Renée, dite Guinguette, quitte la prostitution pour ouvrir avec bonheur...sa guinguette.
Le film de Delannoy navigue entre comédie de personnages et drame sentimentalo-policier qui sombre même, à la fin,
dans le pathos.
. Le cinéaste - on ne s'en étonne pas- propose une mise en scène et une direction d'acteurs lourdingues. Il n'est pas aidé par les dialogues le plus souvent vulgaires d'Henri Jeanson, lequel semble vouloir, à travers le langage faubourien du personnage de Zizi Jeanmaire, ressusciter son Arletty de "Hôtel du Nord". Mais l'actrice et son partenaire Jean-Claude Pascal, en bellâtre et type louche, forment un duo médiocre qui surjoue jusqu'au cabotinage. Le comble du grotesque est atteint avec cet ersatz de Brigitte Bardot, la comédienne italienne Cristina Gaioni, ridiculement dirigée en jeune fille lascive et vicieuse. Dans un rôle secondaire, Paul Meurisse, lui, s'auto-caricature paresseusement en
vicomte chef de de gang.
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Les personnages et leur fonction -prostituée au grand coeur, policier, allumeuse, etc, etc,...- sont factices, à la façon qu'a si souvent personnalisée le pénible cinéma de Jean Delannoy. L'intrigue tourne vite en rond, bavarde souvent pour ne rien dire, au besoin en argot de Paname, et ce film hybride n'est pas emballant dans le registre de la comédie, pas sincère dans la gravité.