Bon ben Jeu Fatal est un DTV à l’image de ce que Seagal nous sert souvent, c’est-à-dire un métrage d’action faible, qui ici se rattrape un peu par une construction meilleur tout de même du personnage de Seagal. Au casting c’est donc lui qui mène la danse, en nous gratifiant toujours de son jeu monolithique, ici encore accentué par le fait que son rôle a précisément plus de relief que de coutume. Il à des amis, une ex-femme, une copine, une fille, un pote curé, bref, il a une vie sociale ce qui signifie normalement un peu plus de variété de jeu que lorsqu’il s’agit seulement de tataner du méchant. Mais bon, Seagal ne se force pas. Heureusement il faut avouer que cette construction plus appuyé du héros n’est pas désagréable et apporte une certaine substance au film. Pour le reste Henriksen se contente de faire de toutes petites apparitions, et le méchant est incarné par le peu connu Wass Stevens. Un peu caricatural il faut pourtant reconnaitre qu’il ne se débrouille pas mal. L’acteur qui joue Blue en revanche, Paul Calderon n’est pas terrible. Bon, maintenant l’histoire… et bien ce n’est pas génial. Le film n’est pas très nerveux, surtout dans sa première partie, le scénario n’a pas beaucoup de substance, et on ne connaitra ainsi jamais rien des fameux employeurs de Seagal. Des idées intéressantes quoique déjà vu sont abordés, mais Jeu Fatal s’arrête toujours à la surface, et le résultat laisse très dubitatif. Il faut bien avouer qu’il y a aussi des invraisemblances très nombreuses et des raccourcis scénaristiques qui font sourire. La réalisation est signée d’un metteur en scène qui a creusé son sillon dans l’action mais qui n’a pas réellement grand-chose d’intéressant à son actif et même de belles gamelles. Ici il était à ses débuts et le résultat est piètre. Si les quelques rares combats ont au moins le mérite d’être lisible (ouf, pour une fois ce n’est pas Keoni Waxman aux commandes) en revanche les fusillades c’est du n’importe quoi en barre. Celle qui se la joue Johnny To du pauvre et c’est atroce. Je ne parle pas du final ridicule. Enfin bref, Reiné se plante quand même assez nettement, rien que le début avec les effets de ralentis saoulant pose l’affaire. Malheureusement le film ne se rattrape pas franchement sur le reste. Si les décors restent encore à peu près passables pour une petite production, la photographie est très laide. Elle a été artificiellement foncée, elle est grise, bref, le rendu est très négatif. Pour le reste il y a beaucoup de petites aspérités dans les scènes d’action au-delà de la réalisation (tombe en pierre qui se casse quand un type tombe dessus…) qui viennent les gâcher un peu plus. La bande son reste correcte, c’est un des petits points que le film grappille. Bon, néanmoins il faut être honnête, ce Seagal est faible. Alors ce n’est pas le pire que j’ai vu, et c’est vrai qu’on sent qu’il y a une volonté de faire quelque chose d’un peu plus construit que de coutume, en donnant une vie sociale au héros, et en jouant sur l’ambiguïté de certains personnages. Pour être franc le résultat a du mal à tenir tout de même, et je donnerai la note de 1.5.