Un film touchant, surtout parce qu'il repose sur un Jean-Paul Belmondo vieux, fatigué, diminué. De ce fait, il est par moment criant de vérité, et par d'autres moments, Belmondo est crispé, a du mal à parler, joue faux. C'est dommage. En fait, on voit plus Belmondo que Charles, son personnage dans le film. Et c'est là un des gros problèmes du film : Francis Huster a donné des petits rôles à ses amis certainement, des acteurs connus en tout cas. C'est une bonne chose, mais du coup, au lieu de se concentrer sur la scène, on se dit "Tiens, c'est Untel", et on sort du film. L'émotion qui en ressort est donc fortement endommagée. On note néanmoins l'excellente prestation de tous ces seconds rôles, notamment Hafsia Herzi, Jean Dujardin et le tout petit rôle d'Aurélien Wiik, absolument parfaits dans ce registre plutôt grave. Le film repose également en grande partie sur le chien, parfait lui aussi dans son "interprétation". C'est assez difficile de faire tourner un chien, il faut donc reconnaître qu'ici l'effet est particulièrement réussi et on s'attache au chien autant qu'à son maître. Côté scénario, rien de transcendant, l'exposition est même un peu confuse. D'un point de vue plus formel, la musique est peut-être un peu trop présente, nous rappelant de façon exagérée que la scène est émouvante. Par contre, les images sont sublimes, tant par la composition que les couleurs. On dirait des tableaux. Une impression mitigée, donc, mais plutôt positive de ce film, dans lequel il ne se passe pas grand chose mais tout repose sur l'émotion et l'état, et non pas l'action.