J'attendais bien mieux de ce film. J'ai hésité entre 2 étoiles et 2.5, je lui mets finalement la moyenne de justesse mais Solomon Kane ne m'a clairement pas convaincu. C'est simple, j'ai juste eu l'impression de voir une version "un peu améliorée" de Van Helsing (d'ailleurs James Purefoy a une ressemblance troublante avec Hugh Jackman). Le film regorge pourtant de bonnes idées et de scènes excellentes, ce qui place le film largement au-dessus. Le personnage principal est froid et impitoyable, sans peurs, bref le héros habituel sans grandes surprises. Il a fait beaucoup de mauvaises choses dans sa vie et son âme est réservée au Diable, etc. Maintenant, ce n'est plus une machine à tuer car il souhaite avoir les faveurs de Dieu en trouvant la rédemption. Bref, un genre de Constantine en moins bon, parce que le film est bourré de clichés du genre : héros à la voix grave et impitoyable, qui balance des répliques cinglantes à ses ennemis et auquel on s'attache immédiatemment. Evidemment : il combat le Mal en refusant le combat contre les méchants, paradoxe qui l'oblige à s'en prendre plein la tronche tel Jésus en son temps. Cependant, malgré les maladresses, les clichés (de réalisation et de scénario), et surtout les dialogues affreux, le film séduit par certains côtés de sa mise en scène (efficace), par son personnage principal qui conquiert inévitablement le public, et surtout par quelques scènes qui réhaussent le niveau du film momentanément. J'ai adoré
la mort très rapide du gamin, ce qui m'a vraiment plu car on a l'habitude de voir ce genre de scènes dans le cinéma Action/Fantastique sauf qu'habituellement l'enfant est sauvé par le héros. Ici, le héros refusant de se battre et cherchant uniquement la paix, il se voit contraint de ne pas sauver le gosse et le voir crever dans ses yeux et sa famille
. C'est un moment fort du film. Autre scène magistrale :
la décrucifixion. Même si le crucifixion du personnage principal est toujours moyenne dans le trip "je suis Jésus, ils ne comprennent pas ce qu'ils font", la scène où il s'extirpe des clous est puissante et excellement filmée.
Malheureusement, et malgré les acteurs excellents (Rachel Hurd-Wood en tête), le film ne reste jamais à ce haut-niveau qu'on aurait pu espérer. Il ne cesse de descendre dans les profondeurs de l'imperfection pour parfois sortir deux ou trois scènes d'exception (l'enfermement sous la trappe de l'église fait également partie des temps forts du film au niveau de l'ambiance, même si la scène est à la fois prévisible et improbable). Quant au final, on ne peut pas vraiment en souligner l'originalité, avec des décors presques pompés sur Beowulf (celui avec Lambert) et un dénouement qui ne fait pas totalement honneur au reste du scénario. Bref, je suis indécis sur ce film qui me semble finalement bien banal et peu mémorable.