Le thème est pour le moins anecdotique et l’ambition malheureusement par trop empreinte d’un narcissisme et de la suffisance arrogante de Francis Huster pour permettre la naissance d’un chef d’œuvre. Le film est souvent taxé d’être lent, ce qui contrairement à l’idée première et éminemment reconnue d’être un handicap, est une nécessité. La caméra s’adapte à la performance de l’acteur principal de ce film, de son jeu et pour une fois, on ne se plaindra pas de voir notre Bébel national, nous démontrer tout son talent d’acteur.
Aucun geste parasite, aucun artifice, rien que cette gueule magnifique, rien que ces yeux qui en disent long, très long, à la fois sur la vie en général, sur la sienne en particulier et qui imprime à la péloche la vraie douleur de la vieillesse, de l’abandon, car le thème est malgré tout, celui-là en filigrane. Ce qui est étonnant par ailleurs, c’est que ce vieux Monsieur, (et son chien) semble bien loin du Jean-Paul Belmondo que l’on peut entendre lors des interviews.
Une bonhommie permanente, un challenger permanent de la vie et de ses vicissitudes, bref un héros magnifique. Un homme et son chien est une performance d’acteur et c’est pour cela que j’ai aimé, apprécié, faute d’un autre hommage de plus grand talent. Je rêve d’un Dupontel derrière sa caméra qui nous livrerait un vrai rêve cinématographique, un hommage à la fois à l’homme, à l’acteur et au cinéma. Albert Dupontel a cela en lui que la création est un plaisir profond et véritable, un déchirement, une lutte, un message et jamais une irrépressible envie de se mettre soi même en valeur.
Ce type ne ment pas, ce qui parfois le dessert, (mais auprès de qui finalement !!) et qui permet des créations qui seront, (sont) cultes ici et maintenant, ailleurs et demain. Car finalement que d’erreurs dans ce film catastrophe.
Voilà que Francis Huster a investi dans le club du 3ème âge du cinéma français et qu’il brouille les pistes en impliquant pêle-mêle des talents aussi incroyables que Robert Hossein, Jean-Marc Thibault, Pierre Mondy, le grand Charles Gérard, compagnon intemporel qui n’arrête pas de me faire penser à André Pousse, tant ce Grand Charles est une figure de cette époque, Micheline Presle, un monument, Nicole Calfan, ou encore la délicieuse Françoise Fabian. On rajoute un soupçon de Max Van Sydow, un Deschiens qui parle de chiens, (Bruno Lochet), un Jean Dujardin, héritier malgré lui et caution de la nouvelle vague avec José Garcia qui est une surprise permanente, un Daniel Prévost plus nature que jamais, en borderline animalier et je ne sais plus qui citer, car la liste se devrait d’être exhaustive. A vouloir trop en faire, on finit par ne rien produire qu’un sentiment de vol, celui de la vedette. A la sortie on se demande si le film est un hommage, une performance, un objectif, un plaisir personnel. Francis Huster y inclut son ex-femme, mère de ses filles, (superbe Toscane est bluffante !!), qu’il n’oublie pas de créditer au générique, comme un autre besoin impérieux de faire la liaison via familia entre la nouvelle ancienne vague et la nouvelle nouvelle. Fatras que tout cela, gâchis car l’on sent la volonté farouche d’y adjoindre tous les clichés possibles, jusqu’à créditer Sarah Biasini, portrait craché de sa mère, des fois que l’on serait tenter de ne pas oublier par ce biais que Monsieur Alain Delon, grand pote de Jean-Paul, fait partie du cercle, de cet âge d’or.
Finalement, le plus bel hommage eu presque été de ne pas en faire. Le vrai risque aurait été de tout faire porter sur les épaules de Bébel, car si le geste est plus lent, si le débit est moins présent, la présence quant à elle est bien là, puissante. Albert fait quelque chose !! Mes hommages Monsieur Belmondo et à bientôt sur la toile pour de nouvelles aventures.
NB : Un homme est son chien est basé sur le film d’Umberto D de Vittorio de Sica de 1952
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