Steel trap m’a un peu déçu. Trop conventionnel (malgré une fin sympathique), il se disperse un peu, voulant jouer sur plusieurs tableaux sans en avoir les capacités. Je vais commencer par le casting. C’est globalement plutôt pas mal, avec une mention particulière à Mark Wilson coté masculin, et Julia Ballard coté féminin. C’est vrai qu’ils n’ont néanmoins pas grand-chose à faire, car les rôles en eux-mêmes sont assez clichés (euphémisme) et ne parviennent clairement pas à se distinguer des lieux communs.
Le scénario est surement le point faible du métrage, malgré une fin je le répète pas désagréable, et qui m’a surpris, surtout en tenant compte du déroulement archi-classique et pas toujours bien conduit du reste. Victimes, tueur, huis clos, et c’est parti pour 1 heure 30 de clichés, même pour ceux qui n’ont pas une grande expérience du genre. Il n’y aurait encore que des lieux communs, ce serait pardonnable, le genre n’étant pas réputé pour son originalité, mais les poncifs, non, ce n’est plus tolérable ! Le groupe qui se disperse systématiquement de manières totalement niaises (s’il y avait au moins une bonne raison !) c’était acceptable dans les années 70, quand c’était neuf, plus maintenant. A un moment donné il va falloir que les scénaristes se bougent un peu. Heureusement je crois qu’aucun personnage ne s’entrave dans ses jambes, car je pense que j’aurai mis 2 à ce Steel Trap. Je ne vais pas m’étendre plus avant à ce sujet, mais il y a un beau peloton de poncifs qui dénaturent franchement Steel trap. Le rythme est néanmoins assez soutenu, et sans gros temps morts. Visuellement le film se remue par contre, avec une mise en scène habile, lisible, et qui sans être transcendante à les qualités d’un bon artisan. La photographie est très agréable, avec des contrastes de couleurs, des éclairages, variés et soignés, des scènes pas trop sombres, et l’atmosphère du coup, mélange de froideur clinique et de jeu macabre, s’en trouve renforcée. Les décors sont en revanche limités à des couloirs, des pièces vides, avec quelques accessoires de ci de là. C’est peut-être voulu mais on sent qu’il y a surement un manque de budget là-dessous, et c’est dommage que ca transparaisse. La musique n’attire pas non plus l’attention.
Pour conclure, le problème majeur de Steel Trap est d’en appeler à de multiples références ultra-connues du cinéma d’horreur. Avec un titre, une jaquette, et un début qui font penser à Cube (on passe dans des couloirs, on ouvre des portes…), des scènes grandiloquentes à l’humour noir (celle du cochon par exemple) qui font penser à House of 1000 corpse, des moments torture-porn allégés, des séquences de purs slashers (genre dont est directement issu le tueur) le film passe d’un style à un autre de façon brutale et pas terrible. C’est d’ailleurs un peu le problème que je soulignai du cotés de l’esthétique, passant de couleurs parfois très crues, à des couleurs vives étonnantes. Il y a un certain manque de cohérence, et si le réalisateur a pu faire ce choix, c’est triste à dire mais du coup, en dépit de vraies qualités, l’ensemble est haché et versatile. 2.5 en tenant compte des invraisemblances, des poncifs, et des lieux communs.