Bébel fût l'amuseur du public, l'acteur-joueur-cascadeur hors-normes, au coeur de quelques grands films français du siècle précédent. Que lui a-t-il pris d'accepter ce retour devant la caméra, après qu'il ait subi une attaque cardio-vasculaire en 2001? "Un homme et son chien", dans son envie de réalimenter le succès de Belmondo, ou simplement de nous proposer la mort d'un acteur, pue à la fois le fric et la malhonnêteté morale ; le casting réunit autour du mythique acteur est l'une des plus grandes interventions du cinéma français et autres, pour des seconds rôles à volonté qui, à forcent de s'accumuler, donnent au final un film de galerie, fier d'avoir su rameuter tant de monde dans le projet, et ce grâce à l'éternel Belmondo. Eternel? Non. C'est là que l'acteur, tout comme Francis Huster à la mise en scène, sont reprochables ; ni l'un ni l'autre ne pouvait nier l'incapacité totale de Belmondo à interpréter un personnage ; le film marche évidemment sur sa présence et pourtant son rôle tient sur deux dialogues. Bébel tue son image, massacre le flamboyant mythe qu'il avait laissé derrière lui, récoltant de pathétiques restes d'humanité qui, finalement, ne font que décrédibiliser l'homme qu'il a été au cinéma. Non seulement parce que ce rôle est certainement l'un de ses plus mauvais, mais aussi parce que cette manière de vouloir se montrer dans de pitoyables conditions (pitoyable n'est pas une insulte ni un reproche) force l'impudeur à régner. Il est même presque inconcevable que ce film apporte du bien à la population des séniors comme des autres ; comment ne pas être déprimé devant ce film sans espoir, où règne bêtement la mort comme le tunnel de la fin, la conclusion d'un grand dialogue qui, dans le cas du film, n'a aboutit à rien? Car on ne peut pas dire qu'Huster sache où aller, et que son film aboutisse quelquepart ; son sens de la dramaturgie est à déplorer, le film étant réduit à une succession de scènes glauques sur la fin de vie, entre Belmondo sur un banc,