même assez mystérieux pour attirer notre attention. On pourra alors regretter ce côté un peu désuet et vieillot (notamment dans la photo) certes volontaire mais n'apportant en définitive pas grand chose. Mais la mécanique n'en demeure pas moins bien huilée et bien menée, permettant tout de même à l'ensemble de se faire des plus agréables, même s'il faudra à Pascal Thomas peut-être penser à plus innover par la suite. Correct.
Comme pour le précédent film de ce qui pourrait bien devenir une série, "Mon Petit Doigt m'a Dit", je suis resté complètement froid devant les constructions théoriques de Pascal Thomas, ce mélange trop malin de théâtralisation poussiéreuse, de citations nostalgiques et de second degré pas vraiment drôle. Si l'on évacue l'énergie, voire la magie qui se dégage du couple Frot-Dussollier, il ne reste rien de "Le Crime est Notre Affaire", l'intrigue de Maîtresse Agatha étant réduite à un McGuffin incohérent, et les personnages n'étant au final que des marionnettes sans vie au service d'un metteur en scène démiurge qui n'a pas même de vraies ambitions artistiques. On aimera donc, comme je l'ai dit, l'abattage impeccable des acteurs, et une jolie scène finale, qui porte bien l'idée assez drôle (le cliché ?) de la différence fondamentale entre hommes - théoriques et rêveurs - et femmes - pragmatiques et lucides. C'est quand même peu !
Les personnages sont hauts en couleurs, interprété de façon savoureuse par Catherine Frot, André Dussollier avec deux mentions spéciales pour Claude Rich, en vieux patriarche radin et Annie Cordie en vieille tante passionnée de papillon. Les dialogues sont enlevés et fins et les situations sont souvent désopilantes. Evidemment, l’intrigue est tortueuse, au point parfois de paraître un peu confuse, mais c’est le propre des enquêtes d’Agatha Christie. Ce film a un petit gout de « désuétude » (on y commet des meurtres au cyanure !) mais la transposition de l’intrigue dans la province française d’aujourd’hui est très réussie. Les paysages alpins enneigés sont magnifiques et même si les personnages ont un peu l’air « hors du temps », on y croit quand même ! On ne s’ennuie pas une seconde, les événements s’enchaînent assez logiquement et on fini par découvrir le fin mot de l’histoire tout seul, sans retournements de situation spectaculaires ni esbroufe.
J'ai aimé savourer cette atmosphère "Agatha Christie" aux accents de "8 Femmes", soutenue par la présence délicieuse de Catherine Frot alias Prudence mais aussi par le jeu remarquable de Claude Rich (en patriarche des Charpentier) et même d'Annie Cordy (en tante baroudeuse). On se laisse aisément mener dans cette intrigue sur fond savoyard enneigé, jusqu'à cette famille, glaciale, excepté deux ados fofolles plutôt irritantes. Un humour piquant se distille sur une satire gourmande en caricature. Toutefois, il se révèle que le scénario manque de punch et de véritables surprises, comme Hippolyte Girardot d'empreinte.
Cette suite est aussi bonne et amusante que le premier opus et le duo fonctionne toujours bien. L'univers particulier est toujours présent et c'est aussi une excellent chose dommage que l'enquête soit si vite conclue car on a l'impression d'avoir manqué quelque chose quand on apprend l'identité de l'assassin. Trois étoiles bien méritées!!
Bélisaire et Prudence Beresford sont de retour pour une nouvelle enquête aussi enjouée, riche et délectable - après l’excellent ’Mon petit doigt m’a dit’ - avec LE CRIME EST NOTRE AFFAIRE. On retrouve avec beaucoup de plaisir le charmant duo formé par Catherine Frot et André Dussollier, toujours aussi attachants et complices au service d’une comédie remarquablement mis en scène, aux dialogues savoureux et d‘une qualité indéniable. Les décors eux aussi sont toujours appréciables, rien n’est laissé au hasard tout comme l’ambiance « vieux château, neige, feux de bois, cadavres et secrets familiaux » maîtrisée et peaufinée dans ses moindres détails. La distribution des seconds rôles est remarquable allant de Melvil Poupaud à l’innatendue Annie Cordy en passant par Charia Mastroianni ou Claude Rich, source de relief à l’histoire et de plaisir supplémentaire pour le spectateur. Pascal Thomas sait y faire avec les adaptations d’Agatha Christie et nous offre sur un plateau en or cette digne réussite aussi fantaisiste qu‘incomparable. On ne saurait bouder un tel régal !
Melvil Poupaud commence peut-être un peu trop à se la péter avec sa guitare. On avait en effet déjà pu apprécier son talent dans ce domaine dans "Conte d'été", voilà qu'il ressort son instrument de musique dans cette nouvelle adaptation d'Agatha Christie par Pascal Thomas. Ce dernier n'en est pas à son coup d'essai, puisque c'est la troisième fois en trois ans et demi qu'il s'attaque à la reine du crime. Il retrouve ici son couple de héros de "Mon petit doigt m'a dit...", à savoir Catherine Frot et André Dussolier qu'il avait embauchés lors d'une première enquête. Mais aussi Melvil Poupaud et Chiara Mastroianni qu'il avait déjà dirigés dans la suivante, "L'heure zéro". Au final, c'est pour moi cette dernière enquête qui est la plus réussie, car la plus succulente, assez loin devant les aventures de Bélisaire et Prudence Beresford. Même si "Le crime est notre affaire" est savoureux à suivre, avec beaucoup d'humour. Les jupes écossaises y sont de rigueur et Claude Rich s'amuse comme un petit fou dans le rôle d'un Harpagon local. Cela donne ainsi une enquête plaisante mais à laquelle il manque le grain de folie que l'on trouvait, au risque de me répéter, dans "L'heure zéro".
Voici une sympathique comedie policiere porté par une brochette de talentueux comediens visiblement tous enchantés d'etre la ,leurs interpretations sans faille rendrait l'intrigue presque secondaire.Pour ce Cluedo a la Francaise ,le cineaste n'a negligé aucun details afin de construire l'ambiance propice au mystere : le grand manoir isolé rempli de sombres couloirs ,la BO a base de musiques angoissantes ,la galerie de personnages ou se melent suspects et victimes ... Bref rien de foncierement original au pays de l'enquete policiere so british mais les nombreux clins d'oeil humoristiques ,l'extreme finesse des dialogues et l'energie communicative de l'epatant couple Frot/Dussolier allié au reste d'une solide distribution conferent de serieux atouts au film de Pascal Thomas qui reussi avec bonheur a depoussierer l'oeuvre d'Agatha Christie.
On était époustouflés par l'humour désopilant de Mon petit doigt m'a dit, premier épisode de la série Bélisaire et Prudence Beresford, réalisé par le nouveau grand maestro de la comédie française, Pascal Thomas. Puis deux ans plus tard, l'hilarante adaptation de L'Heure zéro. Et c'est pour cette année que le cinéaste nous replonge avec bonne humeur dans son univers tant personnel, créer à l'origine par Agatha Christie, dépassant aisément son original. Oui, Le Crime est notre affaire est la meilleure transposition sur le grand écran d'une des oeuvres de son auteur. Tout d'abord, le formidable couple composé par Catherine Frot et André Dussollier. Leurs complicités est tellement communicatives qu'elles fait naître dès les premières images de ses détectives pas comme les autres le rire tout en spontanéité, sans jamais se forcer. Les éclats de rire fusent sans même s'en rendre compte. En outre, Claude Rich incarne l'image du terrible vieillard dévoré par son avarice et par sa famille de vautours, pour un grand amateur de soupe, terriblement comblé par sa nouvelle cuisinière, Catherine Frot. Le tout pimenté de dialogues et répliques croustillantes, d'une subtilité de plus en plus rare dans le cinéma populaire. Le rire n'a jamais été aussi simple et merveilleux. Les situations s'assemblent sur une énigme policière passionnante, indissociablement liés à ses personnes, suspects éventuels dans ce carnaval où les meurtres deviennent drôles, où le suspense se transforme en éclats de rire. Entre-autre, les nombreux hommages au cinéma sont les bienvenues, comme l'image de Marilyn Monroe tranformée par un André Dussollier déguisé en écossais. Un grand moment. Et tout simplement encore, cette féerie propre au cinéma du réalisateur. Le film ne devient plus par moments une grande comédie policière, elle se manifeste par instants par son caractère poétique et fantastique. Indiscutablement meilleure comédie de l'année, Le Crime est notre affaire est une merveille, une perle, un joyau.