Une si longue attente. Cinq ans après le subtile, sensible et attachant The station agent, Thomas McCarthy nous fait enfin un deuxième film. Mais l'attente est largement récompensée. The visitor dans un genre très différent a les mêmes qualités. Un film tendre et dur à la fois, sensible et drôle, passionnant et passionné. Tout ce qu'on avait aimé dans le premier est là : le déracinement, la différence, l'acceptation de l'autre, les épreuves de la vie, l'amitié, l'amour. Le récit est cette fois encore d'une sensibilité extrême, à fleur de peau, peut être trop pour certains. En tout cas en permanence au bord de la rupture, l'émotion toujours là, qui monte, prend à la gorge et finit par déborder en gouttes qui sortent des yeux...Une écriture tout en finesse et intelligence pour une mise en scène à l'identique. Filmé sobrement, sans esbroufe. Rarement un film regroupe autant de qualités. Tout sonne juste. Les personnages sont parfaitement décrits et subtilement mis en valeur. Pour cela des acteurs magnifiques. A leur tête Richard Jenkins absolument formidable. Second couteau du cinéma américain, que l'on a vu des dizaines de fois sans jamais pouvoir mettre un nom sur son visage. Maintenant ce sera chose faite. La nomination à l'Oscar (et plus) sera plus que méritée. On suit avec bonheur l'évolution de son personnage qui revient à la vie progressivement en bousculant ses habitudes et ses préjugés. Un grand moment. Ses partenaires tous inconnus sont tout aussi convaincants. Haaz Sleiman est excellent et en plus il est super sexy ! Les deux actrices sont elles aussi d'une présence et d'un attachement troublant. Bref dur de parler d'un film qui vous a touché autant. Il faut juste aller le voir. Touchant, tendre, juste, émouvant, fin, attachant, humain, profond, délicat, etc etc...Le metteur en scène fait mieux que confirmer. Il place la barre très haut. Espérons qu'il n'attendra pas encore cinq ans pour la suite ! L'un des films de l'année, en tout cas un gros coup de coeur